Review
Ah, Mass Effect! Si ce nom ne vous dit rien, filez immédiatement vous pencher sur le sujet! Space opéra ayant marqué toute une génération de joueurs par le biais du charismatique Commandant Shepard, de son puissant vaisseau et de son équipage haut en couleur, la saga est clairement un « must have » du jeu vidéo. Malheureusement, l’univers créé par Bioware nous a fait ses adieux en 2012 avec la sortie du dernier opus clôturant une trilogie inoubliable. Et pourtant, nous voici aujourd’hui en 2017… et Mass Effect Andromeda débarque! Proposant une équipe inédite, un nouveau héros (ou héroïne) et de sombres dangers, cette « suite » peut-elle rivaliser avec son illustre prédécesseur? Vous le saurez dans notre test et notre vidéo-test complets! Embarquement immédiat pour la galaxie d’Andromède avec votre Lady préférée!
Un nouveau départ !
Mass Effect a débarqué sur notre humble planète en 2007 (va falloir vous y faire les gars, on ne rajeunit pas !), nous emmenant dans une aventure spatiale passionnante, captivante, émouvante… Bref, la licence représentait un pari risqué mais est pourtant parvenue à s’imposer et à se construire un univers tout bonnement énorme, passant certes par les jeux, mais aussi au travers de romans, comics, et même d’un film d’animation (Paragon Lost, dont vous pourrez retrouver la critique en cliquant ici).
Autant avouer que le lore est costaud donc! Il faut dire que derrière la saga se cache Bioware, studio québécois à qui l’on doit la licence Dragon Age, les Baldur’s Gate ou encore Star Wars : KOTOR. Un sacré pédigrée! Bon, je vous rassure, je ne vais pas vous raconter l’histoire de la trilogie originelle Mass Effect, on en aurait pour des semaines! Alors passons directement à celle du soft qui nous intéresse aujourd’hui: Andromeda !
Vous y incarnez l’un des jumeaux Ryder, parti en 2185 de la Voie Lactée (durant les événements de Mass Effect 2 donc), dans le but d’aller s’installer au coeur d’une nouvelle galaxie, celle d’Andromède. Plusieurs arches bardées de populations sont ainsi parties : humaine, turienne, galarienne et asari… Que du beau monde pour coloniser ce que l’on espèrait être un petit coin de paradis par le biais de l’Initiative !
Après un voyage de 600 ans en caisson cryogénique, c’est aujourd’hui l’heure du réveil à bord de l’Hypérion ! Votre père, Alec Ryder, Pionnier humain de son état, vous embarque rapidement pour faire un tour sur l’une des planètes censées accueillir tout ce joyeux monde encore en mode « Belle au Bois Dormant de l’Espace ». Mais ce nouveau départ pour l’Humanité, et les autres espèces, ne s’annonce pas sous un jour radieux: entre anomalie spatiale rongeant les astres et ennemis d’un nouveau genre (les Kerts)… il va y avoir du boulot pour l’Initiative et votre héros !
Ryder… On compte sur vous !
Ce qui frappe d’entrée de jeu quand on démarre Mass Effect Andromeda, c’est que l’on n’est… personne! En effet, vous n’avez pas une once de l’aura et de la réputation mythique du Shepard de la trilogie originelle et il va falloir vous battre et montrer que vous en avez dans le ventre au fil des heures car les gens ne vous feront aucunement confiance! Pour parvenir à vous faire respecter, vous devrez vous atteler à tout un tas de tâches, dont la plus ardue et principale de toutes: rendre viable des planètes pas toujours accueillantes afin de permettre leur colonisation par les habitants de votre arche. Entre ménage à gros coups de dézingage d’aliens, construction d’avant-postes, enquêtes sur d’étranges phénomènes liés à des monolithes gigantesques, gestion des relations inter-espèces parfois tendues, départs de rébellions et bien entendu création de liens avec votre équipage… autant dire que votre emploi du temps va être chargé, Pionnier ! Ajoutez à cela des ressources à cumuler afin de développer vos équipements et vous avez de quoi entrer en burn-out, on vous le dit!
En plus de toutes ces missions, vous pourrez également scanner votre environnement à foison pour en apprendre plus sur diverses technologies et récolter les points nécessaires à la recherche scientifique histoire de booster vos items et vos armes. Votre armure n’est pas en reste non plus puisqu’elle est désormais dotée d’un charmant petit réacteur dorsal qui vous permet de sauter plus haut, plus loin, mais aussi d’esquiver rapidement, bref de donner plus de dynamisme aux déplacements de votre héros en devenir mais aussi aux combats.
Parlons de ces derniers d’ailleurs ! Plus orientés actions, on y retrouve les classes habituelles de la série gérant les pouvoirs biotiques, la technologie et les armes brutes avec possibilité de mixer le tout, mais il y a une jolie nouveauté cette fois puisqu’il vous sera possible de switcher de profession à la volée par le biais de SAM, une intelligence artificielle à la personnalité fort sympathique qui a fusionné avec vous. Gros changement par contre: dite adieu à la gestion de vos compagnons en affrontement! Désormais, vous pourrez juste leur indiquer où se placer, mais cela s’arrête là. La stratégie en prend un coup au bénéfice de l’action, même si vous continuerez à gérer l’attribution de leurs points de compétences en plus des vôtres.
