Review

Larian Studios, développeur indépendant belge qui existe depuis 1996, nous a déjà fourni de véritables perles du RPG occidental sur PC avec les précurseurs Divine Divinity et Beyond Devinity, mais surtout le désormais culte Divinity II dont la compilation The Dragon Knight Saga a même connu les joies du portage console sur Xbox 360. Autant dire, donc, que le studio connaît son univers par cœur et que c’est toujours une joie d’y replonger avec un nouveau titre. On ne change pas une recette qui gagne, et ce Divinity Original Sin qui débarque sur Next-Gen dans une version «Enhanced» a largement de quoi nous réjouir !

Non, j’peux pas jouer… j’ai pas le temps !

En tant que Traque-Source, vous allez devoir restaurer la Tapisserie du Temps

En tant que Traque-Source, vous allez devoir restaurer la Tapisserie du Temps

Indépendants, belges et fiers de l’être depuis 19 ans maintenant, les petits gars de Larian Studios sont passés maîtres dans les RPG issus de leur saga phare : Divinity. Prenant pour cadre le même monde à chaque fois, leurs jeux ont toujours été encensés par la critique pour leur incroyable profondeur, que ce soit au niveau des choix scénaristiques possibles ou du gameplay. Du coup, quand on a appris que leur dernier bébé PC en date, Divinity Original Sin, allait nous faire l’honneur d’un portage console sur PlayStation 4 et Xbox One, on ne pouvait qu’être enthousiastes… et un peu inquiet car transférer un titre d’un tel calibre vers une jouabilité à la manette avait de quoi relever des 12 travaux d’Hercule. Chut… On préserve le suspense, place tout de suite à l’histoire du soft qui se veut « améliorée » sur bien des points par rapport à son homologue sur ordinateur.

Dans Original Sin, vous incarnez Traque-Source, un malheureux quidam chargé d’enquêter sur le meurtre d’un ambassadeur à Ciséal. Vous vous en doutez, tout ne se passera pas comme prévu puisque vous vous retrouverez vite happé par une pierre stellaire qui vous enverra pile devant un mystérieux gobelin. Ce dernier va vous expliquer que vous êtes arrivé aux confins de l’Espace-Temps. Il vous invite alors à rencontrer La Tisseuse du Temps. Cette dernière semble plutôt surprise que vous n’apparaissiez pas sur sa toile alors que celle-ci se désagrège au fur-et-à-mesure de l’arrivée du « Dragon du Vide ». Etrangement, il semble que vos interactions avec les pierres stellaires génèrent de nouveaux fils à la Tapisserie temporelle, comblant les espaces manquants ! Vous l’aurez compris, à vous de rechercher l’intégralité de ces pierres pour permettre au Temps de reprendre son cours normal.

RPG occidental à l’ancienne ?

La coop en local en écran splitté et SANS temps de chargement, un must!

La coop en local en écran splitté et SANS temps de chargement, un must!

S’il y a bien une chose qui frappera les « jeunes » générations commençant une partie de Divinity Original Sin Enhanced Edition, c’est sa ressemblance, en termes de gameplay, avec Diablo III. Pour les plus anciens, ils verront d’office l’appartenance avec la saga originale. Bref, chacun ses références. On y retrouve, de fait, une vue semi aérienne de ¾, une barre comprenant les divers sorts/capacités/objets à utiliser, accessible par pression d’une simple touche ou encore un inventaire plutôt fourni où le loot est roi, le tout dans une aventure qui peut se jouer seul, certes, mais aussi en duo (sur écran scindé ou online) et sans aucune latence ou temps de chargement intempestif. Une première sur console. On débute donc son périple en créant son avatar avec un outil de personnalisation assez simple proposant nom, son sexe, coupe de cheveux, image de profil façon Baldur’s Gate, personnalité durant les dialogues et… sous-vêtements ! A ce niveau, on devine déjà que les développeurs ne manquent pas d’humour, et cela se vérifiera largement durant votre périple. Bien entendu, vous devrez également choisir la classe de votre héros et pourrez même en changer les atouts. Ainsi, il vous sera loisible de créer un guerrier utilisant la magie ou encore un voleur qui manque de finesse. Le choix est vôtre !

L'inventaire et les écrans de stats se montrent très fournis

L’inventaire et les écrans de stats se montrent très fournis

Par la suite, c’est tout au long de votre aventure que vous forgerez votre caractère et votre réputation, notamment lors des discussions à choix multiples qui vous octroieront des points pour vous définir comme pragmatique ou romantique, libre ou obéissant, honnête ou rebelle, courageux ou prudent, altruiste ou égotiste et enfin, indulgent ou vindicatif. Chacun de ces traits, s’il est plus marqué qu’un autre, vous donnera un bonus. Ainsi, si vous êtes pragmatique, votre capacité de fabrication augmente de 1 point. De même, si vous êtes altruiste, votre réputation montera de deux niveaux. Bien entendu, filiation RPG occidental oblige, il y aura fréquemment des conflits avec les PNJ, voire même avec vos compagnons de route, qui pourront se résoudre de trois façons : soit en amadouant votre interlocuteur, soit en tentant de le convaincre par vos arguments, soit carrément en l’intimidant via un mini-jeu de pierre/papier/ciseaux assez simple au demeurant pour peu que l’on anticipe la personnalité de son adversaire verbal.

Aux armes !

Vous pourrez à tout moment scinder votre groupe, une partie restant en ville pendant que l'autre partira combattre

Vous pourrez à tout moment scinder votre groupe, une partie restant en ville pendant que l’autre partira combattre

Assez « parlé », place à l’exploration à présent, avec des environnements plutôt vastes et une carte bien détaillée sur laquelle sont réparties un grand nombre de quêtes annexes offrant plusieurs solutions pour les résoudre, de même que pas mal de personnages à recruter par rémunération ou simplement en discutant avec eux. La liberté d’action est plutôt grande, puisque vous pourrez contrôler séparément n’importe quel membre de votre équipe, le positionner ou vous voulez et continuer votre aventure avec le reste du groupe avant de revenir sur lui le moment venu, le tout sans aucun loading. L’inventaire étant « partagé », vous pourrez donc tout à fait acquérir un objet à une échoppe avec un héros, puis en incarner un autre et utiliser directement votre acquisition avec ce dernier. Pratique. Question gameplay, on sent qu’il a clairement été réétudié pour une manette. Du coup, on effectue facilement des activités telles que lire des livres, apprendre des recettes/sorts, examiner/ouvrir/ramasser/crocheter ou encore… combattre (et même tuer tous les PNJ si ça vous chante) !

Les possibilités de résoudre une énigme ou un combat sont légions, notamment grâce à un moteur physique poussé pour la gestion des éléments naturels

Les possibilités de résoudre une énigme ou un combat sont légions, notamment grâce à un moteur physique poussé pour la gestion des éléments naturels

Justement, niveau affrontement, l’action se passe au tour par tour avec un ordre de passage affiché en haut de l’écran. L’utilisation de points d’action (PA) pour se déplacer d’un endroit à un autre ou attaquer est de rigueur et propose des rixes plutôt tactiques, sans damier, dans lesquelles il faudra souvent faire preuve de jugeote pour utiliser à bon escient son environnement (tonneaux explosifs, flaque d’huile, roches instables, …) et l’interaction très poussée entre les sorts et les éléments. De fait, vous pourrez tout à fait déclencher un orage sur vos adversaires, puis balancer un sort de glace sur le sol trempé pour en faire une vraie patinoire et déstabiliser vos opposants. Autre coup plutôt vicieux : invoquer un slime gazeux géant pour vous épauler, et lui tirer une flèche enflammée dessus histoire d’en faire une vraie bombe au napalm !

RPG oblige, vous gagnerez des points expérience au fur et à mesure de vos victoires en combat et des quêtes accomplies, ce qui vous octroiera d’autres points liés aux compétences, aux attributs (force, dextérité, intelligence, constitution, vitesse, perception) et aux capacités, à dépenser sagement. A noter que toute cette gestion se fait via un menu radial qui donne accès à l’inventaire, l’équipement (armes, armures, accessoires), au statut, aux compétences, à l’artisanat et au journal de bord. Les « capacités » dont on vous parlait plus haut sont divisées en plusieurs catégories : maniement des armes, techniques de défense (maître des armures, musculation, …), adresse (fabrication, forge, …), personnalité (charisme, porte-bonheur, …), méfaits (crochetage, furtivité, …) ou encore des compétences comme la sorcellerie ou la pyrokinésie, de même que des talents plutôt variés tels que la possibilité de parler aux animaux notamment. Bref, vous n’aurez jamais deux fois le même personnage, et chaque pouvoir ou talent à une réelle application dans le jeu, conditionnant par là même votre façon de résoudre les quêtes et autres énigmes.

Divin ou non ?

Techniquement, ce Divinity Original Sin est très jolie, mais ne tire pas pleinement partie des possibilités de la Next-Gen

Techniquement, ce Divinity Original Sin est très joli, mais ne tire pas pleinement partie des possibilités de la Next-Gen

Graphiquement, Divinity Original Sin nous propose des modélisations réussies, des environnements détaillés, une animation toujours fluide même en écran splitté et la possibilité de zoomer à l’envie pour admirer tout ce qui pourrait attirer votre attention. Afin de ne pas gêner la visibilité, les murs arborent un effet de transparence quand c’est nécessaire et les indications à l’écran sont toujours claires, sans jamais le surcharger. Bref, du bon boulot qui se caractérise aussi par des effets spéciaux travaillés et immersifs tels que la vapeur qui surgit quand vous jetez de l’eau sur un mur de flamme, les nuages toxiques volumétriques, les reflets sur la glace ou encore les étincelles qui jaillissent de vos sorts. Néanmoins, le soft tournant quand même sur Next-Gen, on aurait aimé être encore plus impressionné que ça.

Pour celles et ceux qui ne jurent pas vraiment par la technique mais bien plus par la musique, vous serez ravis d’apprendre que les mélodies du titre sont plutôt envoûtantes et toujours en accord avec la situation (douces quand vous traversez un village ou plus épiques en plein combat). Les bruits d’ambiance sont également très bons, avec le son de la faune environnante et les cliquetis de votre armure qui vous mettent clairement dans le bain lors de vos excursions nocturnes en pleine forêt, par exemple. Enfin, les doublages anglais sont excellents, plein d’humour, et collent à merveille aux traits et à la personnalité des protagonistes (et animaux) rencontrés. On rassure les allergiques à la langue de Shakespeare, tout est sous-titré en français.

La magie du PC opère-t-elle sur consoles ?

Un jeu de rôle comme on les aime et comme on voudrait en voir un peu plus souvent !

Larian Studios a clairement réussi le portage de Divinity Original Sin sur consoles Next-Gen. Si on regrettera juste une réalisation ne tirant pas pleinement partie de la puissance du support, le reste est tout bonnement excellent pour qui aime le RPG occidental à la Baldur’s Gate. On sent que les développeurs veulent nous offrir la plus grande liberté d’action possible, en solo ou à deux, et on ne peut sincèrement que prendre du bon temps avec leur production, à travers un système de combat stratégique et efficace et une exploration bien pensée et vraiment jouissive. Tout ça, sans compter sur une personnalisation poussée, de multiples choix à faire dans les dialogues et qui ont vraiment une incidence sur le scénario, ainsi qu’une ambiance sonore diablement prenante. Un jeu de rôle comme on les aime et comme on voudrait en voir un peu plus souvent !

La Bande-Annonce

Réalisation: 15/20

Pour un portage, le rendu est plutôt beau et harmonieux, bien que l’on devine que le moteur graphique de la bête n’est pas exploité au maximum. L’animation est impressionnante de fluidité, même en écran splitté. La pluie, le feu, les nuages toxiques sont autant d’éléments réussis qui ajoutent à l’immersion déjà très bonne du soft. Bref, du bon boulot !

Gameplay/Scénario: 18/20

Un gameplay bien pensé avec un menu radial ergonomique qui s’adapte parfaitement à la manette. Le côté RPG est très poussé avec beaucoup de pièces d’équipement, des compétences variées, des talents intéressants, une énorme liberté d’action et des combats stratégiques très prenants, sans damier, et qui jouent allègrement sur les interactions entre les sorts et le décor. Niveau scénario, il est original et se complexifie avec le temps, proposant au joueur des choix influant grandement sur son déroulement.

Bande-Son: 20/20

Avec des musiques tantôt paisibles, tantôt rythmées mais toujours bien choisies, des bruits d’ambiance travaillés et immersifs ainsi qu’un doublage anglais totalement dans le ton et bourré d’humour, la bande-son de Divinity Original Sin fait un sans-faute, ni plus, ni moins !

Durée de vie: 19/20

Déjà conséquente dans le jeu d’origine, la durée de vie de cette Enhanced Edition se voit rallongée par de nouvelles quêtes ! De quoi encore se perdre des heures durant, avec plaisir, dans les vastes contrées proposées par le soft ! Vous n’êtes pas prêt de voir les 100%, on vous le dit !

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

Larian fait son travail avec une énorme passion pour le RPG « old-school » et c’est un véritable plaisir de jouer à Divinity Original Sin ! Proposant un gameplay adapté à la manette, un mode multi sans aucune frustration, un univers vaste et profond ainsi qu’un scénario riche en rebondissements, cette Enhanced Edition est un must have pour qui veut passer un nombre incalculable d’heures de jeu sur sa console !



About the Author

Dan
Salutations! Je suis passionné de jeux vidéo, un peu touche à tout. J'ai commencé à l'âge de 5 ans sur une Jaguar et depuis je collectionne beaucoup (en plus des jeux: statuettes, BD, et manga un peu). Ce que je préfère? Un titre avec un vrai scénario! Bien que je ne sois pas rebuté par un petit Survival/Horror, j'adore donc forcément les RPG, mais aussi les beat'em all et tant d'autres genres encore ! Niveau films, c'est sans conteste le monde de l'horreur qui m'attire (Alien, un mythe en plus d'un chef d'oeuvre), bien qu'il soit devenu difficile de trouver actuellement de bons représentants du genre. Mes jeux préférés? Final Fantasy (du 7 au 10, ainsi que le 12), la saga Assassin's Creed, Red Dead Revolver/Redemption, Prince of Persia, Mass Effect, F.E.A.R. (Alma est... Charmante ^^), Saints Row, Borderlands, Splatterhouse, les WWE de 2007 à 2010 (Legends of Wrestlemania compris), Dragon (Bruce Lee sur Jaguar, quel pied!), ... bon, je vais m'arrêter là, non? ;P