Review
Vous en aviez marre d’attendre une suite à Gran Turismo? Alors vous avez sans doute lorgné du côté de DriveClub, ce soft exclusif à la PlayStation 4 et qui était censé concurrencer les grandes simulations automobiles! Et bien vous savez quoi? Vous avez attendu pour pas grand chose…
De Destruction Derby en passant par Motorstorm
Basé en Angleterre, Evolution Studios, fondé en 1999 par Ian Hetherington, le papa du studio Psygnosis (excusez du peu! ) et racheté par Sony CE en 2007, n’est clairement pas un inconnu pour les fans de la PlayStation. En effet, c’est à eux que l’on doit la survoltée saga Motorstorm, qui a fait cracher les tripes de nombreuses PlayStation 3 dans son dernier opus. Autant dire que quand les petits gars nous annoncent une simulation automobile sur Next-Gen, on est attentif!
Et puis vient le moment de la désillusion… lorsque DriveClub, cette fameuse simulation qui devait mettre tout le monde d’accord à la sortie de la PlayStation 4, se voit mystérieusement reportée à une date inconnue. Les trailers commencent à se faire rares, les infos aussi, et c’est au final quasiment un an après le lancement de la nouvelle console de salon de Sony que le titre débarque enfin, non sans mal vous allez le voir.
19 minutes 32 !
Avec DriveClub, finies les cascades et les courses de l’apocalypse et place au sérieux de circuits actuels aux quatre coins du monde pour un titre qui mixe plusieurs genres et devient le premier représentant de la « semi-simulation/arcade ». Au volant d’une cinquantaine de modèles de voitures différents émanant d’une vingtaine de constructeurs, allant de la Golf Gti à la Pagani, vous allez concourir sur plus de 70 épreuves en solo, qui iront de la course simple au contre-la-montre, en passant par les défis de drift et les championnats. Chacune de ces épreuves vous offre un maximum de 3 « étoiles » à récupérer, en général une si vous finissez dans le top 3 (il n’est donc pas nécessaire de finir tout le temps premier pour boucler le jeu, sympa), une pour votre temps et une dernière pour un défi à accomplir. Ces étoiles vous permettront d’avoir accès aux épreuves suivantes mais rassurez-vous, voir toutes les courses ne sera pas vraiment un problème, le minimum requis étant assez laxiste à ce niveau.
En plus de ce système d’étoiles, DriveClub propose également des « niveaux » de conduite qui se gagnent de plusieurs façons et débloquent de nouveaux véhicules et peintures une fois franchis. Ainsi, vous pourrez booster votre expérience en finissant simplement une course, un contre la montre ou un drift, mais vous gagnerez de l’XP supplémentaire suivant votre comportement routier. Utiliser l’aspiration, ne pas rentrer dans le décor, dépasser les autres concurrents sans les toucher vous octroieront un gain d’XP, alors que rentrer dans vos adversaires, couper les virages, foncer dans le décor vous infligera des malus. Le souci c’est que ces pénalités sont bien trop présentes, et que même si c’est un autre coureur qui vous rentre volontairement dedans (la faute à une I.A. « sur des rails »), c’est vous qui récolterez le malus! Sans parler de la rétrogradation forcée de vitesse si vous mordez le bas-côté sur un tournant… Rageant d’autant que cette fameuse I.A. vous collera littéralement au train, se calquant à votre vitesse… pour ensuite vous attendre bien sagement si elle vous distance de trop. Réalisme, où es-tu?
Un multi qui a du mal à passer la seconde
Une fois que vous aurez eu votre dose du mode solo, place à ce qui fait le sel de DriveClub, le multijoueur! En effet, il faut savoir que le titre est avant tout vendu comme un jeu de course communautaire dans lequel vous pourrez créer ou rejoindre un club de 6 joueurs, ce qui vous octroiera des bonus personnels (nouvelles voitures ou peintures) grâce à l’expérience que tous les membres de votre « crew » (pour ne pas citer la concurrence…oups!) apporteront.
Sur votre route donc, vous croiserez souvent des petits bordereaux de couleurs indiquant que vous entrez dans une section de défi, qui se décompose en virage, drift ou vitesse moyenne. Vous pouvez créer vos propres défis pour vos amis ou le monde entier, et devrez réaliser celui des autres histoire de gagner… de l’XP (encore et toujours). Hélas, si le principe peut sembler simple, on est déjà en pleine pagaille à cause d’un nombre incalculables d’incohérences. Ainsi, il ne sera pas rare de voir des vitesses moyennes d’autres joueurs s’élever à… 4000km/h, en virage en plus s’il vous plaît! Citons aussi des scores totalement improbables pour vos adversaires même si vous réussissez le segment parfait en termes de conduite.
