Review
Vingt ans après le premier volet et plus de quatre ans après le dernier, voilà que la saga Fast & Furious nous revient avec un neuvième opus qui a décidé d’aller toujours plus loin dans la folie visuelle, les cascades à outrance, les situations WTF en diable au volant de bolides survitaminés, cette fois en franchissant carrément la stratosphère de notre belle planète bleue pour envoyer la troupe de Dom… dans l’espace ! Argument marketing fort durant la campagne de promotion de ce long métrage réalisé par Justin Li, à qui l’on doit les meilleur opus de la licence (le 5 et le 6) mais aussi le pire (le 4), cette virée « vers l’infini et au-delà » pourra-t-elle rebooster un bon coup la franchise et mettre Fast & Furious sur de nouveaux rails pour les années en venir ? Et bien pas vraiment, comme vous allez pouvoir le découvrir dans ma critique de la version longue… sans concession !
Deux ans après avoir mis en déroute Cipher (Charlize Theron), Dom (Vin Diesel) coule des jours paisible avec son fils Brian et sa Letty (Michelle Rodriguez) chérie. Hélas, il va devoir reprendre du service pour aider M. Personne, qui prétend avoir capturé Cipher mais avoir subi une attaque qui a crashé son avion en plein Montequinto. Sur place, notre héros et son équipe découvrent une partie d’un appareil qui peut pirater toute arme contrôlée par un ordinateur : Arès. Ils tombent cependant dans une embuscade tendue par Jakob (John Cena) qui n’est autre que… le frère de Dom ! Vous l’aurez compris, Fast & Furious 9 va nous servir son mix de conflits familiaux, de film d’espionnage et de cascades motorisées totalement hallucinantes et irréelles à travers le globe, tout en misant gros sur l’alchimie qui pourrait se créer entre ce nouveau duo « héros Vs. némésis », alias Dom Vs. Jakob, et en nous permettant de retrouver des têtes bien connues tout en faisant revenir des « morts » à la vie. Pas si sûr cependant que la recette ne commence pas à sentir la gomme brûlée.
Niveau esthétique, il est clair que Fast & Furious 9 fait dans la démesure avec une mise en scène assez folle durant les séquences d’action et le petit plus offert par l’utilisation de l’aimant géant, qui permet un côté encore plus WTF aux courses poursuites. C’est beau, les effets spéciaux font le boulot, c’est rythmé, … bref du Fast comme on aime. Hélas, niveau récit, on est loin du « reboot » pourtant si nécessaire ! En effet, entre l’absence de Jason Statham (hormis une séquence post-générique) et celle encore plus marquée de Dwayne Johnson, la dynamique a du mal à prendre et on se retrouve avec un John Cena qui tente d’exister face à un trop gros nombre de personnages en face de lui, lesquels sont archi connus des fans au point d’en être vraiment exubérants (et ne parlons pas du « retour à la vie » de Han, qui anéantit complètement la dramaturgie du 7ème opus).
Le pire niveau acting revient sans doute à Vin Diesel en personne, qui devient carrément une parodie de lui-même avec ses répliques monosyllabiques sans aucune émotion. Le récit tient du coup sur un timbre poste et peine à justifier les séquences aux quatre coins du monde, tandis que la promo qui nous faisait miroiter un voyage dans l’espace se dégonfle comme un mauvais soufflet quand on voit la phase en question. Un gros sentiment de « tout ça pour ça » en quelque sorte…
Fort heureusement, cette édition Blu-ray se rattrape sur ses bonus plutôt nombreux puisque vous aurez notamment droit à un bêtisier de 4 min, un docu « F9, tous partants » de 45 min, des commentaires audio de Justin Lin, le choix entre la version ciné ou Director’s Cut ou encore un chouette documentaire « Sur le tournage avec Justin » de dix minutes. Vraiment intéressant !
Hélas, c’est loin d’être suffisant pour faire passer la pilule aux fans qui attendaient vraiment du nouveau avec ce volet que l’on pourrait finalement baptiser « Fast & Furious 8.5 ». Les autres, par contre, apprécieront le spectacle en mettant leur cerveau sur « Off » durant plus de deux heures, sans chercher de cohésion entre les diverses séquences. Espérons donc que Fast 10 se montre bien plus ambitieux et prenne enfin des risques car, pour nous, Fast 9 est vraiment l’opus de trop, celui qui doit absolument amener le studio à réimaginer sa licence si lucrative s’il ne veut pas la voir tomber en désuétude !