Review

Quasiment quatre ans après la sortie de Trails in the Sky sur les PSP occidentales, la saga The Legend of Heroes nous revient avec un opus PlayStation Vita (et PS3) se déroulant dans le même univers, mais qui prend le parti de nous faire découvrir un empire tout juste mentionné dans son aîné. L’occasion de constater que la nomade de Sony n’a décidément pas fini de nous surprendre, même totalement lâchée par son constructeur. Partez avec nous à la découverte d’Erebonia en compagnie de la toute jeune Classe VII, vouée à devenir l’élite combattive de toute une génération !

Une année scolaire mouvementée !

Vous voilà fraichement débarqué à la Thor's Academy: l'élite militaire du royaume!

Vous voilà fraichement débarqué à la Thor’s Academy: l’élite militaire du royaume!

31 août 1204, Royaume d’Erebonia. Des explosions, des cris, des morts… tout ce qui vous entoure n’est plus que désolation ! Auriez-vous échoué ? Dans un conflit qui vous dépasse complètement, vous foncez à travers les couloirs de la Forteresse Garuda, aux mains d’un groupe terroriste, épaulés que vous êtes par vos compagnons d’armes : les camarades de la Classe VII ! Pourfendant des droïdes de combat à la volée grâce à vos puissants sorts, vous parvenez, haletant, devant les impressionnants canons de la base… qui se mettent soudain à faire feu !

Flashback : vous voilà revenus six mois en arrière, alors que vous intégrez l’Académie Militaire Thor en tant que Rean Schwarzer, jeune épéiste promis à une belle carrière. Directement affecté à la Classe VII, nouvelle expérience de l’école pour mélanger nobles et gens du peuple au sein d’une même entité, vous allez apprendre à connaître les huit autres élèves au profil bien différent du vôtre, partager ensemble de nombreuses missions… mais aussi de vives émotions qui tisseront des liens solides entre vous. Seront-ils assez forts pour empêcher l’inéluctable de se produire ? A vous de le découvrir !

Trails of the Sky x Persona 4

Etudes, amitiés, et autres clubs de lecture, sport ou pêche émailleront votre cursus scolaire

Etudes, amitiés, et autres clubs de lecture, sport ou pêche émailleront votre cursus scolaire

S’il reprend pas mal de bases de gameplay de Trails of the Sky, notamment pour les combats et l’utilisation des magies (nous y reviendrons plus bas), Trails of Cold Steel ajoute une grosse dimension « scolaire » terriblement rafraichissante. Ainsi, un peu à la façon d’un Persona 4, vous allez devoir vivre au sein d’une Académie, y étudier avec ferveur pour y parfaire vos techniques d’attaque, et passer votre temps libre à choisir un club (sport, littérature, peinture, …), monter à cheval, pêcher et surtout nouer des liens avec vos camarades de classe pour débloquer de redoutables combos une fois en combat. A noter que chaque moment en tête à tête avec un membre de la Classe VII vous ponctionnera un point de « lien », dont le total est limité par jour, de sorte que vous devrez très vite choisir vos préférés dans le groupe. Histoire de varier les plaisirs, vous deviendrez très vite le bras droit de la présidente du conseil des élèves, et aurez à cœur de rendre service aux autres étudiants dans diverses quêtes allant de la recherche d’un agenda perdu à l’éradication de monstres en tous genres. Vous l’aurez compris, vos journées seront bien remplies, même si on n’atteint pas le cultissime Persona 4 The Golden à ce niveau. Trails of Cold Steel se montre en effet plus linéaire et limité dans ses phases de vie estudiantine que le Maître du genre… mais à chaque fois qu’on pense avoir fait le tour de la question, le soft de Falcom parvient à nous livrer un nouveau mini-jeu, une nouvelle activité qui fait qu’on replonge dans les turpitudes de notre statut d’étudiant avec plaisir !

Erebonia est vaste et de nombreux moyens de locomotion seront mis à votre disposition. Un grand sentiment de liberté donc... malgré une certaine linéarité

Erebonia est vaste, vous procurant un grand sentiment de liberté… malgré une certaine linéarité

L’Académie vous permettra également de vous équiper avec des armes de plus en plus puissantes, ou d’améliorer celles que vous possédez déjà, chaque personnage ayant son type de prédilection (mention spéciale à Laura et son épée deux fois plus grande qu’elle). Vous pourrez également porter sur vous deux accessoires différents ainsi que deux pièces de costume pour changer votre apparence. A côté de ça, le titre vous offre la possibilité de réaliser des recettes de cuisine pour booster vos stats, de faire quelques parties de cartes pour nouer des liens plus forts, ou encore échanger vos sepiths contre de l’argent ingame (Mira). Sepith ? Si ce mot rappellera d’excellents souvenirs aux joueurs de Trails of the Sky, les autres ont droit à un petit cours de rattrapage sur ce qui fait le sel d’un bon Trails of : le système Sepith-Quartz-Battle Orbment !

