Review
Après des opus 3 et 4 qui avaient soulevé une foultitude de questions, nouant de mystérieux liens entre les personnages de ce récit vengeur, Revenge Classroom nous revient dans un cinquième volet que l’on espérait enfin riche en révélations. Pas de chance, si le résultat est moins brouillon que son aîné direct, il en demeure avare en réponses… et en meurtres. La belle Ayana semble s’essouffler dans sa quête sanglante… tout comme ce manga ?
Ayana a fugué de chez elle après que son père lui ait tenu d’horribles paroles, souhaitant carrément qu’elle n’ait jamais existé. Seule, sans endroit où se poser, elle décide de conclure rapidement son expédition vengeresse funeste vis-à-vis des élèves de sa classe, qui l’ont autrefois harcelée physiquement et moralement jusqu’à essayer… de la tuer ! Du coup, pris par le temps et un peu de panique, elle se résout à tout simplement traquer les derniers camarades de classe restants et à les assassiner au couteau, purement et simplement, sans s’amuser à mettre au point d’immondes stratagèmes.
Mais elle n’avait pas prévu qu’elle tomberait sur Yuki, suspicieux à son égard. Une seule solution : le piéger dans un entrepôt… et en profiter pour y amener sa « chère » petite amie Rino. Le naturel revenant au galop, Ayana décide de s’amuser un peu avec eux dans un jeu de survie perfide destiné à tester le degré de sacrifice et l’amour qui lie nos deux futures victimes. Pendant ce temps, Ryo, secrètement amoureux de la belle meurtrière et cherchant à la sauver de sa folie, se retrouve fac e à Ren, le pire de ses bourreaux. Comment va-t-il réagir ?
Si, sur le plan technique, il n’y a rien à redire du trait de Ryu Kaname pour ce cinquième volet, toujours aussi sombre et maîtrisé dans la folie qu’il apporte aux personnages, on déplorera vraiment le manque cruel de rythme. Ainsi, on ne peut que se montrer déçu par la confrontation Ryo/Ren, et étonné que ce dernier intervienne pour sauver une Ayana en bien mauvaise posture. On ne comprend toujours rien à la relation qui les lie, et on se perd même à la fin de ce volume en découvrant la psyché tordue d’une protagoniste plutôt transparente jusque-là.
Le pire, c’est qu’avec la police aux trousses d’Ayana, on sent que le récit va finir rapidement… et on VEUT des réponses à TOUTES nos questions. Enfin, si les humiliations ingénieuses et jouissives des débuts de Revenge Classroom ont désormais laissé place à des meurtres tantôt recherchés, tantôt téléscopés, on regrette que ce volume ne nous en dépeigne qu’un seul, sans même arriver à son terme autrement que par un bulletin d’info impersonnel. Rageant.
Et pourtant, malgré tout ça, on a envie de croire que la pression va remonter, que l’on va retrouver les excellentes sensations des deux premiers épisodes, là où tout était limpide. Il suffirait juste que Yamazaki Karasu, l’auteur, nous livre enfin de vraies révélations au lieu de tourner autour du pot dans cette nuit funèbre qui n’en finit pas, au risque de lasser le lecteur. Gageons donc que le tome 6 redressera la barre de cette série qui avait si bien démarré, mais s’essouffle hélas presque autant que son héroïne suffocant littéralement sous le poids de ses actes et de sa détermination à terminer tout cela… dans son propre sang.