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Sherlock, c’est bien évidemment le célèbre Sherlock Holmes, détective hors pair des romans d’Arthur Conan Doyle. Si le so british enquêteur a joui de très nombreuses adaptations, il en est une qui a recueilli l’enthousiasme de la critique et du public : la série de la BBC avec Benedict Cumberbatch dans le rôle du détective et Martin Freeman en tant que Dr Watson. Élémentaire! Alors quand une excellent show TV se voit adapté en seinen, cela donne-t-il forcément un bon manga? La réponse avec notre critique du tome 2 de Sherlock sort en juin chez Kurokawa.
Alors que Sherlock Holmes et John Watson se sont habitués à la vie en collocation, comme deux vieux amis qui se connaîtraient depuis toujours, le détective est appelé par une vieille connaissance. Il s’agit d’un trader qui lui fait part d’un incident suspect ayant eu lieu dans sa banque : une personne s’est introduite de nuit dans les locaux, pourtant sous haute surveillance, et a tagué un mur, sans toucher à quoi que ce soit d’autre ; le tout en moins de 60 secondes.
Un événement atypique mais sans gravité apparente, jusqu’à ce que d’étranges meurtres se produisent, toujours liés au mystérieux tag. En faisant appel à son immense réseau d’information et à son esprit de déduction hors norme, Sherlock parviendra-t-il a résoudre cette enquête ?
Le récit original, de Steven Moffat et Mark Gatiss, les auteurs de la série, a ici été respecté en tous points et les fans reconnaîtrons aisément les différentes scènes. Les deux scénaristes, connus pour plusieurs de leurs travaux, comme par exemple sur la série Dr Who, montrent à nouveau tout leur potentiel avec cette oeuvre. Notons tout de même que cette enquête reste très légèrement en deçà des autres.
Visuellement, c’est le mangaka Jay qui est aux commandes du dessin, et l’on peut dire qu’il a su capturer les personnages avec brio. Sa version manga de Benedict Cumberbatch, par exemple, est tout à fait convaincante et saisissante de ressemblance ; on retrouve jusqu’aux expressions de l’acteur. Le découpage est dynamique et permet de retranscrire les moments de réflexion comme les instants de montée d’adrénaline.
Fidèle à la série TV, cette enquête est indépendante et le tome peut donc être lu seul ; même si le volume antérieur aborde la rencontre, intéressante, entre Sherlock et Watson. C’est donc l’occasion de se procurer ou d’offrir un ouvrage, mêlant manga et série britannique, sans devoir en acheter 10 de plus pour connaître la fin de l’affaire.
Avec cette série, Kurokawa voulait séduire un public différent et introduire le manga auprès de nouveaux lecteurs potentiels, habituellement peu attirés par les bandes dessinées nippones. Mêlant scénario d’une série TV à succès et dynamisme d’un manga, le résultat est très convaincant et fonctionne réellement ! Les fans de la série apprécieront de revivre les aventures de leurs héros préférés d’une nouvelle manière, et l’on espère que ceux qui ne connaissent pas encore le déjanté britannique se laisseront convaincre.