Le système des magies rappelle furieusement les excellentes Materias de Final Fantasy VII

Le système des magies rappelle furieusement les excellentes Materias de Final Fantasy VII

Pour faire simple : un Sepith est une pierre précieuse porteuse d’une magie élémentaire en fonction de sa couleur : feu, eau, vent, terre, ténèbres et lumière, la neutre ne servant que de monnaie d’échange contre des Miras. On en récupère dans les coffres ou sur le cadavre des monstres, en général en grand nombre. Le souci, c’est qu’un Sepith seul est trop faible pour avoir un quelconque effet. Il faut donc les fusionner entre eux, par paquets de 10, pour les transformer en quartz, qui pourraient s’apparenter aux fameuses Materias de Final Fantasy VII. Chaque Quartz possède la même couleur que les Sepith qui l’ont créé, et se définit par son type offensif ou défensif, certains étant passifs (boost permanent de HP ou de défense) tandis que d’autres sont clairement actifs et génèrent des sorts d’attaque ou de soutien. Vous l’avez deviné, un peu comme les armes de FF VII permettaient de fixer des matérias sur elles, vous allez faire la même chose avec les Quartz au travers… des Battle Orbments (et hop, la boucle est bouclée) ! Ici appelés Arcus, ces bracelets sont propres à chaque élève de la classe VII et proposent une configuration de slots à Quartz différente les uns des autres. Le tout offre une extrême personnalisation et une grande richesse, avec des links entre Quartz ou encore l’obligation, sur certains slots, d’utiliser telle ou telle type de couleur de magie. Un régal pour les amateurs de customisation !

Des combats stratégiques et passionnants

Les villes sont l'occasion pour vous de continuer vos études "sur le terrain"

Les villes vous permettront de continuer vos études « sur le terrain »

Bien entendu, toutes ces notions sont expliquées de façon très claire, petit à petit, durant les premières heures de jeu, grâce à des écrans de tutoriaux extrêmement bien pensés… mais en anglais ! Autant dire que vu la quantité de textes et de dialogues que vous aurez à lire pour entrer de plein pied dans le monde d’Erebonia et vous prendre d’affection pour chacun des élèves de la Classe VII, il vaut mieux maîtriser la langue de Shakespeare ! On vous rassure, il n’y a pas que de la gestion d’équipement et de l’accomplissement de quêtes estudiantines dans Trails of Cold Steel, puisque vous serez régulièrement envoyé sur le front, en mission pour telle ou telle ville de l’Empire en proie à divers dangers. Certes, vous n’échapperez pas à quelques demandes un peu farfelues comme la réparation d’un lampadaire ou la livraison de médicaments, mais vous aurez toujours une énorme zone à explorer et un combat contre un boss surarmé pour clôturer votre « étude sur le terrain », comme aime le dire Sarah Valestine, votre instructrice aussi sexy et redoutable que portée sur la bouteille (Major Katsuragi, sortez de ce corps !).

Les combats sont très dynamique et proposent de belles notions de stratégie

Les combats sont très dynamique et proposent de belles notions de stratégie

Tout cela pour en arriver enfin aux combats, que vous pourrez appréhender avec un sacré avantage si vous parvenez à frapper l’ennemi, visible sur la carte, dans le dos avant de débuter l’affrontement. A vous les bonus de PV et boost d’attaque en début de rixe dans ce cas, alors que vous imaginez clairement ce qui arrive si c’est votre adversaire qui parvient à vous prendre à revers. Le combat pur, quant à lui, est régi par une règle classique de tour par tour et un ordre d’action indiqué à gauche, pour votre team de quatre comme pour les monstres. Une attaque directe est instantanée, une magie doit se charger (+ ou – vite en fonction de l’affinité de son porteur) et vous pouvez déplacer vos héros non sur des cases mais via un périmètre de mouvement, à utiliser au mieux pour éviter un éventuel sort de zone en pleine incantation par votre adversaire. Plutôt fun et maîtrisé, le système de rixe s’enrichit également d’une jauge de Craft (CP) qui se remplit au fur et à mesure des coups reçus ou donnés, et permet d’utiliser de surpuissantes attaques spéciales propres à chaque élève, brillamment mises en scène à grand renfort d’effets spéciaux et d’artworks de toute beauté. Enfin, les liens que vous aurez renforcés entre vos camarades de classe et vous-même trouveront ici leur utilité puisqu’un coup critique porté à un ennemi sensible à votre type d’arme engendrera un « link » sous forme de QTE avec votre compagnon d’arme désigné. Bref, c’est diablement complet et terriblement prenant, même sur le long terme, malgré quelques boss un peu longuets à abattre.

Techniquement très « Classe »

Visuellement, le titre impressionne pour de la PS Vita!

Visuellement, le titre impressionne pour de la PS Vita!

