Review
Comment ça GTA avec des chevaux ?
Développé par Jutsu Games, Rustler nous propose d’incarner Guy, un gars un peu paumé, un peu roublard, qui passe son temps à la taverne et à décevoir ses parents. Il bosse pour un type un peu louche qui lui propose des jobs assez sympathiques tels que chourrer des chevaux ou tuer des chevaliers et faire disparaître leur corps. Une boîte d’intérim version âge sombre si vous préférez.
Mais voilà, sitôt payé, Guy a tendance à tout claquer en beuverie. C’est alors que l’un de ses amis à l’idée du siècle : s’inscrire aux courses de chevaux dans lesquelles l’élite chevaleresque se donne rendez-vous, gagner et encaisser un max de piécettes tout en se faisant un nom pour remporter le cœur d’une damoiselle fortunée. Le plan est culotté mais Guy est du genre déterminé. Bien entendu vous aurez des quêtes secondaires pour meubler votre périple, du genre recherche du Graal, incarnation de la Mort pour effrayer la populace, assassinats et vols de canassons en pagaille.
Intégralement sous-titré en français, Rustler propose un humour particulièrement fun… au début ! Entendons-nous bien, j’aime l’humour lourd et potache, lorsqu’il est bien dosé, ici c’est ambiance pipi-caca tout du long, sans nuance et ce qui au début nous fait sourire ou marrer derrière notre manette, finit par ne plus nous faire rire du tout.
Le scénario, de son côté, ne vole pas bien haut et la redondance des quêtes secondaires proposées fait pointer un peu de lassitude au fil de notre périple. De plus, il faut prendre en compte qu’une toute petite dizaine d’heures suffit à faire le soft en tous sens et que pendant ce temps de jeu, on vous demandera très souvent d’aller au point A, voler un cheval au point B et revenir au point A, etc… Du classique qui fleure bon le remplissage facile.
A la recherche du lapin tueur de Caerbannog !
Ou presque ! Rustler nous propose ainsi un gameplay simpliste et qui se fond très bien dans un monde ouvert en vue de haut façon GTA de la grande époque. La recette pourrait fonctionner mais hélas l’IA est complètement à la ramasse ! De fait, si des gardes commencent à vous poursuivre, il n’y a pas deux poids, deux mesures : soit vous passez dans un Pimp the Horse pour repeindre votre monture contre des piécettes sonnantes et trébuchantes, soit ils vous suivront jusqu’en enfer sans jamais vous foutre la paix… à moins qu’ils se décident à virer de bord sans aucune raison logique, avant que cinq autres de leurs compères sortant de nulle part vous retombent dessus !
C’est drôle au début, mais au bout du compte ça fait perdre un temps de dingue et ça peut carrément devenir frustrant. A noter que vous pourrez aussi arracher des affiches Wanted ou solliciter un barde pour vous faire oublier et qu’au fil de vos méfaits, vous allez gagner des points d’expérience que vous pourrez placer à votre guise pour upgrader les compétences en tatane de Guy, l’endurance de sa monture et tout un tas d’autres choses qui vous seront vite très utiles !
Niveau réalisation, Rustler est une jolie réussite dans son style : c’est beau, c’est propre, l’univers reprend des classiques de l’époque médiévale tout en y ajoutant de bons anachronismes qui prêtent à sourire. Le soft nous propose en prime une carte de taille généreuse que l’on va au final, et malgré les défauts cités plus haut, apprécier parcourir en long, en large et en travers tout en prenant soin de mettre un joyeux bazar dans les villes que l’on va traverser.
Porté par une bande-son qui mélange airs musicaux que l’on aurait sûrement pu entendre à la Cour d’un roi de l’époque et gros beats façon rap US, le titre jouit en plus d’une animation sans lags mais souffre de soucis de collision sont assez fréquents : cheval qui refuse de faire un demi-tour et qui se heurte à des murs invisibles, héros coincé dans le décor… et ça peut faire grincer des dents.
La Bande-Annonce