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Déçu des dernières aventures de Duke « foire ever » Nukem ? Envie d’un vrai FPS au héros couillu, archétype de l’action hero tel qu’on en trouvait une pelletée durant les années 80 ? Alors c’est le moment de faire connaissance avec le sergent Rex Power Colt. Action !

Nanar de la guerre

Petit safari au milieu des Dragons de Sang

2007. C’est le futur (si, si). Le sergent Rex Power Colt est chargé de mettre à mal les plans du terrible Sloan et de ses soldats de l’Omega Force. Un petit détail au passage : Rex est un cyborg de type Mark IV, fruit de modifications génétiques visant à le transformer en surhomme. Il n’a plus de souvenirs de son ancienne existence, mais une facilité déconcertante en ce qui concerne le bottage de fesses à pelle et l’utilisation de son gros calibre. Ça va gicler !

Dévoilé ce 1er avril à coup de teaser kitsch et de site Internet qui ne l’est pas moins, cette extension stand alone de Far Cry 3 avait tout d’un gros poisson. Fort heureusement, il n’en est rien : Far Cry 3 : Blood Dragon est bien réel et prêt à plonger le joueur dans le monde étrange du nanar eighties. Comment refuser une telle invitation ?

Neon Knights

Les cinématiques animées rendent hommage à l'époque NES

Vraisemblablement né d’un délire de développeurs, Blood Dragon puise donc dans ce que le cinéma de cette fameuse décennie a produit de plus bourrin et con. On y trouve donc une menace communiste, des animaux robotiques, un méchant mégalo, un sidekick noir adepte des bons mots (on vous laisse le soin de deviner le sort qui l’attend),… Tout est là, cinématiques animées façon jeu NES à l’appui. Et histoire de s’assurer une dose d’authenticité, les équipes d’Ubisoft Montréal ont fait appel à l’acteur Michael Biehn, vu entre autres dans Aliens et Terminator (Kyle Reese, c’était lui). Le bonhomme s’en donne à cœur joie et fait fuser les répliques crétines avec un ton monocorde qui sied à merveille au personnage. Mieux vaut donc opter pour le doublage original (disponible dans les options) afin de profiter de toutes les subtilités incluses dans les dialogues. Après tout, ça serait un crime de rater des moments de poésie pure tels que « Eat shit, you cyber cock-fucker ».

Et forcément, les habillages sonore et visuel sont au diapason : le moteur de Far Cry 3 est ici accommodé à la sauce néon, couleurs flashy et tout le tintouin. Si le tout a un véritable cachet, on pourra toutefois regretter des environnements trop sombres qui, alliés à des couleurs criardes, peuvent finir par fatiguer les yeux les plus sensibles.

En revanche, impossible de remettre en cause le travail effectué sur la bande-son. Outre la qualité du doublage, ce sont surtout les compositions du duo australien Power Glove qui retiennent toute l’attention : à base de grosses nappes de synthé typiques de l’époque, elles parviennent à être à la fois entraînantes, mémorables et incroyablement adaptées. Du très, très bon boulot. Idem en ce qui concerne les effets sonores, pêchus et parfaitement dans le ton.

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De la subtilité? Pour quoi faire?

Niveau gameplay, les habitués de Far Cry 3 (pas nécessaire pour profiter de Blood Dragon, on le rappelle) se retrouveront en terrain connu, tout de même agrémenté de quelques nouveautés. Après une première mission linéaire, on se retrouve cette fois encore au sein d’une île entièrement ouverte, à parcourir à pieds ou à bord de véhicules divers, dont la liste est identique à celle du jeu d’origine (jeep, bateau, deltaplane, …), afin d’accomplir diverses missions, principales ou secondaires. Ces dernières permettent d’améliorer l’arsenal de Rex en équipant par exemple ses armes de balles explosives. Ça peut servir.

On retrouve également les bases ennemies à libérer, mais avec une nouveauté de taille : les fameux dragons de sang du titre. En leur balançant des cœurs cybernétiques préalablement arrachés aux cadavres des vilains pas beaux, il est possible d’attirer ces féroces créatures dans ces camps pour faire le ménage à grand coups de lasers, en prenant soin de se mettre à couvert. Si le résultat est parfois brouillon, cette « subtilité » n’en reste pas moins plutôt fun.

Cette dernière phrase résume d’ailleurs le jeu dans son entièreté : FPS de facture classique dans son gameplay, alternant phases de shoot frénétiques et séquences d’infiltration, Blood Dragon est tout entier dédié au plaisir, visiblement partagé par les développeurs. On regrettera d’autant plus sa faible durée de vie (comptez entre 3 et 4 heures en ligne droite). Mais, dans ce cas plus que jamais, ce n’est pas la taille qui compte.

Le trailer vidéo

Réalisation: 15/20

Couleurs flashy, esthétique néon, tous les éléments sont là pour mettre le joueur dans l’ambiance des nanars de science-fiction des années 80 et donner au jeu un cachet personnel. Le tout est parfaitement adapté au moteur de Far Cry 3, fluide en toutes occasions. L’ensemble pourra toutefois fatiguer les yeux les plus fragiles à court terme.

Gameplay/Scénario: 16/20

FPS en monde ouvert proposant son lot d’action saupoudrée d’infiltration, Blood Dragon ne dépaysera pas les joueurs de Far Cry 3, mais sait rester efficace tout du long. On appréciera également la présence des dragons de sang, apportant un peu de variation dans le gameplay. Le scénario, quant à lui, accumule volontairement bon nombre de clichés propres aux productions 80’s, ce qui donne un résultat tenant plus de l’hommage que de la parodie : si les références directes ou indirectes abondent, le jeu parvient tout de même à imposer sa propre personnalité, en se révélant comme étant un prolongement direct du style visé plutôt qu’une simple imitation

Bande-Son: 19/20

Le duo australien Power Glove signe des compositions mémorables qui mériteraient presque à elles seules l’investissement et font regretter l’absence d’un mode « sound test ». Le doublage, mené par un Michael Biehn jouissif, concourt également à mener l’ambiance vers les commets, à l’image de la gamme de bruitages soignée.

Durée de vie: 15/20

Dommage que l’aventure ne dure que 3 à 4 petites heures en ligne droite. Si aucun mode multi n’est présent (est-ce vraiment un mal ?), il faut compter sur trois modes de difficulté ainsi qu’un nombre important de sous-quêtes à effectuer et de choses à découvrir, faisant facilement doubler le compteur d’heures. Pour un jeu vendu 15 euros, il n’y a vraiment rien à redire à ce niveau.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Fun, totalement décomplexé et rendant un vibrant hommage à une époque révolue, Far Cry 3 : Blood Dragon s’impose comme une belle surprise et l’aboutissement heureux d’une belle prise de risque de la part d’Ubisoft, qui serait bien avisé de faire revenir Rex Power Colt dans un futur que l’on espère pas trop lointain. Mark IV style, motherfucker !



About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !