Review
Dans le milieu vidéoludique, recevoir un jeu le jour même de sa sortie est en général annonciateur de mauvaise surprise. Aussi et malgré que Mafia 3 nous ait littéralement emballé à la Gamescom, le fait que 2K nous envoie notre exemplaire à la date de lancement de son GTA-Like sixties nous a un peu titillé… mais nous gardions confiance après nos excellentes impressions lors des salons vidéoludiques antérieurs. Et puis, au fil de l’aventure manette en main, il a bien fallu se rendre à l’évidence: Mafia 3 n’était clairement pas la bombe attendue… mais très loin d’être un naufrage total. Explications en vidéo-test!
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 13/20
On a vu de très mauvaises choses sur ce Mafia 3, notamment « grâce » à des personnes ayant pu se procurer le jeu de façon détournée, avant la sortie, et qui se sont fait un malin plaisir de ne montrer que des passages mettant les aventures de Lincoln Clay au pire de leur attrait visuel. Alors oui, de jour et dans certains quartiers, Mafia 3 pique les yeux avec des modélisations au rabais, un popping omniprésent de bâtiments, des textures en intérieur qui s’affichent tardivement, des effets de lumière au sol étranges (les nuages génèrent des ombres qui filent plus vite que votre voiture!) ou encore un rétro qui date de l’ère PS1 avec son brouillard hallucinant. Pourtant de nuit ou dans certains districts, lorsque les bons filtres graphiques sont utilisés, on se prend parfois de très jolies scènes en pleine figure, avec les reflets de la lune dans le bayou, les lumières carnavalesques du quartier français, les intérieurs travaillés et crédibles ou tout simplement le soleil du matin faisant luire les ruelles de Del Ray, encore détrempées de la veille. Le framerate, quant à lui, maintient les 30fps la plupart du temps, mais à tendance à souffrir lors de certaines séquences chargées. Enfin, c’est surtout la pléthore de bugs de collision parfois hautement risibles qui diminue fortement la note, le développement ayant vraisemblablement été rushé à mort dans les derniers mois.
Gameplay/Scénario: 12/20
Si le scénario de la série Mafia a toujours été l’une de ses grandes qualités, ce troisième épisode ne déroge pas à la règle et propose une quête de vengeance sanguinaire en plein coeur d’une ville rongée par… plusieurs Mafias! A vous de devenir le chef de tous ces caïds en leur dispatchant les divers territoires gagnés, sans froisser vos subalternes sous peine qu’ils quittent votre équipe! Certes, le tout est moins épique que les opus antérieurs mais on y croit et on avance toujours un peu plus pour découvrir ces magnifiques cut-scenes si bien jouées et grisantes à souhait. Par contre, là où Mafia 3 perd de nombreux points, c’est dans sa paresse à s’approprier son propre Open World. Entre mécaniques de jeu répétitives à souhait pour faire tomber chaque district de la même façon, manque criant d’innovations dans la jouabilité et I.A. totalement à la ramasse ôtant tout réel challenge, le « GTA-Like » de Hangar 13 devient vite plus frustrant et soporifique qu’amusant… et ce ne sont pas les rares choses à faire sur le côté de ces missions principales qui se ressemblent toutes qui vont rehausser le niveau.
Bande-Son: 19/20
Ne cherchez plus le gros point fort de Mafia 3, il est ici! En proposant des dizaines de tubes des sixties pour assurer les trajets en voiture ou les séquences de gunfights, le titre de Hangar 13 instaure d’emblée une ambiance unique qui lui octroie un capital sympathie s’amplifiant avec des doublages français ultra réussis et des bruitages crédibles à souhait, notamment pour le son des moteurs d’époque ou les séquences brutales de stealth kills. Un régal!
Durée de vie: 14/20
En comptant deux heures pour délivrer chaque district, sans parler des missions annexes, vous pourrez mettre entre 20 à 25 heures juste pour boucler l’histoire principale, laquelle comporte d’ailleurs plusieurs fins. A côté de cela il vous reste toutes les quêtes secondaires, qui ont hélas tendance à se répéter, et la recherche de fusibles pour déverrouiller des réseaux de surveillance téléphoniques aptes à vous indiquer la position de tous les magazines Playboy. Le souci, c’est que la structure même du gameplay et le peu d’avantages offerts par les collectibles ne pousse pas vraiment à finir le soft à 100%
Note Globale N-Gamz.com: 14,5/20
Ce qui nous ennuie avec Mafia 3, ce n’est pas tant son moteur de jeu capable d’afficher des visuels aguicheurs et la seconde d’après des environnement dépassés, bien que ce soit ce qui a fait couler le plus d’encre au départ. Non, c’est surtout cette impression d’avoir été « trompés » par 2K lors des diverses présentations presse, l’éditeur s’étant apparemment fait un malin plaisir à ne montrer que des missions jouissives, graphiquement travaillées et à la mise en scène calibrée à la perfection alors que la majorité de son jeu propose un gameplay en dent de scie, une structure redondante au possible et des bugs à foison. Et pourtant, grâce à son histoire résolument violente et mature, sa mise en scène hollywoodienne à souhait, son dépaysement visuel et sa bande-son sooooo sixties, le titre de Hangar 13 mérite vraiment qu’on s’y attarde si l’on aime l’époque et que l’on arrive à faire fi de sa construction simpliste et répétitive.