Review
Besoin d’une pause poétique, pleine de fraîcheur, de couleurs et d’émotions ? J’ai ce qu’il vous faut : une grosse prescription de RiME! Annoncé il y a déjà 4 années, le titre de Tequila Works est enfin sorti le 26 Mai dernier sur PC, PS4 et One et ne devrait plus tarder à débarquer sur la petite dernière de Nintendo, la Switch. Entre Journey, Flower ou encore les récents Abzû et Bound, Rime a-t-il sa place au panthéon des aventures indés qui nous collent une claque monumentale à travers l’écran et nous marquent à jamais?
Une île et ses mystères…
RiME est développé par Tequila Works, que l’on retrouvait déjà derrière Deadlight. Edité par Grey Box Games, le soft exploite le moteur Unreal Engine afin de nous plonger dans l’histoire d’un jeune garçon fraîchement échoué sur une île pleine de couleurs et d’étrangetés.
Perdu, notre protagoniste va vite repérer une tour colossale qui siège au cœur de ce lieu abritant les ruines d’une ancienne civilisation. Entre exploration sur terre, dans les eaux ou encore en mode grimpette, le soft vous propose une balade toujours suggérée, rarement imposée ainsi que des puzzles à résoudre afin de pouvoir progresser. Le scénario se veut minimaliste quant à sa façon de se dévoiler, offrant à notre petit cerveau et son imagination le loisir de deviner le passé et, surtout, le destin de notre petit héros et la raison d’être de cette île mystérieuse.
Des émotions et de la réflexion !
Le gameplay de RiMe est des plus simplistes: chantonner ou crier, courir, sauter, escalader les parois et interagir avec des éléments de l’environnement afin de résoudre des énigmes qui ont le bout goût de ne jamais tomber dans l’incompréhensible et le frustrant. Pour les collectionneurs de trophées, il existe tout un tas d’objets tels que des jouets, tenues, berceuses… à retrouver au fil des chapitres, offrant de fait une certaine rejouabilité au soft.
En effet, malgré une voie toute tracée, RiME offre énormément d’endroits à parcourir afin de dévoiler les secrets de l’île mais aussi le passé de notre personnage. Le level design est intelligemment pensé, la caméra trouve toujours une position qui ne nuit pas à la progression tandis que les univers changent radicalement d’un stage à l’autre pour ne pas se lasser et, surtout, s’en prendre plein la vue à chaque fois!
Entre terre et mer
En effet, RiME est visuellement un soft « tout en douceur » proposant des graphismes enfantins, mignonnets, arrondis mais parvenant à nous plonger dans diverses ambiances, parfois oppressantes malgré un design artistique plutôt peps et coloré. Les animations sont réussies, les jeux de lumières convaincants tout comme les effets spéciaux (eau, flamme, …) alors que le style « dessin animé » aurait pu leur nuire. Sous ces traits, le bébé de Tequila Works distille lentement mais sûrement une redoutable identité visuelle, au même titre que les ténors du voyage onirique que sont Ico ou Shadow of the Colossus. Dommage que quelques lags soient présents. Certes il se montrent plutôt rares mais cassent un chouïa la dynamique dans laquelle on évolue. Les développeurs ayant promis d’améliorer l’optimisation de leur soft, espérons qu’une mise à jour viendra vite régler ce problème.
La bande-son, quant à elle, est littéralement enchanteresse. On y retrouve des intonations qui rappelleront aux fans du genre certaines ambiances musicales de Journey. Les bruitages se révèlent être de la même trempe, toujours bien calés et permettant une immersion convaincante. L’ambiance musicale évolue au long du périple de notre tout jeune garçon, parvenant à toucher le joueur derrière son écran. Étonnamment, le jeu ne dispose d’aucun doublage. Un pari risqué mais qui nous montre ici tout le talent des développeurs dans la narration: pas besoin de long discours ni de grands dialogues pour faire ressortir des émotions.
Une aventure qui ne peut laisser de marbre
RiME est un soft magnifique! Débutant timidement sur cette île si étrange, on s’émerveille devant un petit univers vraiment bien pensé avant de passer par tout un panel d’émotions. On se prend à vouloir deviner la suite des événements, le pourquoi du comment de cet endroit, et on se monte tout un tas de scénarios possibles et imaginables, une flopée d’interprétations… avant de se prendre le final en pleine tête, sans jamais être préparé à ce dernier! Le message caché dans RiME ne pourra que vous toucher, le tout au travers d’un habillage artistique incroyable et d’un gameplay maîtrisé pour 6 à 10 heures de pur plaisir vidéoludique. Un jeu marquant, comme ses illustres modèles, à posséder absolument dans sa collection!
La bande-annonce
Réalisation: 17/20
Gameplay/Scénario: 18/20
Le gameplay est facile à prendre en main, très intuitif et se laisse deviner très rapidement au travers d’énigmes toujours bien senties et d’une exploration qui se fait le plus naturellement du monde. Mais c’est surtout le scénario qui représente la force réelle de RiME: il ne se dévoile jamais de façon abrupte, laissant aux joueurs le loisir de faire bosser leurs neurones avant de se prendre la réalité d’un récit fort, mature, adulte et très dur en pleine face.
Bande-Son: 18/20
Toujours juste, toujours bien dosée, aux airs musicaux tantôt magiques, tantôt oppressants, la bande-son de RiME permet d’accentuer l’ambiance du moment pour magnifier l’instant vécu par le gamer. Mention spéciale à Lindsey Stirling qui signe ici la dernière musique du soft avec un talent impossible à remettre en cause.
Durée de vie: 17/20
Selon votre envie d’avancer, d’explorer et de trouver les secrets cachés, le soft peut aller de 6h à plus d’une dizaine. Les chasseur de trophées pourront se replonger dans le chapitre souhaité une fois RME achevé pour parvenir au mythique 100%. Un rapport qualité/prix (35€) plus que juste.
Note Globale N-Gamz.com: 17,5/20
RiME est une réussite! Un de ces jeux qui marque, qui laisse son empreinte sur le joueur, qui parvient à toucher même le gamer au cœur de pierre. Par dessus-tout, le titre de Tequila Works se paie le luxe de nous offrir une réalisation soignée nous emmenant dans un univers à part, quasi onirique, qui nous sort en quelques secondes de notre routine vidéoludique pour vivre une aventure que l’on est pas prêt d’oublier une fois la console éteinte. A posséder… non, à VIVRE absolument!