Tout seul ou entre amis
Afin de spoiler au minimum l’histoire et le contenu du jeu, Mass Effect Andromeda piochant une bonne partie de son plaisir dans la découverte, sachez juste que les tâches sont diversifiés, que les quêtes secondaires sont aussi scénarisées que celle de la trame principale et qu’il y a clairement de quoi vous occuper en solo! De plus, à côté du contenu de la campagne déjà largement gratiné, du multijoueur répond présent et se lie en partie à l’aventure principale. Même principe que pour celui de ME3: préparez vous à poutrer des vagues d’ennemis, à prendre des objectifs, à défendre… le tout en coop online. Ce multi est habilement introduit en jeu par le biais d’un PNJ du Nexus, le vaisseau « Capitale » d’Andromède, qui vous confie la charge des équipes de l’APEX que vous pourrez envoyer en mission depuis votre vaisseau, le Tempête, ou que vous aurez également le loisir d’incarner directement via… le multi justement!
Au menu donc: plein de classe et de races dont la majeure partie est à débloquer bien entendu, mais qui devraient largement vous contenter que vous aimiez les armes lourdes, les pouvoirs ou encore l’abus de technologies. Les recherches de parties sont rapides, les serveurs sont costauds et les missions se montrent assez variées tout en sachant que Bioware a déjà annoncé de nouvelles aventures au fil du temps. Cerise sur le Space Cake (vu le contexte), la communauté est aussi sympathique que celle de ME3. Dommage, par contre, qu’un équilibrage soit nécessaire vu la faiblesse de certaines classes. Il est vrai qu’il n’est pas question de combats entre joueurs, c’est de la coop, maison aimerait pouvoir tenir la route peut importe le profil choisi.
It’s « polémique » time !
Allez, allons-y franchement maintenant qu’on parle technique: ce Mass Effect Andromeda s’est retrouvé embarqué à pleine vitesse à bord du hype train de la haine ! Les critiques ont fusé dans tous les sens dès les premières heures de l’accès anticipé, forcément au niveau de la réalisation, alors entrons dans le vif du sujet.
Premier souci: les animations faciales au lancement même si, pour le coup, je n’ai personnellement pas eu tant de mal avec ça sauf pour cette hautaine responsable de la colonisation qui prend clairement cher et possède autant de charisme qu’un hanari. Et puis, il faut reconnaître que la toute récente mise à jour a changé la donne et même permis de redécouvrir son personnage et les PNJ ! Le fameux problème de jambe de notre Ryder lors des sprints, quant à lui, a aussi été corrigé, même s’il demeure toujours des bizarreries quand on zigzague. Enfin, l’outil de création est également en passe d’être révisé, même s’il permettait déjà d’obtenir de sacrées choses pour peu que l’on se donne le temps. On espère néanmoins plus d’options et de faciès prédéfinis sur lesquels poser les bases de son personnage sans avoir à tout modifier soi même au millimètre près.
Niveau animation, on note très peu de lags sur la version PC, le soft tournant à merveille en 144Htz sur les grosses configs pour nous en mettre plein la vue. Hélas, ce n’est pas le cas des versions consoles et des PC plus cheap qui ont tendance à subir des chutes de framerate parfois déplaisantes certes, mais jamais rédhibitoires. Les bugs, quant à eux, sont bien présents, au même titre que dans de gros Open World comme Skyrim ou la trilogie originelle d’ailleurs. Cela va du glitch rigolo qui pourrit une scène tragique à un pied traversant un rocher, jusqu’au mauvais pop de personnage sur un édifice, mais rien qui ne nuise de façon drastique à l’expérience en jeu. Pour tout vous dire, j’ai expérimenté un seul et unique crash au cours de toutes mes cessions.
Et puis, si on déplorera un clipping omniprésent sur consoles, on ne peut nier que les planètes proposées jouissent d’un design artistique vraiment magnifique et de jeux de lumières saisissants, sans parler des effets de réverbération, de flamme ou d’eau qui se montrent réellement éblouissants, à contrario de certains héros qui semblent avoir été un peu délaissés par les graphistes.
Dans l’espace, personne ne vous entend crier !
Et on y entend peu de musiques surtout! C’est là l’un des gros reproches à faire pour cet opus, surtout quand on se souvient de l’émotion procurée par les OST de la première trilogie. Rien que de penser à Leaving Earth, j’ai encore la chair de poule! On était donc habitué à du lourd, de l’épique, des mélodies qui appuient le moment vécu pour le rendre inoubliable en nous filant un paquet d’émotions… et bien ici rien, nada, le vide intersidéral. Bon ok, j’exagère et il y a une ambiance musicale certes, mais rien de mémorable. Même le club présent sur le Nexus nous laisse de marbre alors que l’Omega nous donnait envie de bouger nos petites fesses (tient, on parlait d’animation plus haut. Vous vous rappelez de Shepard qui danse? Pas la joie hein, tellement que c’en est devenu un running gag). Les bruitages, quant à eux, se révèlent travaillés et les sons environnementaux crédibles à souhait. Du bon boulot qui sauve le tout.
