Il y a deux mois, nous avions eu la chance d’être invités par Warner Bros pour découvrir une longue séquence de jeu sur écran géant de celui qui s’appelait encore « Shadow of Mordor 2 » (confer notre compte-rendu en cliquant ici). Depuis, le titre s’est déjà bien bonifié et nous avons pu mettre la main sur une version démo qui conforte tout le bien que l’on pense du désormais nommé « La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre ». Magnifiant toutes les mécaniques de gameplay de son aîné dont le fameux Nemesis System, le titre de Monolith deviendra-t-il un indispensable de la Next-Gen ? On a tendance à le croire après ce que nous venons d’en voir !
Invités par Warner Bros dans un hôtel parisien de grand luxe aux toilettes plus spacieuses que la salle de bain de la rédac (on vous rassure, nous sommes incorruptibles… et très propres quand même !), nous avons pu découvrir une phase de gameplay live du très attendu « La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre » à l’endroit même où nous avait été révélé le soft pour la toute première fois. Rendez-vous d’ailleurs sur notre première preview pour vous faire un avis sur les mécaniques principales et l’histoire du jeu, le but de ce second article étant véritablement de parler de ce que nous avons ressenti manette en main. Cerise sur le gâteau d’ailleurs, après avoir pu admirer une prise de forteresse ennemie en live grâce à la dextérité d’une charmante jeune femme officiant chez Monolith, nous avons pu nous adonner à la même phase en toute liberté, constatant clairement qu’une partie de Shadow War était toujours totalement différente de la suivante grâce au Nemesis System.
On dirige donc toujours Talion le rôdeur, héros du premier opus qui a fusionné son corps avec l’âme de Celebrimbor, le forgeron elfe responsable de la création des anneaux de pouvoirs… et de celui de Sauron par la force des choses. Située entre les événements du Hobbit et du Seigneur des Anneaux, l’histoire vous conviera à mettre un « bordel » pas possible dans les armées du Mordor en… vous créant la vôtre! De fait, vous aurez à soumettre à votre volonté les chefs ennemis en vue de les recruter dans vos rangs et de reprendre une à une les forteresses autrefois paisibles de la Terre du Milieu, à présent souillées par les entités maléfiques.
C’est justement par l’un de ces phases que mon initiation a commencé, avec la préparation d’un assaut sur Nurnen, qui était sous l’égide de Gund l’Ancien lors de la démo présentée par Monolith, mais sous la coupelle d’un toute autre ennemi pour notre partie live! Et oui, le Nemesis System génère des ennemis qui vous seront propres, qui se souviendront de vos actions et changeront radicalement l’apparence et les forces/faiblesses de leur forteresse. Exit donc les murs épais et hérissés de pics de la demeure de Gund et place à un édifice bardé de pièges et de jets de flamme! De quoi varier les plaisirs et vous faire cogiter un peu avant chaque bataille en choisissant jusqu’à 6 Chefs de Guerre pour vous accompagner, chacun pouvant vous faire bénéficier d’un avantage parmi les trois qu’ils développeront au fur et à mesure de leur montée de niveau (insensibilité de vos armées au feu, flèches empoisonnées, nuée de berserkers pour vous épauler, …). Il faudra donc analyser comme il se doit les caractéristiques de chacun, amis comme ennemis, avant de vous jeter dans la mêlée!
Une fois votre stratégie élaborée, vous donnez l’assaut à la façon d’un Mel Gibson dans Braveheart, en hurlant comme un forcené devant vos armées d’orcs et de bêtes qui se ruent à l’assaut de la forteresse adverse. Les possibilités de déplacement et d’action de votre héros ont d’ailleurs été revues à la hausse pour l’occasion avec de l’escalade en double saut acrobatique, une esquive plus efficace, deux coups spéciaux (un impact de zone et une décapitation) qui se déclenchent suivant une jauge à remplir, l’invocation d’une lance spectrale pour les attaques plus longues, des flèches de téléportation bien plus mortelles et des combos qui envoient déjà du lourd alors que nous ne sommes qu’à la moitié de l’aventure. Vous pourrez d’ailleurs débloquer de nouvelles aptitudes via des arbres de compétence bien fournis. Vous aurez également la possibilité de monter sur des bêtes, et notamment un dragon terriblement jouissif à contrôler pour peu que vous fassiez diminuer sa jauge de vie en suffisance. De même, il vous sera loisible de posséder l’esprit des chefs armés adverses suivant la même technique pour les faire combattre à vos côtés, mais vous pourrez tout aussi bien choisir de les liquider pour obtenir… du loot!
Et oui, grande nouveauté de ce second volet, Talion peut désormais revêtir une kyrielle de pièces d’armures et empoigner des dizaines d’armes différentes, chaque morceau d’équipement boostant ses stats et débloquant ses propres pouvoirs et boosts passifs en fonction de « Unlock Challenges » à réussir (tuer 10 ennemis en Stealth Kill par exemple).
