Un cinquième épisode attendu

Killia et Seraphina, unis pour vaincre le Dark Void… et en français!

Pour ceux qui auraient raté le coche ou qui sortent tout juste de leur grotte, Disgaea est une série de Tactical-RPG sortie à l’origine sur PlayStation 2 en 2003 au Japon (2004 chez nous). La saga s’est surtout fait remarquer par son côté hautement chronophage, ses personnages décalés et son humour omniprésent. Ce cinquième opus semble ne pas déroger à ces règles et vous permettra de retrouver cet univers si familier, avec un scénario inédit et de nouveaux héros, la norme entre les différents opus de la licence.

Disgaea 5 : Alliance of Vengeance nous embarque donc aux côtés de Killia et Seraphine. Le premier est un démon taciturne au passé obscur tandis que la seconde n’est autre qu’une Overlord souhaitant réduire en esclavage les hommes ou, plus généralement, toute créature mâle. Notre duo sera amené à collaborer avec d’autres overlords pour anéantir le diabolique empereur Void Dark, qui a pour objectif de conquérir les différents Sous-Mondes.

A l’aventure des Sous-Mondes !

Le Sous-Monde de Séraphine agit comme un hub central incorporant tout ce qu’il y a à faire dans Disgaea, hormis les combats

Les habitués de Disgaea prendront très vite leurs marques dans ce nouvel opus. Déjà, la plupart des mécaniques de jeux, hors combat, sont centralisées directement via le sous-monde de Seraphine. Ce dernier fait donc office de portail interactif. Tous les PNJs y sont accessibles et on peut y retrouver les Innocents, l’Hôpital, les boutiques d’armes, la création de monde, le Sous-Monde des objets et bien d’autres petits éléments déjà présents dans les épisodes antérieurs. Note pour les nouveaux joueurs: l’utilisation de tous ces systèmes est dispensable de sorte qu’il ne sera pas obligatoire de comprendre le fonctionnement de chacun d’eux. Heureusement, vu que Disgaea a parfois tendance à être un peu trop complexe dans certaines de ces mécaniques, tout gérer pouvant devenir ardu si l’on n’est pas un véritable habitué de la franchise. D’ailleurs, la traduction française, si elle a le mérite d’exister, n’aidera pas vraiment les newbies à entrer dans le bain, certaines quêtes annexes étant incompréhensibles, de même que l’usage de certains objets. Autant dire que pour une entrée en la matière sur Next-Gen, Disgaea aurait finalement pu se passer d’un français aussi approximatif et rester dans la langue de Shakespeare.

Le mode « Revenge » est l’une des rares nouveautés de cet opus

Etant donné que Disgaea 4 était déjà ultra complexe et que nous sommes revenus sur son gameplay en long, en large et en travers (voir notre test à cette adresse : http://n-gamz.com/video-game-review/disgaea-4-a-promise-revisited-test-vita/), tout comme Disgaea D2, nous ne parlerons ici que des quelques nouveautés qui différencie ce cinquième épisode des deux précédents. C’est ainsi que, si Disgaea 5 reste avant tout un tactical-rpg au tour par tour comme ses aînés, il voit apparaître une barre de « Revenge » qui se remplit quand vous vous faites attaquer ou quand l’une de vos unités est mise à mal. Elle permet à chaque Overlord d’utiliser une attaque spéciale « Revenge » mais ce n’est pas tout : dans ce mode, chaque assaut infligera un coup critique, et chaque technique verra sa consommation de PC réduite à 1. De quoi vous permettre de déclencher des coups terriblement impressionnants.

Les techniques, justement, pourront d’ailleurs être upgradées en dépensant du Mana. Attention, l’amélioration des pouvoirs augmente certes leurs dégâts et leur portée, mais ils seront plus gourmands en PC. Autant dire qu’il ne faudra pas trop monter vos attaques spéciales si vous voulez pouvoir les utiliser autrement qu’en mode « Revenge ».

Et l’Overlord créa… un prinnie !

