Review
Dans un paysage vidéoludique littéralement saturé de roguelites inspirés de Hades, Towa and the Guardians of the Sacred Tree émerge comme une proposition audacieuse de Brownies Inc. et Bandai Namco. Sorti le 19 septembre 2025 sur PS5, Nintendo Switch, Xbox Series et PC au prix de 30€, ce titre met en scène une prêtresse et ses compagnons dans une quête mystique, mêlant action frénétique et éléments narratifs profonds. Mais cet énième roguelite parvient-il à se démarquer de ses illustres congénères ou n’est-il rien d’autre qu’une simple copie sans inspiration ? Plongeons dans le monde vibrant du village de Shinju, qui pourrait bien vous surprendre par deux-trois bonnes trouvailles de gameplay et… un mode coop en local !
La prêtresse et son gardien
Towa and the Guardians of the Sacred Tree nous transporte dans le village mystique de Shinju, menacé par l’entité maléfique Magatsu qui corrompt les terres environnantes. Vous incarnez Towa, la prêtresse éternelle du village, qui guide huit gardiens uniques – du samouraï flamboyant Rekka au koi musclé Nishiki – pour contrer cette force obscure.
Le récit joue astucieusement sur les timelines : tandis que les gardiens voyagent dans des royaumes où le temps s’écoule normalement, le village de Shinju vieillit et évolue entre chaque run, avec des habitants qui grandissent, se marient ou disparaissent. Ce mécanisme ajoute une couche émotionnelle poignante, culminant dans des sacrifices déchirants où l’on doit « offrir » un gardien pour sauver le village, explorant des thèmes comme le passage du temps et l’héritage. Malheureusement, le titre est bien trop verbeux et noie littéralement le gamer dans ses dialogues, rendant les twists scénaristiques moins impactants qu’on ne l’aurait espéré.
Du roguelite… en duo ?
Le cœur du jeu repose sur un combat roguelite dynamique en duo : Towa sélectionne deux gardiens par run, l’un en rôle Tsurugi (épée pour le corps-à-corps et combos acérés) et l’autre en Kagura (bâton pour sorts de soutien à distance). Avec huit compagnons aux styles variés – feu, glace, invocations animales – les synergies explosent, encourageant l’expérimentation pour des builds uniques. Les donjons procéduraux, remplis de pièges, de boutiques et de choix d’upgrades, offrent une rejouabilité solide, tandis que les boss imposants demandent une coordination précise entre les rôles.
Sur PS5 Pro, le tout tourne à 60 images par seconde stables, avec des dashs et parades qui répondent au quart de tour via la DualSense. Cependant, malgré ces innovations, le gameplay pâtit de mécaniques maladroites : le mode coop local est déséquilibré, le second joueur étant cantonné à un rôle passif sans accès aux interactions clés comme les shops ou les dialogues. De plus, la dépendance à la chance dans les tirages d’upgrades et la répétitivité des runs font que l’on ressent vite la lassitude, loin de l’addiction pure que l’on peut expérimenter dans Hades. Le crafting d’épées au village, via un mini-jeu de forge, aurait pu représenter une petite bouffée d’air frais entre deux expéditions mais reste hélas sous-exploité pour briser la boucle de la monotonie qui s’installe un peu trop facilement, surtout pour les moins patients.
Un design artistique splendide !
Visuellement, Towa and the Guardians of the Sacred Tree est un régal sur PS5 Pro : les environnements peints à la main, inspirés de l’anime, explosent de couleurs chatoyantes, avec des effets de particules somptueux lors des sorts et des transitions fluides entre timelines. La modélisation des personnages, tous très charismatiques et allant du shiba géant au poisson anthropomorphe, bénéficie d’une résolution 4K sans aliasing tandis que les temps de chargement s’avèrent quasi inexistants grâce au SSD de la machine.
Côté bande-son, le compositeur légendaire Hitoshi Sakimoto (Final Fantasy Tactics, Final Fantasy XII, Vagrant Story, Odin Sphere) signe une partition magistrale, alternant mélodies sereines pour le village et orchestrations intenses pour les combats, avec des chœurs épiques qui amplifient l’émotion des sacrifices. Le doublage japonais, vibrant, renforce l’immersion, et les sous-titres français se montrent impeccables. Techniquement, c’est du haut vol, sans bugs notables, même en sessions longues.
Towa and the Guardians of the Sacred Tree : Trailer
Note N-Gamz : 15/20
Towa and the Guardians of the Sacred Tree brille par son ambition narrative avec ses timelines évolutives et ses sacrifices émouvants, de même que par sa réalisation éblouissante, portée par une bande-son inoubliable de Sakimoto et des visuels somptueux optimisés pour PS5 Pro. Le gameplay basé sur le duo offre des combats variés et des synergies addictives, idéaux pour les fans de roguelites qui aiment expérimenter, mais le titre souffre d’écueils parfois très frustrants. Ainsi, il s’avère bien trop verbeux, les runs se montrent un peu trop répétitives à la longue et la coop est vraiment déséquilibrée pour le second joueur. Un bon roguelite, qui tente de se démarquer mais ne parvient pas à atteindre le niveau stratosphérique de titres comme Hades.

















