Review

Attendu depuis quelques temps, voire des siècles pour certains (qui exagèrent à peine), The Elder Scrolls Online se présentait comme l’un des MMO les plus désirés. En effet, qui n’a jamais rêvé d’aller sauver la « Beauté de l’aurore », plus connue sous le nom de Tamriel, mais avec de la compagnie ? Et de la compagnie humaine, pas celle de personnages non joueurs… Mais n’y a t’il pas un risque à rendre massivement multijoueur une aventure aussi épique que celle que l’on a l’habitude de rencontrer dans les Elder Scrolls solo? Est-ce que la recette MMO à abonnement mensuel va survivre grâce à ce soft après la chute malheureuse de tant d’autres (Rift, Terra, Aion, Star Wars The Old Republic), et surtout… le mérite-t-il ?   

Dream Team

Un MMORPG dans l'ambiance des Elder Scrolls… vous y croyez?

2012 : le premier jeu de la saga des Elder Scrolls débarquant dans le monde des MMO est annoncé. Deux ans plus tard : le voilà ! Bethesda Softworks reste éditeur même si Bethesda Game Studios a laissé le développement à ZeniMax Online Studios, nouvelle branche de ZeniMax Media, possesseur des franchises Fallout, The Elder Scrolls, Wolfenstein ou encore Quake. Des œuvres qu’il n’est plus nécessaire de présenter tant elles ont fait leurs preuves !

Nous voici donc propulsé un millénaire avant les événements touchant Skyrim. Un certain Molag Bal, prince daedrique (c’est pas rien) de la domination et du viol, un gars sympa quoi, a décidé de s’approprier la belle Tamriel et d’y faire régner SA loi ! Autant dire que vous, ça ne vous branche pas trop… Déjà que vous vous réveillez dans une prison en Havreglace, le royaume de ce cher prince ! Alors que vous reprenez vos esprits, la tête dans le gaz et la bouche pâteuse, un vieil homme se tient devant vous et vous fait vite comprendre que vous êtes l’élu, celui qui ira botter les fesses de ce Molag Bal ! Selon votre race, votre point de départ sera différent : ainsi les Brétons, Orques et Rougegardes forment l’Alliance de Daguefilante ; les Elfes noirs, les Argoniens ou encore les Nordiques sont membres du Pacte de Coeurébène tandis que les Hauts elfes, les Elfes des bois ainsi que les Khajiits font eux partie du Domaine Aldmeri (A moins que vous n’ayez opté pour les éditions supérieures vous permettant d’incarner la race que vous souhaitez, dans le domaine que vous choisirez, et qui vous débloquent également la race Impériale). Certes, si chaque zone de départ est différente, avec son histoire et ses protagonistes propres, l’histoire de fond n’en reste pas moins la même : un vilain prince daedra et une guerre intra-alliance afin d’obtenir la mainmise sur la Cité Impériale et la Tour d’Or Blanc. Bienvenue dans The Elder Scrolls Online!

Deux bras, deux jambes…

Une création de personnage très complète

C’est comme ça que commence tout bon MMO, la création de votre personnage. Ici elle se fait intuitivement et la personnalisation est très complète : peu de chances de tomber sur votre clone en plein jeu. Après avoir choisi votre alliance, votre race et votre sexe, vous pourrez vous attaquer à sculpter votre corps et votre visage. Viendra ensuite le choix de votre classe ! Serez-vous une Sorcière maîtrisant les sortilèges les plus sombres, un Templier toujours prêt à encaisser les coups pour vos alliés, une Lame Noire cachée dans l’ombre de son ennemi, attendant le bon moment pour lui fondre dessus ou encore un Chevalier Dragon ravageant les ennemis sous des flots de coups d’armes et de feu? L’avantage de TESO est que votre arbre de compétences est énorme, rangé en plusieurs catégories et sous-catégories, donc autant dire que vous aurez de quoi faire ! Allez-vous vous spécialiser dans un type d’arme, dans votre armure, votre classe, les guildes, l’artisanat? Bref du choix en veux-tu en voilà ! Mais attention à ne pas s’éparpiller… c’est le risque du métier dans un premier temps. Allez, let’s go à la découverte de Tamriel à présent !

Après avoir réussi à vous échapper d’Havreglace, vous vous réveillez la tête dans le brouillard. On vous apprend qu’un navire vous a repêché et sauvé la vie. Comme vous êtes une personne bien éduquée, vous allez remercier votre informateur… qui vous donnera votre première quête et vous lancera directement dans l’aventure ! Sur le chemin vous croiserez d’autres personnes ayant aussi besoin de votre aide, et vous voilà avec un journal de quête qui grossit encore et encore. Cependant il est facile de se repérer grâce à la boussole en haut de votre écran vous affichant d’une pointe blanche la direction de votre mission sélectionnée, tandis que les autres quêtes sont indiquées via des flèches noires. Les guildes des mages et des guerriers vous ouvriront leurs portes à la condition que vous réussissiez leur rite de passage, débloquant les compétences persuasion et intimidation, qui vous permettront d’accéder à des options de dialogues supplémentaires.

Pas toujours évident de trouver du monde sur les serveurs…

Bien entendu vous pourrez parcourir la lande en solitaire mais certains événements et donjons nécessiteront la présence d’alliés ! Et, oh bonheur, aucun lag à déclarer ! En même temps… vous allez parfois manquer de monde ! En effet, le jeu n’est pas « vide », mais l’on pouvait s’attendre à croiser énormément plus de « people » sur un titre aussi attendu ! Et parfois il vous faudra attendre un certain temps avant de trouver le membre spécialisé qu’il vous manque afin de battre le boss d’un donjon, ou tout simplement des alliés pour certains boss de maps ou des événements de dolmens (vous vous souvenez de ces fameuses ancres qui descendaient du ciel dans les diverses cinématiques et qui nous faisaient baver ? Et bien elles sont bien gardées une fois en jeu!). 

Le temps, c’est de l’argent… mais pas dans TESO !

L’artisanat du titre est assez intéressant, sans être transcendant ou novateur. Au final, on aurait même préféré un système plus proche de celui de Skyrim. Côté pratique, tout ce qui pourrait vous servir pour le craft n’a pas besoin de se trouver dans vos poches. Ainsi peu importe le lieu dans lequel vous vous situez, si vous trouvez un feu de camp, vous pourrez cuisiner vos plats favoris, vous octroyant divers bonus. Cependant, côté moins pratique, vous devez vous rendre dans une banque pour déposer ces éléments composables et autant dire que vous n’en croiserez pas tous les100 mètres. Là où par exemple Guild Wars 2 nous offre la possibilité d’avoir juste à cliquer dans notre inventaire pour balancer dans notre coffre tout ce qui est utile à l’artisanat, TESO, lui, préfère nous faire perdre notre temps, voire notre argent (et oui la téléportation n’est pas gratuite mes amis !). Enfin, vous trouverez des coffres très sympa à crocheter tandis que la récolte se fait toute seule, le tout étant donc hyper intuitif.

De sympathiques possibilités au niveau des compétences

Le travail de fond sur TESO est bon, c’est un fait. Pratiquement tout peut se fouiller afin de trouver des bouquins permettant de prendre du niveau dans un domaine précis, des récits de la région, l’histoire tragique d’une famille, des recettes de cuisine, etc… mais on sent que 90% des joueurs n’en ont que faire et passent à côté, tout comme la lecture de l’histoire même du soft. C’est dommage mais en même temps compréhensible car le côté épique que l’on a l’habitude de vivre avec les Elder Scrolls n’est ici pas du tout présent…

Et que dire du pvp ou des guerres d’alliance, si ce n’est qu’ils sont bien gérés, certes, mais ne proposent rien de nouveau malheureusement par rapport à la concurrence? Qui plus est, il est parfois difficile de communiquer ou de trouver des alliés tant les chats sont pollués par des vendeurs de gold ! Un gros travail de nettoyage semble nécessaire à ce niveau.

Voyage en Tamriel

Graphiquement, TESO est vraiment impressionnant!

Parlons technique maintenant ! The Elder Scrolls Online est, il faut l’avouer, très beau ! C’est parfois ce qui pèche avec les MMO, mais ici la réalisation est clairement le point fort du soft avec des graphismes de très bonne qualité et des environnements au design varié. Petit bémol pour les zones brumeuses très mal calibrées, même si pour le moment je n’ai jamais réussi à me coincer entre deux arbres ou deux rochers. Les bugs de collision sont donc rares, mais d’autres sont plus récurrents, certains apparaissant même après des mises à jour, ironique non ? Dernier en date : vous souhaitez changez de zone, c’est loin. Vous décidez de vous téléporter. Et bien ça ne vous téléporte pas mais vous prélève tout de même votre argent ! Entre ça et des impossibilités de changer de secteur, vous obligeant à vous déconnecter et vous reconnecter, plus des maintenances effectuées trop souvent et mettant le mégaserveur européen (qui n’est pas encore situé en Europe, provoquant des heures de maintenance sur des plages horaires souvent conflictuelles pour les joueurs du territoire) hors service , imaginez le bazar.

