Review

Sur les traces de Pokémon, Inazuma Eleven et bien d’autres, Tenkai Knights est une franchise  se développant très vite à travers de nombreuses plateformes comme un dessin animé, une gamme de jouets et, dans le cas qui nous intéresse ici, un jeu vidéo. Tenkai Knights : Brave Battle va-t-il au-delà du simple attrape-pognon ?

Les chevaliers débloquent

C'est que ça aurait presque l'air épique, vu de (très) loin…

La formule est typique de ce genre de produits et vous la connaissez sans doute par cœur : une bande de gamins tête-à-claque à priori banals vont se révéler détenteurs de grands pouvoirs. Après les toupilles, les monstres gladiateurs, les cartes à jouer et les voitures radiocommandées, place aux robots-blocs similaires à des LEGO. En endossant l’armure des chevaliers Tenkai, d’anciens combattants ayant autrefois sauvé le monde de Quarton de la destruction, les jeunes héros vont avoir fort à faire pour défendre cet univers parallèle au nôtre, où ils sont appelés dès que la situation l’exige,  des attaques du terrible Vilius et de ses sbires.

Ne cherchez pas une once d’originalité dans cette licence taillée sur mesure pour un jeune public : on n’échappera à aucun poncif, et surtout pas au passage obligatoire sur le pouvoir de l’amitié, capable une fois de plus de vaincre n’importe quel méchant armé jusqu’aux dents. Les gosses adoreront, les plus grands ricaneront, mais est-ce que le jeu en tant que tel est capable d’amuser ne serait-ce que l’un de ces deux publics ?

Super Knights Bros

Les combats en mode Titan n'ajoutent aucun intérêt au soft

Tenkai Knights : Brave Battle est un beat em all se déroulant dans des arènes constituées de plateformes et similaires à ce que l’on retrouve dans la série des Super Smash Bros. La plupart des missions vous demandera simplement d’éradiquer un nombre d’ennemis défini en utilisant les pouvoirs du chevalier que vous aurez choisi, chacun disposant invariablement d’un coup faible, d’une frappe puissante et d’une attaque plus puissante nécessitant de l’énergie Tenkai se remplissant à chaque coup porté ou reçu. Vous aurez la possibilité d’équiper chacun d’eux avec n’importe quel équipement appartenant à ses camarades, équipement que vous pourrez customiser à l’aide de matériaux récoltés au fil des niveaux. Au final, le choix se limite simplement à sélectionner le combattant ayant la plus grosse jauge de vie (croyez-le, ça sera indispensable) et de l’équiper du meilleur matos, rendant donc ses compagnons inutiles, si l’on excepte les missions qui vous imposent un chevalier prédéfini.

Tenkai Knights : Brave Battle n’est rien de plus qu’un produit développé en toute hâte pour profiter d’une popularité risquant à tout de moment de s’essouffler

On ne s’attendait pas forcément à se retrouver face à un soft d’une originalité folle, mais la répétitivité bat ici des records en matière de lassitude : bien sûr, on trouvera quelques objectifs alternatifs, comme le fait de devoir défendre une base ou un autre personnage contre les assauts ennemis ou de survivre durant une minute. Pas suffisant pour atténuer la monotonie des affrontements, durant lesquels il suffira souvent de rester prostré dans un coin du niveau en attendant que les ennemis viennent gentiment à votre rencontre, la structure verticale des arènes n’apportant donc aucun intérêt au gameplay. Ce ne sont pas les combats de boss et les transformations en mode Titan, façon Mégazord des Power Rangers, qui viendront pimenter les choses, ces formes « surpuissantes » étant particulièrement molles à prendre en main.

La maniabilité lourde n’est de toute façon pas l’apanage de ces séquences : il faut un certain temps d’adaptation avant de maîtriser la raideur des sauts, raison de plus pour adopter l’option statique décrite plus haut. On finit par s’y faire mais on a au final plus l’impression de se battre contre le soft plutôt que contre les ennemis de Quarton, la difficulté étant de surcroit terriblement mal dosée. Il ne sera ainsi pas rare d’enchaîner au sein d’une même mission une phase relevant de la promenade de santé suivie d’un combat atrocement inégal où trois coups suffisent à vous terrasser. Et en sachant que dans les niveaux en question, une défaite vous oblige à recommencer l’entièreté de ses séquences, on aura tôt fait de vouloir passer rapidement à autre chose. Signalons rapidement la possibilité d’accueillir un autre joueur au sein de la campagne et la présence d’un mode multijoueur faisant encore une fois écho aux Super Smash Bros, mais bonne chance pour trouver un volontaire.

