Récemment, Square Enix et Big Ben Benelux nous ont invités dans leurs locaux pour nous faire découvrir trois gros RPG de cette fin d’année : World of Final Fantasy (notre preview ici), Final Fantasy XV et… Dragon Quest Builders ! Sans doute le plus mystérieux de tous, ce titre lorgne carrément du côté de Minecraft pour offrir à la saga Dragon Quest un spin-off étonnamment chronophage ! Voici notre verdict après deux bonnes heures de jeu et la construction d’une petite ville où il fait bon vivre… si on aime les attaques de slimes et de squelettes maudits à la nuit tombée!
Dragon Quest est sans aucun doute, avec la licence Final Fantasy, l’une des franchises phares du RPG nippon. Véritable institution au Pays du Soleil Levant, elle bénéficie depuis peu d’une bonne aura chez nous grâce à l’incroyable épisode VIII de la PlayStation 2 (le premier à avoir atteint nos rivages) et les opus 3DS qui remasterisent à l’envie les premiers segments de la saga.
Du coup, qui dit succès dit forcément spin-off, et DraQue (pour les intimes) nous en a fourni un très bon récemment avec l’Action-RPG Mûsou « Le Crépuscule de l’Arbre Monde », en test et vidéo-test juste ici. Seulement cette fois, les héros dessinés par Akira Toriyama ont décidé de s’attaquer à un tout autre genre, excessivement prisé sur un marché plutôt embouteillé d’ailleurs: le Sandbox à la Minecraft!
Et oui, dans un univers que les fans de RPG reconnaîtront entre mille, vous allez devoir crafter à foison, construire des structures de plus en plus complexes, combattre des monstres à la nuit tombée et… recommencer encore et toujours jusqu’à rendre au royaume de Alfegard, envahi par l’infâme Dragonlord, son lustre d’antan!
Il faut dire que le grand méchant de l’histoire n’y a pas été avec le dos de la cuillère, faisant déferler ses nuées de démons sur la population locale, rasant les villes et les villages qui se dressaient sur son passage tout en jetant un effroyable sort d’oubli aux habitants, lesquels sont désormais incapables de construire la moindre chose! Fort heureusement, vous êtes l’élu et bien que vous soyez un peu naïf et surtout très affamé au début de votre aventure, la belle Rubiss, esprit de la terre, vous aiguillera afin de faire de vous le fameux « Builder » de la légende!
C’est donc dans les geôles de l’horrible Dragonlord et sur la musique fétiche de la série que vous débutez votre périple après avoir créé votre avatar, fille ou garçon, grâce à un éditeur de perso ultra sommaire (couleurs des cheveux, de la peau et des yeux… point). Très vite, Rubiss se manifeste et vous explique comment faire d’un simple bout de bois ramassé au sol un Cypress Stick vous permettant d’abattre des parties du décor pour en récupérer d’intéressantes matières premières. Vous pouvez sauter avec rond, attaquer avec triangle, interagir avec les éléments du décor grâce à croix et placer ce que vous venez de crafter via un établi tout proche avec carré. L’enfance de l’art, d’autant que les recettes d’artisanat ont le bon goût de se révéler toutes seules dans votre esprit (et sur votre liste ingame) dès que vous récupérez une nouvelle ressource, quelle qu’elle soit.
L’interface de l’artisanat, justement, se fait via un menu déroulant classique classé par genre, et vous verrez au premier coup d’oeil les matériaux nécessaires pour réaliser tel ou tel objet, ceux que vous possédez déjà et ceux qui vous manquent étant bien indiqués de façon imagée. Vous aurez également toujours en vue, en bas de l’écran, votre inventaire rapide. Très pratique pour switcher à la volée entre un bloc de pierre ou une pomme car oui, dans Dragon Quest Builders il faut construire… mais aussi se nourrir et dormir sous peine de mourir de faim ou de voir ses stats drastiquement diminuer.
Dimension RPG oblige, vous pourrez équiper votre avatar avec diverses pièces d’armures et des armes de plus en plus puissantes, créées par vos soins et qui possèdent toute une durabilité symbolisée par une jauge à côté de leur icône. Bâton magique, arc ou épée surdimensionnées, tout se révélera possible au fur et à mesure de votre avancée, de même que les changements d’équipement seront visibles sur votre personnage.
Niveau gameplay, le soft alterne entre des phases de récolte simples à maîtriser (vous tapez dans un arbre et il explose en plusieurs pommes, vous frappez un rocher et il s’émiette en morceaux de pierre, …), du combat plutôt marrant mais qui aurait mérité un vrai système de lock et d’esquive, et enfin de la construction pure et dure à base de recettes artisanales, certes, mais aussi de pose de blocs pour ériger des maisons toutes entières!
Un exemple valant mieux qu’une longue description, laissez-moi vous compter mon expérience une fois sorti de ma prison, alors que je me retrouve face à une aire de jeu plutôt vaste: Cantlin, la première île à restaurer! Un peu surpris par la démesure de mon futur « chez moi », je commence plutôt mal ma partie puisque je chute d’une colline et… meurt instantanément, l’intégralité de mon inventaire gisant à mes pieds. Oui, ce bon vieux réflexe de tester les limites du perso en le faisant chuter d’improbables hauteurs ou encore plonger dans l’eau (je vous le dis: vous vous noyez direct!), dur de s’en défaire en session de test.