La bande-son, elle, est de bonne facture. Les musiques d’ambiance font le boulot, mais n’allez pas vous attendre à des chants nordiques épiques vous transformant en dovahkiin derrière votre PC. Les voix des personnages soufflent le chaud et le froid, quant aux bruitages, ils sont relativement bien travaillés. L’immersion sonore en Tamriel est donc assez sympathique, même si elle est loin d’égaler Skyrim.

Epic or not ?

Alors oui, The Elder Scrolls Online est un bon jeu en soi. Cependant ne vous attendez pas à un Skyrim. C’est aussi un MMO qui tient la route mais ne propose rien de novateur. Alors cet abonnement payant est-il réellement mérité ? L’histoire du jeu massivement en ligne a énormément évolué en très peu d’années. Beaucoup de soi-disant ténors ont sombré au bout d’une année seulement avant de passer au système F2P. Et quand on voit justement la qualité de certains de ces free-to-play, on se demande si le choix de Bethesda pour son modèle économique est des plus judicieux. De plus, on s’attendait à voir beaucoup plus de monde en jeu. Malgré tout, TESO promet des heures et des heures de gameplay de qualité, que cela soit en solo ou accompagné d’autres aventuriers, dans un univers magnifique au cœur d’une licence mythique. 

La bande-annonce

Réalisation: 15/20

TESO mérite un énorme bon point pour sa réalisation. Ses textures et ses effets spéciaux sont très poussés : il suffit de regarder le soleil se refléter dans l’eau pour comprendre ça. Cependant,le jeu souffre d’une profondeur de champ un peu amoindrie par endroits.

Gameplay/Scénario: 14/20

Là où le bât blesse… La trame historique n’est pas transcendante, qui plus est les fanas de la série pourraient trouver le background de base complètement biaisé. Les quêtes secondaires n’ont pas de saveur. Les choix de dialogue n’impliquent aucune retombée, la difficulté est parfois mal dosée et selon votre classe ou choix d’armement vous serez plus ou moins favorisé. Cependant l’éventail de compétences très vaste est agréable et permet de se diversifier si on le souhaite. Dommage que le système de ramassage se base sur le « premier arrivé – premier servi » par contre. Enfin, les cartes sont vastes, les déplacements s’opèrent aisément et le principe d’ancres venant du ciel sur des « dolmens », types événements de groupe, est agréable mais le manque de monde les rend parfois impossible à réaliser à certaines heures de la journée.

Bande-Son: 14/20

Quand on entend le titre : The Elder Scrolls, on se dit « musiques épiques » ! Alors oui, elle le sont… dans les menus ! Elles se montrent en effet très discrètes par la suite mais restent cependant de bonne qualité. Les bruitages de combat et ambiants aident à s’immerger dans l’univers. On ne peut pas en dire autant du doublage, aussi bon que mauvais suivant les endroits.

Durée de vie: 17/20

Si vous accrochez, attendez-vous à y passer des heures et des heures. Les quêtes sont nombreuses, certaines bien cachées, l’artisanat et les diverses occupations annexes (découvertes de lieux etc…) vous feront passer le temps à la vitesse de la lumière. 

Note Globale N-Gamz.com: 14,5/20

TESO laisse perplexe, très bon par moments, énervant à d’autres…une communauté sympathique si elle n’était pas polluée par des vendeurs de gold. Le jeu en journée n’est pas désert mais on en est pas loin et il faudra attendre le début de soirée avant de croiser assez de monde pour pouvoir constituer des groupes hétéroclites et donc fonctionnels afin de braver les boss de certains donjons. L’univers est beau, on aime se balader, mais on ne prend pas autant de temps à parcourir les divers livres et dialogues comme on le ferait dans un Elder Scrolls Solo. Le fait d’avoir rendu le soft aussi « énorme » lui a peut-être fait perdre quelque part de la qualité… Quant au système d’abonnement mensuel, je ne suis pas persuadée que cela soit la meilleure méthode actuelle quand on voit le nombre de MMO payants s’étant cassé les dents récemment.



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LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !