Review
Sorti en 2018 sur Switch avant de débarquer sur tous les autres supports, Octopath Traveler s »est directement imposé comme LE JRPG qui voulait relier les racines profondes du genre avec les nouveautés actuelles, et c’est ce que tente fort logiquement son successeur sobrement baptisé Octopath Traveler II. Dans un enrobage 2.5D de toute beauté, Square Enix était parvenu, avec son premier volet, à murmurer à l’oreille des joueurs adeptes du old school autant qu’aux afficionados de jeu de rôle un peu plus dans l’air du temps, et si on imagine avec sa suite que l’effet de surprise ne sera peut-être pas autant au rendez-vous, est-ce que la qualité répondra autant présente qu’il y a cinq ans ? Je me suis jetée à cœur perdu dans l’aventure d’Octopath Traveler 2, disponible sur PC, Nintendo Switch et consoles PlayStation, afin de pouvoir vous apporter des éléments de réponses.
On prend les même et… ah, non !
Exit nos têtes connues d’Octopath Traveler premier du nom et bienvenue aux petits nouveaux pour cette suite ! Comme pour l’opus initial, vous pourrez néanmoins choisir parmi l’un des huit personnages pour commencer l’aventure mais pas de panique : vous pourrez par la suite récupérer vos sept autres camarades dans l’ordre qui vous arrange tout en profitant de leur scénario propre puis de ce destin qui semble vouloir tous les faire se rencontrer.
Vous pourrez donc vous attacher à l’adorable chasseuse Ochette de l’île de Toto Haha, qui va partir à l’aventure afin de réunir les trois gardiens légendaires pour lutter contre une sombre calamité appelée « la Nuit de la Lune Ecarlate ». En chemin, vous rencontrerez le sombre Osvald, érudit fomentant sa vengeance contre celui qui l’a piégé et a tué sa famille. Vous croiserez aussi la magnifique Throné, voleuse appartenant au clan des Serpents Noirs et cherchant à gagner sa liberté. La douce Agnéa, quant à elle, est une danseuse qui veut voir le monde et rêver plus grand que les contrées verdoyantes de son nid douillet. Si vous cherchez une destinée tragique, vous ferez la connaissance du guerrier Hikari qui a vu son royaume et son père tomber lors d’une guerre sans merci pour un pouvoir dont il ne rêve pas. Enfin, vous pourrez aussi compter sur le marchand plein de bagou Partitio, un prêtre plein de répartie du nom de Temenos et la douce apothicaire Castti.
Il y en a une fois de plus pour tous les goûts avec des histoires et des personnalités complètements différentes, tantôt touchantes, tantôt agaçantes ou pleines d’espoir. D’ailleurs si vous débloquez effectivement huit personnages avec chacun leur classe propre, leurs aptitudes en combat et en dehors, vous ne pourrez néanmoins pas vous promener avec tout ce petit monde puisque votre team devra être constituée de quatre voyageur. A vous d’équilibrer votre équipe ou pas, de fonctionner de façon rationnelle ou juste par affinité… Tout est possible.
L’écriture est une fois de plus très plaisante, l’immersion s’avère excellente, le monde créé autour du nouveau continent Solistia est une pure réussite, dans la même veine que le premier Octopath. Malgré le fait que chacun ait ses propres combats à mener, les scénarios se croisent et s’entrecroisent sans jamais nous perdre en cour de route. C’est fin, ça mêle habilement nos sentiments et c’est vraiment jouissif malgré le fait que l’on met peut-être un peu plus de temps à se mettre dedans contrairement au premier volet où l’on était happé dès les premières minutes.
Jour…nuit…jour…
En terme de gameplay, Octopath Traveler II reprend les mêmes bases : RPG au tour par tour pour les combats, avec un principe de failles à exploiter pour étourdir nos adversaires et les enchaîner avec plusieurs attaques grâce au mode exaltation. C’est toujours aussi dynamique, toujours aussi addictif à souhait et on retrouve des compétences de classes que l’on va débloquer en gravissant les niveaux avec des aptitudes passives qui s’obtiendront par pallier.
