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Après le succès tonitruant de Far Cry 3 sorti il y a deux ans, Ubisoft réitère son expérience dans le FPS d’aventure dangereuse avec un nouvel opus. Far Cry 4 reprend les rouages des grands frères et en propose toujours plus. Cette fois projeté à Kyrat, un petit coin perdu de l’Himalaya qui oscille entre enfer et paradis, vous devrez lutter pour votre survie et sauver la terre de vos ancêtres. Mais à reprendre un concept phare qui a déjà été un triomphe, ne tombe-t-on pas dans le copié-collé ? Réponse dans les lignes qui suivent.

Bienvenue à Kyrat

Et voici Kyrat, votre nouveau terrain de jeu!

En chef de groupe, Ubisoft Montréal s’est entouré d’autres équipes pour le développement de son dernier bébé. C’est donc en partenariat avec Ubisoft Shangai, Ubisoft Toronto, Ubisoft Kiev et Red Storm Entertainment qu’ils nous ont livré le nouveau précieux des jeux vidéo : Far Cry 4. On reprend le concept du jeu de tir en vue subjective se déroulant dans un monde ouvert. Les missions principales, les quêtes annexes, les multiples objets à retrouver à travers la carte : tout est là, comme pour les précédents épisodes de la saga.

Dans Far Cry 4, vous incarnez Ajay Ghale. Vous voilà de retour au Kyrat dont vous êtes originaire. Avant de mourir, votre maman vous a demandé d’aller disperser ses cendres sur ses terres. La mission semble simple et honorable. Mais sur place, l’accueil n’est pas très chaleureux. Vous commencez l’aventure entre les mains de Pagan Min, l’affreux dictateur à la tête du pays. Après avoir été libéré par les opposants du coin, vous commencez à y voir plus clair. Si Kyrat est un paradis terrestre, le despotique Pagan Min en a fait un enfer. Pour mener à bien votre quête, vous allez devoir vous entourer des rebelles, et tant qu’à faire leur prêter main forte.

Des heures d’aventure

L'aventure vous conduire sur les traces mystiques de votre passé

Si Far Cry 3 vous avait séduit, comme beaucoup, c’est en partie grâce à la richesse de contenu. Par chance, on retrouve dans ce nouvel opus les éléments classiques déjà présents dans le précédent. Si votre aventure vous conduira vers une trentaine de missions principales, sur les traces de votre histoire et de celle de la terre de vos ancêtres, votre voyage ne s’achèvera pas ainsi. En effet,  vous aurez plusieurs dizaines de quêtes annexes à effectuer : des avant-postes à libérer et des clochers sur lesquels il vous faut grimper afin d’empêcher Pagan Min de diffuser ses messages de propagande. Ainsi, vous révèlerez la carte petit à petit et reprendrez, main dans la main avec les rebelles, le contrôle du territoire. Cela vous permettra de déambuler comme bon vous semblera, mais attention, il n’y a pas que Pagan et son armée royale qui vous en veulent. La nature aussi est hostile et elle saura vous le rendre, par une attaque surprise d’un aigle ou d’un tigre, ce qui pourra parfois vous coûter la vie. Heureusement, vous pouvez également vous servir de véhicules pour avancer dans votre périple, tantôt en voiture ou à dos d’éléphant, tantôt en wingsuit ou à bord d’une drôle de machine volante. Entre vos parties de chasse, vos livraisons de denrées, vos libérations d’otages ou encore vos courses, vous passerez bien plusieurs heures sur les missions annexes en complément de l’aventure principale.

Chassez la faune locale pour mieux vous équiper… ou servez-vous en contre vos ennemis!

Vos rencontres ne sauront jamais de tout repos. Outre un incroyable prêcheur qui vous remettra des armes en récompense, vous pourrez voir le pays d’un nouvel œil en compagnie de Yoggi et Reggie, les frères-pétards britanniques qui vous invitent à la consommation de stupéfiants. La dimension mystico-psychédélique, chère à la saga Far Cry, est également présente sur Shangri-La, l’univers parallèle dans lequel vous pourrez combattre aux côtés d’un noble tigre blanc. Heureusement, vous affronterez le bien comme le mal avec quelques améliorations gagnées grâce à vos points d’expérience. Vous pourrez ainsi choisir de développer vos attaques en prenant la voie du tigre ou plutôt votre défense en prenant celle de l’éléphant. Chaque amélioration s’achète en échangeant des points. De même, comme précédemment dans la saga, vous pourrez améliorer vos capacités d’inventaire en fabriquant vous-même un portefeuille plus épais ou un carquois plus solide, grâce à des peaux d’animaux que vous aurez chassé en exploration. Bref, plusieurs dizaines d’heures de jeu sont au programme, sans se lasser, si vous pensez à alterner régulièrement pour éviter les redondances. Pour le petit plus dans les nouveautés, les forteresses sont présentées comme des challenges ultimes qu’il est préférable de prendre d’assaut en coopération.

Coopération et compétition

La coopération est une option bienvenue dans l'univers Far Cry

La coopération justement. Particulièrement mise en avant, elle est la grande nouveauté de cet opus, et elle est bienvenue. Il est possible de jouer n’importe quelle mission secondaire avec un autre joueur. Pour le côté pratique, un chat vocal vous permet de communiquer librement in-game. A noter, petite révolution du jeu en coopération, qu’une icône vous indique quel est l’ennemi visé par le joueur qui partage votre partie. D’ailleurs, en exclusivité sur Playstation 4, vous pouvez également jouer avec un ami qui ne possède pas le jeu grâce aux clés de Kyrat, qui vous permettent d’inviter qui vous voulez à progresser à vos côtés pour une durée limitée. Pour le bémol, si les deux joueurs en coopération récupèrent argent et expérience, en revanche, seul l’hôte bénéficie du déblocage des missions et, accessoirement, des zones.

Ayant bénéficié d’une attention toute particulière, le mode multi-joueurs se joue en compétitif ou en coopératif. Le mode compétitif bénéficie d’un gameplay asymétrique, opposant les membres du goldenpath avec un armement conventionnel, aux membres de la tribu Rakshasa qui combattent à l’arc et se doivent d’être furtifs. Le mode coopératif, plus riche, propose trois types de jeu : Avant-Poste vous permet de combattre autour d’un point à capturer, Masque Démoniaque est un capture-du-drapeau dont la relique est un masque à récupérer et enfin Propagande oppose le Goldenpath qui doit détruire des objectifs avec des explosifs aux Rakshasa qui doivent désamorcer les bombes. Chaque partie se déroule sur des maps assez vastes sur lesquelles on retrouve des véhicules, mais également des animaux sauvages, histoire de rajouter un peu de piment à la partie. L’éternel éditeur de cartes est quant à lui bel et bien présent, pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment construire leurs propres lieux de combat.

Admirez le paysage

La qualité graphique et artistique de ce nouveau Far Cry est indéniable

Dans un monde ouvert aussi vaste et riche, vous ne pouvez que prendre le temps de vous arrêter pour contempler les splendeurs de la nature, qui saura vous surprendre tant par sa beauté que par la sauvagerie de sa faune. Des montagnes enneigées où la respiration est difficile, aux forêts luxuriantes dans lesquelles le moindre fossé peut devenir votre tombe, votre périple vous fera passer par des paysages splendides mais dangereux. La réalisation artistique proposée par Ubisoft est des plus pointues. Le moindre détail a été travaillé, de la fourrure des animaux, à la densité de la végétation, en passant par les mouvements de branche des arbres. De quoi passer plusieurs heures entre exploration et émerveillement, si un aigle ne vient pas vous attaquer pendant votre pause. Hélas, à la tombée de la nuit, le spectacle visuel est quelque peu gâché par des difficultés techniques qui viennent s’imposer à certains endroits, rendant les décors plutôt ternes.

Les personnages, quant à eux, sont saisissants de réalisme, hormis peut-être les cheveux, si vraiment on devait leur trouver un défaut. On appréciera en particulier la profondeur des regards, qui font à eux seuls passer toute l’émotion tant ils sont expressifs. La gestuelle est aussi très précise et pointilleuse. En particulier, le caractère sadique de Pagan Min, qui est impeccablement retranscrit dans sa gestuelle et ses expressions, et qui font ressortir toute sa méchanceté. Malheureusement, comme on pouvait déjà le reprocher dans le précédent opus, le leader aussi charismatique soit-il n’apparaît que trop peu. Les armes également ont été très soignées. Chacune ressort particulièrement magnifiée par son design et les reflets sur les parties métalliques les rendent on-ne-peut-plus réalistes.

Un méchant de service charismatique au possible mais aux apparitions trop peu nombreuses

En revanche, Far Cry 4 possède quand même quelques défauts. Le plus gros réside dans la mauvaise synchronisation entre les mouvements de lèvres et les dialogues. Pire certains passages sont même victimes d’un changement de voix en cours de conversation. Un inconvénient qui vient trop vite gâcher le plaisir de certaines rencontres. Dommage, les doublages étaient plutôt pas mal faits. En revanche, certains bruitages sont à la limite de la perfection, comme le grognement du tigre qui approche dans les buissons ou encore les sons qui entourent les armes, laissant entendre la moindre impulsion, le moindre souffle et le moindre cliquetis de l’éjecteur. Bref, de quoi être littéralement plongé dans l’univers de l’aventure, angoissant à chaque bruit de brindille qui craque de peur de se faire attaquer par la garde royale ou un chasseur aux flèches enflammées, et le tout bercé par la bande-son de Cliff Martinez, certes, pas aussi sublime que la musique de Far Cry 3, mais tout aussi envoûtante et qui accompagne très bien le périple.

Un copié-collé de Far Cry 3 ?

Bien sûr que Far Cry 4 reprend les rouages de son aîné. Pourquoi changer un concept de gameplay qui a marché et qui a plu ? Alors oui, on retrouve les avant-postes à libérer, les tours radio à escalader (cette fois remplacées par des clochers mais sur lesquels les objectifs sont les mêmes), il y a toujours des quêtes annexes et des objets à collectionner, le tout en améliorant ses compétences, ses armes et en libérant le pays entre les mains des méchants. De nouveau, c’est une dualité entre le bien et le mal qui met le joueur face à un questionnement permanent. Le mysticisme est également omniprésent. Mais cette fois, on a tout amélioré. Et en prime, la grande nouveauté : la coopération, qui rajoute un peu de sympathie à ce jeu d’aventure de folie. Il y a encore plus de missions, plus de quêtes annexes et plein de personnages à rencontrer. Mais attention, le jeu est aussi un poil plus difficile que ses aînés. En revanche, on reprochera le manque de présence du méchant Pagan Min, qui aurait mérité d’apparaître plus souvent à l’écran.

La bande-annonce

Réalisation: 19/20

Des paysages merveilleux qui oscillent entre enfer et paradis. Des détails partout. Et surtout, le regard des personnages, qui dégagent une émotion sans pareille. Far Cry 4 a été particulièrement soigné sur son aspect visuel et c’est avec plaisir qu’on évolue dans des décors de toute beauté. La diversité des paysages saura vous surprendre, autant que les aigles qui vous attaqueront au moment où vous vous y attendrez le moins

Gameplay/Scénario: 18/20

Il est attachant ce jeune Ajay Ghale. Il découvre son histoire en même temps que nous, tout comme celle de son pays d’origine et se retrouve confronté à des choix plus souvent proches du dilemme que de la simple décision qu’il vous faudra prendre à sa place. A vous de savoir le chemin que vous souhaitez prendre et quel destin vous souhaitez donner à Kyrat. Mais attention, tout ne sera pas facile dans votre quête. Niveau gameplay, il est très similaire à celui de Far Cry 3, mais pourquoi changer une recette qui marche?

Bande-Son: 17/20

Si la musique de Cliff Martinez n’égale pas la bande-originale du précédent opus, elle accompagne néanmoins parfaitement le jeu et vous plonge aisément dans ce petit coin asiatique. Si les bruitages sont à la limite de la perfection et en particulier les armes qui laissent entendre le moindre cliquetis, on reprochera néanmoins un défaut de taille sur les doublages car les voix sont souvent asynchrones avec les lèvres et on se retrouve parfois face à un changement de voix dans le beau milieu d’une conversation.

Durée de vie: 19/20

Une trentaine de missions de campagne principales vous permettront de découvrir l’histoire d’Ajay Ghale et du Kyrat tout en essayant d’atteindre votre objectif premier : disperser les cendres de votre mère dans une zone du nord du pays. Mais à côté, il y a également de nombreuses quêtes annexes et missions secondaires : qu’il s’agisse de chasser, de faire des courses, d’aider des otages ou d’assassiner des chefs de la garde royale. Bref, si vous souhaitez explorer le jeu dans sa totalité et non pas vous contenter du scénario fil rouge, ce sont plusieurs dizaines d’heures de jeu qui seront au programme.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

La saga Far Cry se bonifie avec le temps. Votre visite au Kyrat vous promet de nombreuses heures de jeu en évoluant au travers de décors magnifiques dans lesquels vous affronterez le danger à chaque minute afin de mener à bien votre quête et faire honneur à votre famille et votre pays d’origine. C’est entre vos mains que le destin de tout un pays se trouve et seul, il vous faudra épauler le Sentier d’Or, l’armée de rebelles pour donner un autre avenir à tout un peuple. Bonne chance, car le despotique Pagan Min a décidé de conserver le Kyrat pour lui, et il est prêt à tout.


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CerberusXV3
Un smartphone greffé dans la main gauche, une manette dans la droite, polyvalente, rebelle, débrouillarde, un poil geeky, tatouée, piercée, pas fataliste mais réaliste, n’aime pas les préjugés, addict au café et à la junk-food, bref : comme tout le monde, mais en pire.