Bref, affublé d’une jolie « Bannière de l’Espoir » que je m’empresse de planter un plein milieu d’un village en ruines pour faire revenir une première habitante, me voilà prêt à reconstruire les lieux en posant des morceaux de terre fraîchement recueillis histoire de réaliser un beau carré de deux blocs de haut, d’y adjoindre une porte et une source de lumière. Hop, voici le cahier des charges minimum pour ériger une « pièce » officielle telle que reconnue par le soft. J’y ajoute un lit et boum, voilà une chambre!
En effet, dans Dragon Quest Builders chaque maison, chaque espace-même, se définit par ce que vous allez y mettre. Placez un grill dans une salle et paf, vous avez créé une cuisine qui permettra à vos futurs habitants de vous mitonner de bons petits plats à intervalles réguliers. Déposez un établi que vous aurez au préalablement détruit à un point A pour le reconstruire à l’intérieur de votre maison et magie, vous disposez d’une forge… et ainsi de suite jusqu’à des idées complètement ahurissantes comme la fameuse… chambre à pots!
Oui, j’ai découvert cette subtilité un peu par hasard en posant une dizaine de pots dans un espace muré que je venais de créer. Son utilité? Permettre aux citoyens de s’y rendre pour construire eux-même… des pots! Je sais, dit comme ça c’est risible, mais sachez que chaque item du genre que vous placerez dans un intérieur rapportera des points d’expérience à votre village, lui faisant passer des niveaux jusqu’à débloquer une porte dimensionnelle vers l’île suivante, où vous pourrez trouver de nouveaux matériaux, imaginer de nouvelles recettes d’artisanat, reconstruire de nouvelles villes etc… Bref, le pot n’est pas à prendre à la légère, non mais! Bon j’avoue, la construction de pièces distinctes ou leur décoration (avec autre chose que des jarres) envoie aussi de l’XP à la jauge de votre bourgade… mais j’étais fier de mon « concept » pour le coup.
La fameuse pose des blocs est assez simple à maîtriser, notamment grâce à l’utilisation de l’inventaire rapide via la croix de direction et le maniement plutôt simple de la caméra et d’une vue de haut façon « Bird Eye » pour cibler la zone de construction ou admirer l’étendue de son oeuvre. Vous pouvez également choisir de construire une case plus haut ou une case plus bas que votre position par simple pression sur les touches de tranche. Une maniabilité plutôt intuitive même si, dans les espaces un peu plus confinés, il sera difficile de déposer sa matière première pile où on le désire ou de détruire juste un seul bloc de construction mal placé sur un mur (quand vous attaquez, votre perso « swing » son arme de gauche à droite, vous touchez donc trois blocs d’un coup…). Un souci qui aurait pu aisément être corrigé par l’utilisation du pavé tactile de la DualShock4 ou de l’écran de la Vita.
Niveau missions, le titre est loin d’être avare en la matière et vous aurez toujours quelque chose à accomplir, la finalité étant en général de retrouver tous les éléments nécessaires à construire une habitation « clef en main » pour chaque habitant en fonction d’un plan que vous pourrez placer au sol et dont vous devrez respecter les recommandations afin d’ériger LA maison des rêves de vos citoyens. Du coup, il vous faudra souvent explorer l’environnement bien plus loin que les alentours de votre bourgade pour retrouver les matériaux demandés, mais aussi crafter des items qui vous ouvriront l’accès à de nouveaux lieux inédits comme des cordes pour escalader certaines falaises un peu abruptes contenant, à leur sommet, d’essentielles graines de vie pour booster de façon permanente votre compteur d’HP!
Enfin, à côté de cette foule de choses à faire qui génère un gameplay terriblement chronophage, on trouve aussi le sacro-saint cycle jour-nuit qui revêt ici une importance toute particulière, comme dans tout bon Minecraft-like, puisqu’il fera déferler sur vous, une fois votre île dans la pénombre, une horde de monstres dont le but sera la destruction pure et simple de votre cité. Vous allez donc rapidement devoir penser en termes de fortifications pour ne pas voir vos habitants déserter leur chez eux, le tout sur des musiques totalement inspirées de la saga qui feront un bien fou à vos oreilles.
En résumé, si nous avions peur que ce Dragon Quest Builders ne soit qu’une pâle copie de Minecraft destinée à faire de l’argent facile sur le dos d’une licence adulée du RPG, force est de constater que ces deux heures passées en sa compagnie ont filé comme une flèche! La présence d’objectifs nombreux et variés vous fait enchaîner les missions à grande vitesse et le désir d’exploration et de récupération de nouvelles matières premières est suffisamment présent pour vous empêcher de lâcher la manette malgré des combats un peu brouillons et quelques ralentissements malvenus quand votre map se remplit de structures. Un spin-off très intéressant donc, qu’il nous tarde de pousser dans ses derniers retranchements avec des constructions défiant les lois de la physique lors de notre test!
Pour info, DRAGON QUEST BUILDERSÂ sortira le 14 octobre 2016 sur PlayStation 4 et PlayStation Vita!
Dragon Quest Builders: le Trailer
Dragon Quest Builders: le gameplay live
La Note Preview N-Gamz: 4/5