Outre ces défis que la Terre entière s’envoie (pire que des Poke Facebook, je vous dis!), on trouve heureusement les vraies courses multijoueurs où se rassemblent une douzaine de pilotes bien réels. Et là, c’est à double tranchant: soit tout le monde est bon joueur et cela se passe comme une vraie course entre gentlemen, soit vous verrez le haut de votre écran s’illuminer de rouge au premier virage, signifiant une véritable « boucherie » entre les véhicules devant vous et des malus à gogo (comme quoi, Destruction Derby a laissé des traces chez certains…). Je vous avoue que, personnellement, la partie multijoueur de DriveClub est un peu passée à la trappe chez moi. Non pas que je n’aime pas ça, que du contraire, mais bien parce que le soft, depuis sa sortie, rencontre de gros problèmes online, la faute à un problème de codage qui ne permet pas à beaucoup de joueurs de se connecter sur les serveurs. Le jeu en pâtit énormément même si l’équipe bosse dur pour tout régler… Il n’empêche, le lancement est complètement raté, ce qui est encore plus frustrant quand on sait que le titre a été maintes fois reporté.
Et la technique dans tout ça?
Place à présent à la réalisation du soft, qui promettait d’envoyer du lourd, en 60FPS au départ (revu à la baisse en cours de route… décidément). Côté graphisme, c’est excessivement joli, que ce soit pour les voitures et leurs finitions en vue extérieure comme en vue cockpit, ou pour les différents paysages traversés comme le Chili, l’Ecosse, l’Inde, la Norvège ou encore le Canada. Tout est vraiment propre et réaliste, avec des effets de lumière bluffants. La sensation de vitesse n’est pas en reste et vous scotchera à votre siège, tout comme le cycle jour/nuit qui vous émerveillera dans quasiment chaque course. On déplore par contre l’absence totale d’intempéries. L’animation, quant à elle, ne rame à aucun moment.
Pour la partie sonore, bien que les enregistrements des bruits de moteurs soit tellement précis que Mercedes et BMW ont demandé à récupérer les copies des développeurs pour remplacer celles de leurs archives, le reste est moins aguicheur avec tout au plus quelques bruits d’ambiance en course (feu d’artifices, foule) et des musiques à tendance électro dans les menus.
Tout ça… pour ça!
Alors que Sony « frimait » en nous précisant, via communiqué, pas moins de 51 choses époustouflantes que DriveClub allait nous proposer, on aurait aimé que les développeurs passent moins de temps à peaufiner les détails de modélisation comme les vis « Pagani » et bossent un peu plus sur l’accès au jeu au plus grand nombre, l’équilibrage du gameplay, et l’I.A. adverse pour éviter un faux départ totalement rocambolesque malgré plusieurs retards, mais aussi une absence dans le programme du PS+ qui a mis à la puce à l’oreille à nombre de gamers. A cause de ça, DriveClub va sûrement vite passer à la trappe malgré certaines de ses qualités, pour laisser la place à d’autre jeux de courses comme The Crew, ou prochainement GT6…
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 18/20
Bien qu’il n’y ait pas de neige ou de pluie pour nous en mettre encore plus dans la vue, la réalisation de DriveClub est vraiment classe et on ne se lasse pas de conduire dans de si beaux paysages à plus de 200km/h, le tout en admirant des effets lumineux tout bonnement somptueux.
Gameplay/Scénario: 10/20
Alors que DriveClub nous avait promis bon nombre de choses à ce niveau, le constat est amer. Un accès au online qui a très mal démarré, une I.A. scotchée sur des rails, un système de malus totalement pénalisant et j’en passe… Dur de redresser la barre pour ce titre orienté arcade.
Bande-Son: 11/20
DriveClub rattrape ses bruits d’ambiance un peu épars et sa musique uniquement présente en menus par des bruits moteurs plus vrais que nature, heureusement.
Durée de vie: 15/20
Une très bonne durée de vie en solo, qui pourrait être augmentée par le mode multi… pour peu que vous y ayez accès!
Note Globale N-Gamz.com: 13/20
On en attendait tellement de ce DriveClub! Et quand on voit le résultat final, on ne peut que rester sur notre faim tant il manque de choses: une I.A. convaincante, des intempéries, un gameplay équilibré, et j’en passe! Tout ça sans parler du problème du multijoueur qui a grandement impacté le jeu à sa sortie! Autant dire que si une solution n’est pas trouvée rapidement, le titre sombrera vite dans l’oubli… même s’il n’est pas non plus dénué de qualités et d’un rendu visuel saisissant.