Review
Après le triomphe public de la franchise Twilight, on ne s’étonnera pas de voir débarquer dans les salles une foule d’adaptations de sagas littéraires fantastiques pour ados. Mais pour un succès à la Hunger Games, combien de pétards mouillés ne trouvant pas leur public (coucou, Les âmes vagabondes et Sublimes Créatures). Mortal Instruments se place dans la seconde catégorie, ses piètres résultats au box-office ayant un temps mis en péril la production d’une suite (aux dernières nouvelles, le projet serait pourtant toujours d’actualité). Ce petit flop était-il mérité ?
Clary n’est pas l’ado ordinaire qu’elle pensait être : après la disparition de sa mère, elle apprend qu’elle fait partie d’une lignée de Chasseurs de démons, invisibles aux yeux du monde et chargés d’éliminer ces créatures.
Spectateurs de plus de seize ans, prenez garde : il y a peu de chances que l’épopée de Clary vous tienne en haleine plus de trente minutes. Le film s’étalant sur un peu plus de deux heures, mieux vaut être prévenu. On est ici en plein schéma post-Harry Potter et Twilight : une ado découvre un monde qui est inconnu aux yeux des humains (ici appelés « Terrestres ») et dont le futur dépendra de ses pouvoirs dont elle ignorait alors l’existence Pour faire bonne mesure, et parce que l’avenir du monde ne suffit apparemment plus à faire une bonne histoire, on trouvera encore une fois un triangle amoureux entre Clary, son meilleur ami Simon et le mystérieux/fadasse Jace.
Si la charmante Lily Collins et Robert Sheehan (l’excellent Nathan de la série Misfits, qui ferait bien de gérer sa carrière avec plus de soin) font de leur mieux avec le pauvre matériau qui leur est offert, difficile d’accrocher au physique squelettique, à l’allure gothico-androgyne de pacotille et au regard camé de Jamie Campbell Power (déjà à l’affiche de Twilight), véritable repoussoir pour tout spectateur ayant dépassé la puberté.
Ce qui condamne le film (et, j’ose imaginer, les romans), c’est le fait que son scénario ne cesse de piocher un peu partout et d’évoquer d’autres œuvres, avec lesquelles la comparaison n’est jamais fort flatteuse. Gigantesque fourre-tout, l’univers du long métrage nous balance des loups-garous, des vampires, des démons et n’offre rien de nouveau ni d’original à se mettre sous la dent, si ce n’est quelques immondes créatures baveuses, et pas trop mal fichues, qui ne dénoteraient pas dans un bon vieux film d’horreur de série B.
Au final, le film souffre d’un manque d’ambition, d’originalité et de second degré, le tout se prenant évidemment beaucoup trop au sérieux, même dans ses moments les plus niais (la scène du baiser sous la pluie sur fond de slow de bal de fin d’année…mes yeux et mes oreilles en saignent encore). Ses scènes d’action et son bestiaire classique lui donnent une allure de Buffy contre les Vampires en moins fun, les rares tentatives d’humour tombant toujours à plat, et beaucoup trop long. Pas mortellement mauvais, juste terriblement quelconque.