Review

Quand City Interactive nous a présenté Lords of the Fallen lors de la Gamescom 2013, nous avons été subjugués… mais aussi inquiets. Comment un éditeur/dévloppeur qui n’a jamais vraiment brillé par ses réalisations pouvait décemment espérer nous pondre un Darksiders-like de haute volée? Et pourtant, passée la longue séquence de gameplay commentée, nous étions ébahis par les prouesses visuelles du soft et son ambiance unique. Seulement voilà, le titre s’est fait hyper discret durant plus d’un an… ce qui n’est jamais bon signe. Le résultat final est-il probant?

Gueule d’ange? Pas vraiment…

Le Mal s'est répandu sur Terre… et quoi de mieux qu'un Bad Guy pour le combattre?!

Dans Lords of the Fallen, vous incarnez Arkin, un guerrier surpuissant bardé de tatouages cabalistiques sur le visage et qui a une allure de bad guy pas possible. Le genre de type qu’on a pas envie de croiser à trois heures du mat’ dans une ruelle déserte, si vous voyez ce que je veux dire. Mais le bougre n’est pas si méchant que ça puisqu’il est en pleine quête de rédemption et va se retrouver, malgré lui, héros d’une prophétie le destinant à vaincre le mal absolu de ce monde, le tout au travers de combats bien sanglants contre des abominations en tous genre. Bon ok, ce n’est pas super original comme pitch de départ, mais avouons qu’Arkin a de la gueule et qu’il nous donne envie d’en apprendre plus sur lui au sein de son monde dark fantasy très réussi.

On nous aurait menti?

Mais ce qui frappe le plus le gamer qui a eu la chance d’admirer Lords of the Fallen au début de son développement, c’est le changement total d’orientation entrepris par les développeurs. En effet, en 2013, ils annonçaient leur soft comme un clone de DarkSiders, avec de l’action-aventure aux seins d’environnements gothiques à souhait. Du coup, lorsque nous avons pris le jeu en main à la rédac, on a été plus que décontenancé de voir que les combats nous opposaient systématiquement à un seul adversaire à la fois… et quel adversaire! En gros, Lords of the Fallen tient bien plus de la copie d’un Dark Souls que d’un Zelda-Like en 3D! Vous allez donc arpenter les sombres couloirs d’une ancienne forteresse et vous battre en duel contre des chevaliers et autres monstres en armure bien plus grands que vous à base d’attaques faible et forte, de parades d’esquives ou de sorts. Et chaque coup est potentiellement mortel! Une seule solution: apprendre par coeur les patterns des ennemis pour les esquiver quand il faut.

Les combats sont ciblés hardcore gaming

Et encore, même si vous mémorisez tout ça, vous allez devoir composer avec la classe de votre personnage à choisir parmi trois différentes (clerc, chevalier et voleur) et sa magie dominante (feu pour la rage, air pour la dissimulation et eau pour la protection). Du coup, dès le début du jeu et en fonction de vos choix de création, vous aurez accès à pas moins de neuf personnages différents, même si on vous recommande de vous « spécialiser » d’emblée et de ne pas créer un voleur adepte de la rage, par exemple. Chaque classe dispose ainsi d’une affinité avec un certain type d’armes, allant de la double dague au baton, en passant par la masse d’arme, l’épée lourde ou encore le combo lame/bouclier. Au moindre changement d’arme ou de pièce d’armure, vous ressentirez immédiatement les effets sur votre héros, qui deviendra incroyablement pataud et lent si vous le sur-équipez par peur de vous prendre trop de dégât. De ce point de vue, le gameplay est une réussite, et chaque coup doit être calculé à l’extrême! Bien entendu, l’équipement se ramasse sur les ennemis ou dans des coffres comme dans tout bon action-rpg qui se respecte.

Si vous mourrez, vous perdrez tout boost de loot. Un système aussi génial que… frustrant!

Et c’est là que survient l’idée de génie des développeurs, à savoir le système de loot à risque. En gros, plus vous combattez du monstre sans jamais vous repaître à une fontaine de santé ou sauvegarder votre partie, plus votre multiplicateur de loot augmente, vous offrant de fait des bonus et des armes de plus en plus puissants dans les coffres ou sur le cadavre des ennemis. Gros souci, si vous mourrez entre-temps (et ça arrive vite, très vite), vous perdez le multiplicateur et toute l’XP accumulée! En sachant que l’XP vous permet d’acquérir des pouvoirs salvateurs dans vos magies ou de booster votre gantelet de tir, vous comprenez qu’il va falloir gérer le pour et le contre, même s’il est possible, après un respawn, de retourner sur les lieux de votre assassinat, en temps limité, pour récupérer votre précieuse expérience… tout en sachant que les ennemis aussi auront respawné! Bref, de la frustration, mais aussi de l’envie pour les vrais hardcore gamers qui se respectent!