Si The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel date déjà de deux ans au Japon et qu’une suite y a même vu le jour (sans compter un troisième opus en préparation… on en salive déjà !), le titre est techniquement très impressionnant pour la PlayStation Vita. Graphismes fins et détaillés, environnements vastes, personnages charismatiques et animation fluide sont autant d’éléments qui nous immergent pleinement en Erebonia, sans parler de toutes ces petites choses qui rendent un univers crédible et vivant (une locomotive qui passe au loin, les feuilles qui volent au vent, …). Les Special Crafts explosent la rétine avec leur mise en scène léchée et les artworks sont vraiment superbes, sans parler de l’incroyable séquence d’introduction en anime qu’on se repasse à chaque démarrage du soft, juste pour le plaisir. Mais là où la nomade de Sony nous impressionne, la version console de salon est juste bonne, sans plus. Il faut dire qu’au vu de la féroce concurrence et des capacités techniques de la PlayStation 3, on attend d’office des RPG bien plus ambitieux visuellement. Bref, le jeu est taillé pour la Vita, indubitablement, et ça tombe bien puisque c’est cette version que nous avons eu en test !

Les effets spéciaux lors des attaques ultimes sont somptueux et diablement bien mis en scène

Les effets spéciaux lors des attaques ultimes sont somptueux et diablement bien mis en scène

Musicalement, Trails of Cold Steel se défend vraiment bien, avec un thème central orchestré comme il faut, des mélodies qui se déclenchent au moment opportun, sans fausses notes, pour vous faire vivre l’émotion de l’instant, qu’elle soit mélancolique ou rythmée frénétiquement, notamment lors des combats. Les doublages anglais, quant à eux, sont très nombreux et collent à merveille au caractère des différents protagonistes, ce qui est une bonne chose puisque l’histoire se développe principalement à travers leur ressenti. Enfin, les bruitages achèvent le travail sans problème pour un mix auditif plus que plaisant.

Un vrai RPG Triple A… only sur Vita !

The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel représente pour la Vita ce qu’était Trails of the Sky pour la PSP : un Must-Have pour les fans de J-RPG pur souche ! Avec sa réalisation en full 3D impressionnante, ses personnages charismatiques, son récit captivant mêlant guerre et vie estudiantine ainsi que son système de combat terriblement prenant, le titre de Falcom ne pêche que par une certaine linéarité et… c’est tout ! A moins d’être complètement réfractaire à l’anglais, vous pouvez foncer sans crainte sur ce jeu de rôle qui a tout du Triple A au creux de la main.

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 17,5/20

Nous avons reçu la version Vita en test, c’est donc cette dernière que nous notons pour ce point… et autant dire que nous sommes clairement impressionnés par la qualité graphique de ce The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel. Doté d’un character design travaillé, d’une réalisation en full 3D maîtrisée et inédite pour la saga ainsi que d’effets spéciaux aguicheurs lors des combats, le titre de Falcom fait partie du haut du pavé des jeux nomade.

Gameplay/Scénario: 18/20

Si on pourra noter une certaine linéarité dans le déroulement du jeu, son histoire est terriblement prenante, alignant petit à petit les pièces d’un puzzle titanesque pour un final incroyable. Le tout est rythmé par votre « petite » vie d’étudiant déjà bien remplie pour un côté Persona 4 certes moins étoffé que le maître du genre, mais terriblement rafraichissant. Ajoutez à cela des combats stratégiques et immersifs à souhait, bourrés de dynamisme grâce aux Links entre vos héros, et vous n’aurez plus qu’à clôturer le tout avec un système de magie proche des Materias de Final Fantasy VII pour comprendre à quel point Trails of Cold Steel a été bichonné par son développeur.

Bande-Son: 17/20

Sans être cultissimes, les musiques du soft font clairement bien leur boulot avec un thème central très réussi et des mélodies finement choisies, notamment en combat. Les doublages vocaux en anglais ont la pêche et les bruitages ne souffrent d’aucune fausse note pour un résultat largement à la hauteur de nos attentes !

Durée de vie: 19/20

Comptez entre 60 à 70 heures de jeu pour boucler le soft une première fois, avant d’entamer le sacro-saint New Game +, à présent devenu la norme dans le monde du RPG. Si on soulignera la linéarité du soft comme léger bémol, le titre dispose d’assez d’activités annexes pour toujours relancer son intérêt.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel est LA bonne surprise de ce début 2016 en matière de RPG, tout simplement. Beau, riche et immersif à souhait, le titre de Falcom est idéalement taillé pour la PlayStation Vita, lui offrant une histoire passionnante, des personnages charismatiques et un système de combat diablement stratégique et jouissif. Seule une relative linéarité vient diminuer un peu l’enthousiasme ambiant, mais ce dernier est vite rehaussé par l’excellente customisation des magies ou le côté gestion de vie estudiantine à la Persona qui risque de vous faire passer des heures et des heures devant votre console. A posséder d’urgence !



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!