Et croyez bien que vous ne serez jamais assez protégé face aux assauts de vos opposants, l’IA se montrant terriblement retorse et véhémente, à milles lieues d’un Batman Arkham ou d’un Assassin’s Creed dans lesquels les ennemis vous regardaient sagement terminer de rosser votre cible avant de se mettre en mouvement vers vous. Ici, on ne sait plus où donner de la tête tant les attaques viennent de partout, et on remercie le ciel qu’un QTE salvateur nous tire parfois d’une mort certaine! Il s’agira donc de jouer habilement du contre, du spécial et de la gestion des dégâts avec vos flèches (tirer dans le pied d’un orc et il restera cloué sur place) afin d’espérer vous en sortir et prendre les trois Victory Points nécessaires à l’ouverture des portes de l’antre du boss!
« Qu’est-ce qu’un Victory Point? », me demanderez-vous. On va la faire simple: c’est une capture de zone qui vous demandera en général d’occire un maximum d’adversaires pour en libérer l’accès et y planter votre étendard, tout en épaulant vos chefs de guerre parfois à l’agonie qui ne manqueront pas de vous rendre la pareille et de se souvenir que vous leur avez, jadis, sauvé la vie! Attention, si vous les laissez mourir comme des bêtes, certains pourraient vous tourner le dos une fois ressuscités par Sauron! On apprécie d’ailleurs énormément cette gestion du « moral » aussi bien pour vos troupes que chez l’adversaire, nous faisant penser à un véritable conflit armé où il vaut mieux parfois laisser un war chief en vie et humilié pour servir d’exemple à ses sous-fifres apeurés, plutôt que de le tuer et d’en faire un martyre.
Ne me restait plus alors qu’à entrer dans la tanière même du maître des lieux pour… m’en prendre plein la figure! Diantre, les joutes se montrent violemment ardues, le boss bloquant systématiquement vos attaques tandis que ses sbires vous mitraillent de flèches, vous obligeant à utiliser votre arme ultime: l’invocation d’un chef de guerre en plein coeur de la mêlée. Radical! Et si jamais vous vous trouviez à court de vie, une simple « aspiration spirituelle » sur du menu fretin devrait vous redonner des couleurs avant de donner le coup final à votre cible! Voilà, la forteresse est à vous, vos mains en tremblent encore, et il ne vous reste plus qu’à y nommer un War Chief compétent afin qu’il puisse garder l’édifice (et la région) le plus longtemps possible face aux assauts d’un Sauron plus revanchard que jamais.
Bref, cette prise en main d’une séquence que nous n’avions eu juste là que la chance de voir en vidéo s’est avérée plus que jouissive, même si on déplorera un léger downgrade graphique par rapport à il y a deux mois et une caméra qui a bien du mal lors des combats un peu trop massifs du soft! On vous rassure, ailleurs elle se montre tout à fait convaincante puisque nous avons pu, après avoir conquis la zone de Nurnen, nous y balader façon Open World pour y accomplir des quêtes annexes, parmi lesquelles le classique objectif d’assassinat. Malheureusement, si la qualité du monde proposé, sa végétation, son relief et ses NPC se montrent diablement immersifs, on regrette vraiment que les possibilités d’infiltration soient si complexes à mettre en oeuvre.
Le repérage de votre cible avec votre vision spectrale est ainsi loin d’être évident à cause d’une portée trop courte (qu’il sera peut-être possible d’augmenter via l’arbre de compétence adéquat) et l’IA des ennemis vraiment cheatée, certains étant capables de vous repérer de loin alors que vous faites tout pour rester discret. Il s’agit bien entendu de soucis de paramétrages que les développeurs nous ont promis de corriger afin que chacun, s’il est d’ores et déjà garanti d’avoir des boss et des forteresses propres à sa partie, soit en mesure d’arpenter la Terre du Milieu en pur guerrier bien bourrin, ou en rôdeur discret et mortel selon son choix. Vu le souci du détail et la passion de Monolith pour son bébé, on a bien envie de les croire pour le coup!
Vous l’aurez compris, si le léger dowgrade graphique et les soucis de caméra nous ont un peu perturbés, les activités annexes proposées par l’Open World histoire d’éviter le côté répétitif de la prise de forts, les innombrables possibilités de mouvement, l’ambiance unique, le système Némésis et le côté stratégique des affrontements nous ont vraiment conquis et devraient sans doute permettre à La Terre du Milieu: L’Ombre de la Guerre de nous immerger comme jamais dans l’oeuvre de Tolkien dès sa sortie le 24 août prochain sur PlayStation 4, Xbox One et PC!
Trailer Open World
La Note Preview N-Gamz: 4,5/5