Notre équipement nous offrira de meilleures stats mais si vous n’êtes pas à l’aise avec toutes ses données, il est possible de cliquer sur « tout optimiser ». Le soft sait se montrer redoutable et laisse assez peu de place à l’erreur sans être pour autant punitif. Square Enix nous fait donc bien sentir que l’on se trouve dans un JPRG à l’ancienne et que les phases de pex vont forcément être de la partie ! Hors combat, les balades vont cependant prendre une tournure inédite grâce à l’une des nouveautés du soft : le cycle jour/nuit que l’on peut changer à volonté, simplement avec R2.
Les ennemis ne seront ainsi pas les mêmes en fonction du temps, des marchés seront présents à certains moments de la journée, des personnages proposeront des quêtes spécifiques et il va donc falloir jongler avec cette option. C’est agréable et cela permet de changer d’air tout en restant sur la même map. Intelligente et bien implantée, c’est le genre de nouveauté qui fait son petit effet !
Désormais il existe aussi un système d’histoires croisées afin de tisser des liens entre nos différents voyageurs. Une petite vibe à la Bravely Default qui fonctionne à merveille. En combat, nos personnages ont également reçu une jauge qui se remplit en donnant des coups mais aussi en encaissant. Elle permet à chacun d’obtenir différents bonus lors de prochaines attaques et si on pourrait penser que cet ajout de gameplay est négligeable lors de nos premières heures de jeu, on se rendra vite compte que cette énergie peut faire pencher la balance de notre côté lors d’affrontements qui nous feraient mordre la poussière autrement.
Enfin, il est désormais possible de se promener sur terre mais aussi… sur les mers ! Grâce à de petites embarcations, nous allons pouvoir aller chercher secrets et trésors par delà rivières et lacs. Octopath Traveler 2 a donc pris les mêmes mécaniques de jeu tout en ajoutant pile ce qu’il faut de nouveautés pour ne pas perdre les joueurs dans du « trop » ou de la fioriture.
Un sans faute technique…une fois de plus…
Alors, entendons-nous bien, si vous n’êtes pas un fan de la 2D, du pixel, nous n’allons pas nous entendre. Mais Octopath Traveler avait su, en 2018, nous emmener dans une atmosphère si séduisante, si belle grâce à une 2D couplée à de la 3D (la fameuse HD-2D), le tout dans un univers dynamique aux jeux de lumières impressionnants . Et bien Square Enix a remis ça pour la suite. Pas de révolution graphique mais, esthétiquement parlant, c’est toujours une charmante claque.
Octopath Traveler II nous balade en prime entre montagnes enneigées, désert cuisant, jungle dense, tout en passant par des architectures campagnardes, japonaises, renaissances… il y en a pour tous les goûts et c’est toujours très bien réalisé. Le level design se veut intelligent et nous pousse à explorer, à exploiter les capacités de nos voyageurs hors combat pour en savoir plus sur l’intrigue et résoudre les mystères de ce petit monde tout en aidant les gens que l’on rencontre. De plus, le bestiaire est costaud et les animations hyper travaillées. Enfin, les ambiances changent pour un même lieu grâce au cycle jour/nuit. Oui, le soft est assurément une petite beauté.
Si l’on veut nous achever (ou nous décider une bonne fois pour toute à craquer), ajoutons que la bande-son est monstrueusement belle. Déjà impressionnante dans le premier opus, elle nous transporte littéralement par les différents thèmes musicaux qui peuplent nos aventures. Les bruitages s’avèrent tout aussi excellents et les doublages anglais ou japonais de très belle qualité. A noter que le soft est intégralement disponible en français dans ses textes.
Bref, une bien belle aventure, aussi charmante et enivrante que l’était celle d’Octopath Traveler premier du nom mais sans ce petit effet de surprise car oui, malgré les nouveautés, on a toujours l’impression d’être en terrain conquis mais il s’agit toujours d’un terrain grandiose et magnifiquement emballé !
Octopath Traveler II : Trailer