Quand franchise rime avec fainéantise

Vu le look de certains combattants, les fans de méchas seront peut-être satisfaits le temps d'un très, très court instant…

Au-delà du gameplay bancal, s’il y a bien un domaine où le jeu apparaît comme un simple appât à fans réalisé à la va-vite, c’est sa présentation. Que les graphismes soient bien en deçà de ce que l’on peut attendre d’une 3DS, passe encore. Quand la fluidité commence à se prendre un sale coup dans l’aile alors que rien ne le justifie, ça devient déjà plus inquiétant. Mais le summum de la fainéantise est atteint au niveau de la mise en scène : les dialogues, très nombreux, interminables et impossibles à passer à moins de les avoir déjà subis précédemment, s’illustrent tout bêtement à l’aide de portraits des personnages bougeant de gauche à droite sur des images que l’on suppose tirées du dessin animé, images d’une qualité douteuse et souvent floues. Il est difficile de décrire un tel niveau de je-m’en-foutisme, il faut vraiment le voir pour le croire.

Et ce n’est pas fini, même la bande-son est au diapason : à moins de passer par les options, les rares dialogues doublés sont étouffés sous le reste de la symphonie ambiante ! Tout simplement lamentable. Heureusement, la bande originale s’en sort nettement mieux, si on excepte la musique d’ascenseur accompagnant les menus, les thèmes ayant un côté old school franchement pas désagréable, du moins jusqu’à ce que la répétitivité s’en mêle, une fois de plus.

Tenkaitastrophe

Les craintes étaient fondées : Tenkai Knights : Brave Battle n’est rien de plus qu’un produit développé en toute hâte pour profiter d’une popularité risquant à tout de moment de s’essouffler. On comprend mieux pourquoi le soft est proposé dans une belle boîte renfermant une charmante petite figurine. Attention, les Chevaliers sont parés pour vous plumer.

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 08/20

Le constat technique est tout sauf glorieux : les graphismes n’auraient pas forcément fait tâche sur la DS première du nom et la fluidité souffre régulièrement, sans oublier quelques bugs pour faire bonne mesure.

Gameplay/Scénario: 05/20

Le principe de beat em all en arènes montre très vite ses limites et ce ne sont pas les quelques objectifs alternatifs qui viendront ajouter un quelconque intérêt  à ces joutes interminables. Le scénario, en plus d’être un pur concentré de clichés (on n’en tiendra pas forcément rigueur étant donné le public visé par la licence), est mis en scène de la manière la plus paresseuse qu’on ait vu depuis bien longtemps.

Bande-Son: 11/20

Pour rajouter au côté bâclé de l’ensemble, les quelques doublages sont étouffés sous le reste de la bande-son, par ailleurs constituée de morceaux plutôt honnêtes mais se répétant beaucoup trop d’un niveau à l’autre.

Durée de vie: 07/20

Expédiée en 4-5 heures, en comptant les nombreuses morts dues à la difficulté atrocement mal calibrée, l’aventure est complétée par des missions secondaires sans intérêt et un mode multijoueur. Comme il est tout sauf certain que vous vous sentiez d’attaque à terminer la campagne, alors est-ce vraiment la peine de parler des à-côtés ?

Note Globale N-Gamz.com: 05/20

Développé sans aucune passion ni considération pour le jeune joueur, Tenkai Knights: Brave Battle sur Nintendo 3DS nous ramène à une époque où jeu à licence était synonyme une fois sur deux de perte de temps totale. Voilà un voyage dans le temps dont on se serait bien passé.


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About the Author

Guib
Accro (mais sainement ; et oui, amis journalistes, c’est possible) aux jeux vidéo depuis le jour où j’ai reçu ma Super Nintendo accompagnée de Super Mario All Stars à l’âge de 6 ans, je suis passionné par les jeux de plate-forme, mais pas uniquement. Peu importe le genre, je suis surtout intéressé par les titres qui ont une âme et qui dégagent une réelle personnalité. Quelques-uns de mes jeux cultes : Yoshi’s Island, Beyond Good & Evil, Ico et les jeux Rockstar (oui, ça tranche avec le reste mais ces gars-là m’ont rarement déçu). J’ai aussi une petite faiblesse moins avouable pour les jeux nanars descendus par la plupart des testeurs, mais chut. Etant fan de cinéma fantastique et écrivant depuis quelques mois des critiques de films, j’ai eu envie de me diversifier et de me lancer dans le test de jeux vidéo, et me voilà !