Question doublage, si la voxographie anglaise est clairement au point, la version française se veut généralement très bonne, peu surjouée, bien dosée, mais assez inégale par endroits. Ainsi, certains de nos compagnons paraissent éteints alors que d’autres sont très expressifs. Les dialogues sont bons, dans la veine de ce que sait faire Bioware, et ne manquent pas d’humour et de sentiments en tout genre. Les sous-titres suivent la tendance et se montrent de bonne facture, fidèles aux textes et permettant de ne pas louper une miette de l’univers sonore, même pour les dialogues des PNJ quand vous passez à proximité.
Andromeda, l’opus de trop ?
Quand on lit les critiques de certains joueurs et d’une partie de nos confrères, on peut s’attendre au pire et pourtant, Mass Effect : Andromeda est un réel plaisir à parcourir en long en large et en travers. Plus qu’un simple épisode spin-off, le soft pose ses bases pour un réel nouveau départ de la licence. Certes, les gros méchants ne sont pas aussi badass que les Moissonneurs mais rappelez-vous bien: dans ME1, leur menace était lointaine ! Il ne faut donc pas prendre Andromeda comme une suite de la licence mythique mais réellement comme un jeu inédit dans un univers que l’on connait mais qui nous réserve encore des tonnes de surprises. Bioware s’est certes légèrement pris les pieds dans le spatioport sur certains points, on ne peut le nier, mais il faut cependant reconnaître le professionnalisme du studio qui se montre très à l’écoute des joueurs et va rattraper le plus rapidement possible les plus gros défauts cités plus haut.
En l’état, Mass Effect : Andromeda est donc une plongée aboutie dans un renouveau du monde de Mass Effect que l’on a appris à connaître et pour lequel notre amour et notre curiosité se sont développés au fil des années (depuis 10 ans maintenant, ce n’est pas rien). Les fondamentaux de la saga sont là: dialogues nombreux, choix ayant une incidence, romances convaincantes, exploration comme pilier du gameplay… et des nouveautés ont été ajoutées pour grossir le background déjà fourni de la franchise. Moins bon que ses aînés, certes, mais prometteur pour l’avenir si Bioware se lance dans une nouvelle trilogie, on vous le garantit!
Le Vidéo-Test PS4 Pro par Neoanderson
Réalisation: 17/20 sur PC et 15/20 sur consoles
Si certains soucis du lancement comme les animations faciales viennent d’être corrigés, on pestera contre ce framerate instable et ce clipping disgracieux sur consoles. Il n’empêche que malgré ces écueils, les planètes proposées nous en mettent plein la vue à tel point que l’on se surprend à faire un break ingame juste pour admirer le paysage. Le Frostbite nous offre de somptueux effets spéciaux (lumière, eau, flamme, poussière, particules, …) et voir se développer le Nexus et les astres colonisés sous nos yeux est terriblement jouissif et agréable visuellement.
Gameplay/Scénario: 17/20
Le scénario est certes moins badass que celui des ME 2&3, mais on retrouve le plaisir de la découverte de mondes complètement nouveaux, comme c’était le cas dans le premier ME. La lecture des divers holos, mails et journaux permet de s’imprégner toujours plus de l’univers imaginé par Bioware et même de trouver de charmants clin d’œil à la trilogie originelle. Le gameplay, quant à lui, rend les combats plus dynamiques qu’avant avec les esquives, mais un peu moins stratégiques en l’absence des ordres à donner à vos coéquipiers. L’exploration verticale grâce au boost fournit de la fraîcheur aux phases d’aventure, tandis que le scanner ajoute de nouvelles possibilités de recherches pour les plus méticuleux d’entre vous. Enfin, les quêtes se montrent variées et le multi reprend le meilleur de l’excellent Mass Effect 3. Du solide!
Bande-Son: 15/20
Non, sincèrement… mais où est la musique ? Bien que certaines mélodies parviennent à nous toucher, elles sont terriblement rares comparées aux compositions magistrales de la première trilogie. Heureusement, les bruitages et le doublage rattrapent le tout en nous proposant un boulot de qualité (et puis zut… y’a même la voix d’Alexandre Astier!).
Durée de vie: 18/20
Note Globale N-Gamz.com: 17/20 sur PC et 15,5/20 sur consoles
Est-ce que Mass Effect : Andromeda possède des défauts ? Oui. Est-ce que le soft est moins épique que la version Shepard ? Oui. Est-ce que le dernier bébé de BioWare mérite le bash qu’il a suscité sur la toile ? Absolument pas ! Même si je dois avouer avoir attendu cet Andromeda avec beaucoup d’appréhensions, voire de peurs car c’est toujours un pari risqué de se relancer dans une série aussi mythique, je dois être franche et reconnaître que Bioware a réussi à nous emmener encore une fois dans une histoire qui nous fait vibrer et nous donne envie de tout découvrir, de tout voir, de toute faire, de tout entendre. Une réelle nouvelle épopée dans un univers que l’on pensait pourtant bien connaître, vous auriez tort de vous en priver.