Review
Sorti en salles dans une espèce de relatif anonymat, Reminiscence n’est autre que le premier film de Lisa Joy ! Et la co-créatrice de la série Westworld entend bien amener avec elle une partie de son équipe phare pour un Polar Noir d’anticipation avec ce cher Hugh Jackman dans le rôle principal ! Aux côtés de Thandiwe Newton, notre héros va mener l’enquête pour retrouver la sublime Rebecca Ferguson à l’aide d’une machine à souvenir. Seulement voilà… il n’est parfois pas toujours bon de regarder vers le passé ! Alors, après un gros bide au box-office ciné, le long métrage de Miss Joy aura-t-il droit à une seconde chance en Blu-Ray ? La réponse dans notre critique complète… sans concession !
Reminiscence nous envoie dans un futur loin d’être utopique. Avec la montée des eaux inéluctable, une bonne partie du globe patauge en pleine mer tandis que les plus riches s’accaparent les terres émergées, laissant les pauvres mourir à petits feux dans des villes inondées à l’abandon. Désespérée, l’Humanité se tourne alors vers ses doux souvenirs et les utilise pour oublier ses tracas, comme avec de l’alcool. C’est justement ce que propose Nick Bannister (Hugh Jackman) ! Détective privé possédant une machine à souvenirs, il permet à ses clients de revivre leurs doux moments passés. De la sortie, il les aide à se remémorer leur joie d’antan ou des détails importants de leur vie.
Tout roule pour sa petite affaire avec son assistante (Thandiwe Newton) quand Mae (Rebecca Ferguson), une sublime jeune femme qui souhaite retrouver ses clés, s’adresse à notre héros et… l’envoûte littéralement ! Hélas, la belle disparaît mystérieusement peu de temps après ! Nick, obnubilé par sa cliente, va tout mettre en oeuvre pour lui venir en aide. Mais plonger sans arrêt dans le passé peut avoir de terribles répercussions !
Premier long métrage de Lisa Joy (Westworld), Reminiscence nous livre une prestation visuelle très réussie. L’ambiance est très loin de la pure science fiction et lorgne plutôt du côté de l’anticipation. Le tout est mixé à la sauce Polar Neo-Noir et au final ça fonctionne plutôt bien. On appréciera tout particulièrement les décors inondés assez grandioses et les effets de lumière saisissants, notamment en plongée mémorielle. Dommage par contre que les séquences d’action soient vraiment assez plates pour le coup, contrairement à ce que laisse suggérer la bande-annonce.
Niveau casting, on a l’impression d’un gros crossover entre Westworld et The Greatest Showman. Une dynamique qui a parfois du mal à prendre hélas. Et puis les relations entre personnages ne sont pas assez travaillées. C’est trop prévisible, et Hugh se la joue sans arrêt narrateur en voix-off surexpliquant tout ce qui se passe. Fatiguant à la longue d’autant que le récit, s’il offre de belles promesses au départ, peine à garder son rythme sur la longueur. On en vient même… à s’ennuyer parfois ! Heureusement, le final sauve le coup mais on sent bien que Lisa Joy est plus à l’aise dans une série que dans un long métrage.
Enfin, niveau bonus, c’est un peu la douche froide ! Ainsi, nous n’avons droit qu’à 30 minutes à peine d’ajouts, dont un focus sur la conception des décors ou la dimension familiale du tournage avec l’équipe de Westworld. Pas de quoi fouetter un chat là où l’on aurait pu largement étendre l’univers du film.
Vous l’aurez compris, Reminiscence rate le coche des très bons films d’anticipation malgré un concept très intéressant de machines à voyager dans les souvenirs. On attendait mieux de cette chère Lisa pour le coup. Cependant, le film se laisser regarder et certains plans visuels valent carrément le détour.