Un an pour le gameplay… mais les graphismes?

C’est la question que l’on est en droit de se poser quand on compare la différence graphique quasi nulle entre la présentation Gamescom de 2013 et le jeu final. Du coup, même si le soft se montre plutôt joli au final, il faut avouer que pour un soft tournant exclusivement sur Next-Gen et PC, il souffre de quelques défauts majeurs comme de l’aliasing, une légère chute de framerate ou des animations pas toujours optimales. Néanmoins, le tout est compensé par de sympathiques effets de lumière et climatiques, notamment la neige qui joue pas mal dans l’ambiance des premiers niveaux.

Techniquement, ce Lords of the Fallen aurait été somptueux… sur Current Gen!

Musicalement parlant, le titre fait dans l’épique dark fantasy avec des coeurs ténébreux, des nappes sonores glauques et surtout des bruitages qui détonnent en 5.1 (le bruit de la masse d’arme s’abattant contre les chairs de vos ennemis est jubilatoire, simply). Les voix sont totalement en français et sonnent plutôt bien, pour ne rien gâcher.

Une déception pas si grande que ça

Le gros souci de Lords of the Fallen est aussi sa plus grande force, à savoir qu’il nous a été présenté d’entrée de jeu comme un clone de DarkSiders pour au final devenir, en cours de développement, un concurrent de Dark Souls. Si l’intention des développeurs est louable, autant dire que le défi était bien trop grand pour eux tant le titre de Bandai Namco jouit d’une aura intouchable et d’un gameplay maîtrisé. Au final, C.I. Games nous offre un vrai jeu pour hardcore gamers, mais pour eux seulement. Dommage, car un héros avec la « gueule » d’Arkin aurait mérité un vrai triple A.

Le Video-Test par Neoanderson

Réalisation: 14/20

Un an de développement, entre une présentation Gamescom 2013 et une sortie du jeu, qui n’aura strictement servi à rien pour la mise à jour graphique. On se retrouve donc avec un titre qui oscille vraiment entre le bon portage PS3/Xbox 360 et sa sortie au final précipitée sur Next-Gen. Il n’empêche, les effets de lumière et climatiques sont vraiment beaux et la patte artistique dark fantasy est impressionnante de noirceur.

Gameplay/Scénario: 15/20

Le scénario est très énigmatique au départ mais se révèle vraiment sympathique lors de l’avancée. Cependant, c’est surtout au niveau de son gameplay hardcore qu’il faut rechercher l’intérêt de ce Lords of the Fallen. Vous allez devoir faire marcher votre mémoire et vos réflexes en permanence pour survivre, sans parler de l’excellent système de loot à risque. Les adeptes du sado-masochisme vidéoludique seront aux anges, les autres risquent d’être vite frustrés.

Bande-Son: 18/20

Les musiques font dans la dark fantasy spectrale à grands coups de chœurs tonitruants et de chants grégoriens. Les bruitages sont jouissifs à souhait et les voix françaises ne souffrent d’aucune fausse note (même si un brin d’entrain n’aurait pas été de trop… mais je n’ose pas aller le demander à Arkin en personne).

Durée de vie: 14/20

Le titre n’est pas excessivement long, mais est excessivement dur! Du coup, si vous êtes un Dieu de la manette et de la customisation de perso à outrance qui a déjà fait ses armes sur Dark Souls en mode « finger in the nose », vous apprécierez ce Lords of the Fallen. Autrement, vous laisserez tomber dès le premier boss (une heure de jeu), tout simplement.

Note Globale N-Gamz.com: 14,5/20

Passée la surprise de voir un Lords of the Fallen qui abandonne complètement son côté Darksiders-like pour lorgner vers Dark Souls, force est de constater que C.I. Games nous offre un titre qui a des qualités, comme un gameplay demandeur, un héros charismatique et un design artistique aguicheur pour les amoureux de Dark Fantasy. Le souci est que, comparé à son modèle, ce soft est en dessous à tous les niveaux. Hardcore gamers en manque de challenge, foncez. Les autres… prenez une bonne assurance sur vos manettes!



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!