Review
Prenez les indémodables Tetris et Jenga, mettez le tout dans un mixeur et hop, vous obtenez 99 Towers, gros succès du jeu gratuit sur navigateur. Après avoir engendré une suite sur le même support et une autre sur plateformes mobiles, voilà la franchise qui débarque sur PS4 et Steam sous le nom de Tricky Towers, volet axé multijoueur. Un épisode qui casse des briques ?
Tetromignon
Le concept est simple: des blocs de différentes formes, couramment appelées Tetrominos, descendent du haut de l’écran et vous devez les empiler en les faisant pivoter et accélérer. Jusque là, vous pensez à un simple clone de Tetris. Que nenni: ici, les lois de la physique viennent compliquer la donne et faire dégringoler votre tour mal agencée, à la manière d’un Jenga. Le concept est le même depuis le tout premier 99 Bricks et reprend ici l’esthétique de Wizard Academy, l’épisode mobile. On retrouve les petits sorciers tout mignons et l’univers coloré qui attirent immédiatement l’œil et donnent envie de se plonger dans ce concept sacrément accrocheur.
La formule se décline sous trois modes bien distincts. La Course vous demande d’élever votre tour jusqu’à une ligne d’arrivée avant vos adversaires (ou avant la fin d’un compte à rebours en solo). Mais gare aux petits malins se voyant déjà user et abuser de la touche d’accélération sans veiller à la stabilité de leur bâtiment: pour valider votre victoire, celui-ci devra tenir trois secondes sans chuter. Et croyez-nous, dans ce contexte, trois secondes peuvent passer pour une éternité .
Plus axé réflexion, le mode puzzle exige de placer un maximum de Tetrominos en-dessous d’un laser, le contact avec celui-ci étant synonyme de fin de la partie. Sans conteste le seul des trois modes beaucoup plus adapté au solo qu’au multijoueur.
Beaucoup plus enthousiasmant à plusieurs, le mode Survie vous octroie trois vies pour placer un certain nombre de briques, chaque pièce tombée étant synonyme d’une vie en moins. Bon courage pour placer tout votre stock vu qu’ici comme dans les autres modes, des sorts défensifs et offensifs sont de la partie pour consolider votre tour ou, au contraire, pourrir la vie de vos rivaux. Que vous leur balanciez des pièces pivotant automatiquement ou ballons de baudruche ralentissant la vitesse de chute, fortes sont les chances que les insultes fusent.
Jouable jusqu’à quatre aussi bien en ligne qu’en local, on conseillera tout particulièrement cette dernière option, Tricky Towers étant un parfait exemple de jeu conçu pour les sessions entre potes faites de mauvaise foi (« Forcément tu as gagné, tu as eu les meilleurs bonus ! »), de crises de nerfs et de joyeuse rivalité.
Un contenu dont on fait vite la tour
Malgré un concept et une exécution inattaquables, Tricky Towers souffre d’un contenu trop inconsistant. En solo, 50 niveaux bien retors vous attendent et sont répartis sous cinq paliers de difficulté, un certain nombre de réussites étant nécessaire pour débloquer le palier suivant. Le challenge très relevé risque de décourager les joueurs les moins acharnés, d’autant plus que le plaisir est ici beaucoup moins présent qu’en multijoueur. Moins frustrant, un mode Infini est également présent pour les mordus de high scores, des classements en ligne étant de la partie.
Mais même en multijoueur, le manque de contenu devient rapidement handicapant. Chaque mode est proposé en 3 variations (Facile, Normal et Spécial, qui ajoute quelques légères variantes) mais la sensation de rejouer encore et toujours les mêmes matches se fait ressentir après des sessions rapprochées. Sensation renforcée par l’ambiance sonore, composée d’une composition par mode, soit trois au total; heureusement celles-ci sont de qualité, mais répétées inlassablement, la saturation risque de pointer le bout de son nez. On déplorera également l’utilisation lamentable d’effets sonores douteux dans les menus; on se serait bien passé d’un son de percussion ou de pet à chaque pression de touche.
Autre carton rouge pour la présence de DLC, à l’heure actuelle, le seul contenu disponible est un pack de costumes pour les quatre personnages proposés. Le jeu étant tout de même proposé 15 euros, on ose espérer que si du vrai contenu vient à être ajouté, celui-ci sera proposé gratuitement.
Another brick in the wall
Addictif et incontestablement fun en multijoueur, Tricky Towers se montre un peu trop radin au niveau de son contenu pour le recommander au prix plein. Notez par ailleurs que le soft est téléchargeable gratuitement sur PS4 pour les abonnés au Playstation Plus, et dans ces conditions, il est évidemment vivement conseillé aux fans de puzzle games et de compétition locale d’y jeter un coup de pad au plus vite. Pour les autres, on préconisera peut-être de patienter jusqu’aux soldes et, en attendant, de tester ses prédécesseurs (gratuits) pour se faire la main.
La bande-annonce
Réalisation: 15/20
Sans faire d’étincelles, Tricky Towers propose un univers coloré peuplé de personnages mignons; on n’en demande de toute façon pas plus d’un jeu du genre.
Gameplay/Scénario: 15/20
Enfant illégitime de Tetris et Jenga, le soft est absolument inattaquable au niveau de son gameplay, simple et diaboliquement addictif. Et pour varier les plaisirs, les trois modes proposent trois façons de jouer très différentes.
Bande-Son: 12/20
Une seule et unique composition par mode de jeu, c’est trop peu, aussi réussie soit-elle. On se serait bien passé de l’avalanche d’effets sonores de mauvais goût dans les menus.
Durée de vie: 14/20
En solo, il y a de quoi s’occuper un moment au vu de la difficulté très élevée. En multi, si c’est typiquement le genre de softs qu’on relancera de temps à autres pour des soirées entre potes, on déconseillera des sessions trop régulières, sous risque de saturer assez rapidement par manque de contenu.
Note Globale N-Gamz.com: 13/20
Trop radin en contenu, Tricky Towers se repose trop sur son concept en béton pour vraiment convaincre sur la durée et bâtir une expérience inébranlable.