Une quarantaine de classes et d’espèces à créer, de quoi former une équipe imbattable

Autre petite nouveauté, la création de personnages ne consomme désormais plus du Mana (obtenu en terrassant des adversaires et en accomplissant des missions) mais seulement des Hells, la monnaie de Disgaea. Niveau unités, vous aurez de quoi faire avec pas moins d’une quarantaine de classes et de races proposées. Des Guerriers aux Chevaliers noirs en passant par les monstres des Sous-Mondes tels que les zombies, les dragons et autres joyeusetés, vous pourrez former une escouade surpuissante, au prix de nombreuses heures et quêtes annexes nécessaires pour débloquer l’intégralité des classes.

Le jeu offre aussi la possibilité de sélectionner des unités pour leur donner un « avantage » particulier. Ainsi, certains personnages pourront capturer des adversaires, d’autres auront des altérations d’états bonus au début de chaque combat, etc… Vous l’aurez compris, Disgaea 5 recèle pas mal de petites choses qui peuvent vous faciliter la vie en vous fournissant rapidement des personnages aux statistiques complètement abusives, pour peu que vous compreniez tous les tenants et aboutissants des possibilités du Hub.

En combat, l’écran se surcharge vite, et la caméra n’aide vraiment pas à la lisibilité de l’ensemble

D’ailleurs, maintenant que nous en avons terminé sur les fonctions de ce fameux portail, intéressons-nous enfin aux combats. Malheureusement, force est de constater que ce Disgaea innove peu de ce côté. Chaque équipe combat à son tour, et le seul gros avantage inédit est de pouvoir déclencher vos attaques AVANT la fin de votre tour, une option plus que pratique. Sinon, on retrouve les mêmes écueils de gameplay engendrés par une surabondance d’infos à l’écran : entre les décors, les stats, les cases bonus et malus, les unités géantes et la caméra pas vraiment pratique qui vous fera souvent oublier un adversaire caché par un élément du décor, il peut très vite devenir difficile de se repérer correctement dans Disgaea.

Un changement de génération timide

Techniquement, les habitués de la série ne seront pas dépaysés, loin de là. Graphiquement, le passage sur PlayStation 4 n’a pas vraiment poussé la saga à se renouveler visuellement parlant. Le jeu est très beau pour de la 2D et le character design toujours aussi propre, mais on aurait apprécié un peu plus de netteté pour certains éléments, et des décors 3D bien plus travaillés. Au lieu de ça, le titre se contente d’afficher plus de personnages à l’écran et de réduire drastiquement les temps de chargements. C’est déjà bien, certes, mais pour son arrivée sur Next-Gen, on attendait vraiment beaucoup mieux de ce Disgaea 5.

Techniquement, le titre est beau… mais on s’attendait à encore mieux pour de la Next-Gen

Même constat pour la bande-son, qui a même tendance à devenir ennuyeuse à la longue. Lorsque l’on traîne dans le hub ou que l’on passe trois heures de suite dans le Sous-Monde des objets, il est un peu frustrant de devoir supporter la même musique, sans aucun changement si ce ne sont les quelques étages de repos que ce monde nous offre. Côté casting, le jeu propose heureusement un doublage japonais dans le ton mais encore une fois, si vous connaissez la série sur le bout des doigts, vous ne serez pas vraiment surpris puisqu’une grosse partie des voix a déjà officié sur les précédents opus.

On ne change pas une équipe qui gagne

Pour son passage sur PS4, on aurait préféré un peu plus de changement pour Disgaea 5. Au lieu de ça, le jeu préfère s’enfermer dans sa sphère de fans, sans donner la possibilité aux nouveaux venus de découvrir la série et d’apprécier pleinement le genre. La faute à des mécaniques de gameplay parfois trop complexes et mal expliquées, notamment au travers d’une traduction française plutôt bancale. Prudence donc si vous ne connaissez pas la franchise, vous aurez parfois du mal à exploiter pleinement le potentiel du soft, tandis que les habitués retrouveront « trop » rapidement leurs bases malgré quelques améliorations rendant le jeu plus agréable à pratiquer.

La Bande-Annonce