Review
Psycho-Pass, ce nom ne vous est peut-être pas inconnu. Anime et science fiction se mêlent en effet dans cette série diffusée entre autres sur Netflix et, il fut un temps, sur France 4. Histoire de se rappeler à notre bon souvenir, voilà qu’un visual novel issu de la licence débarque sur notre territoire. N’ayez crainte, que vous connaissiez ou non la saga, vous pouvez parcourir ce test garanti sans spoil !
La psycho c’est l’avenir !
Après deux saisons en animé et un film, Psycho-Pass: Mandatory Happiness débarque sur Next-Gen et Vita avant une sortie prévue courant 2017 sur PC. Développé par 5pb., à qui l’on doit le très bon « Steins;Gate » ou encore le scénario de l’excellent Bravely Default, le titre est édité par Nis America, le spécialiste pour amener sur notre territoire une pléthore de titres typiquement nippons (et forcément géniaux) comme les DanganRonpa, les Disgaea on encore la série des Atelier.
Psycho-Pass situe son action dans un futur dystopique au coeur duquel Sibyl, un système complexe aux ramifications impressionnantes, surveille l’état psychologique des citoyens, appelé ici « Psycho-Pass ». Un peu à la façon d’un Minority Report, il traque les personnes dont l’état mental ne laisse rien présager de bon afin de les enfermer avant qu’elles ne commettent un drame. Mais Sibyl ne s’arrête pas là et les analyses qu’il réalise lui permettent de déterminer où doit vivre chaque individu et dans quel domaine professionnel il doit s’orienter. Bref, la notion de « liberté » a clairement été redéfinie dans le monde de PPMH.
Sibyl voit tout…
Maintenant que les bases du récit sont posées, il est temps d’entrer dans le vif du sujet, non? Mais avant tout, soyons clair : que les fans de la série ne paniquent pas, le jeu de 5pb. n’est en effet aucunement une suite mais propose une histoire qui se situe en parallèle des premiers épisodes de l’animé et ne touche en rien à la trame principale de ce dernier. Du coup, pas de spoils intempestifs et si vous débarquez dans l’aventure, vous aurez accès à un récit complet qui ne nécessite pas de connaissances spécifiques de cet univers si particulier.
PPMH prend donc la forme d’un Visual Novel dans lequel vous incarnez au choix Nadeshiko, une détective à la mémoire réduite à néant et dont les émotions sont « en panne » ou bien Tsurugi, un exécuteur à la recherche d’une amie disparue dans d’étranges circonstances. Le personnage qui n’aura pas votre préférence se joindra tout de même à l’équipe et vous pourrez profiter de son histoire de façon extérieure. Ici, c’est sur la piste d’un hacker voulant apporter le bonheur au monde que vous allez vous lancer… et vous n’aurez d’autre option que d’enquêter!
Surveillance et bonheur
Le jeu ne vous demandera que deux actions typiques des Visual: lire et choisir ! Pour la lecture, prévoyez des lunettes car la visibilité du texte n’est pas au top du top. Ainsi, le journal des conseils a certainement été écrit pour des lilliputiens au vu de la taille minuscule de la police employée… et je n’ose même pas imaginer le rendu sur Vita. Les choix, quant à eux, vont mettre un certain temps avant d’arriver, tant et si bien que l’on se demandera même si l’on n’a pas affaire à un simple roman sur console.
D’ailleurs en plus d’être relativement longs avant de débarquer, on ne perçoit qu’à peine les répercussions de ces choix sur le déroulement du récit en général et il faudra honnêtement relancer une partie et tenter une autre option pour prendre conscience des changements apportés au scénario. Dommage car du coup, niveau implication, on se sent plutôt délaissé par le soft, ayant l’impression d’être beaucoup plus lecteur qu’acteur de l’aventure au final.
Un univers borderline…
La réalisation de PPMH est plutôt classieuse, travaillée et sans accroc. Les lèvres des personnages 2D bougent ainsi lors des dialogues, les visages changent selon les discours et l’on est loin d’un Visual Novel figé, ce qui est appréciable. De plus, le chara-design aussi bien que les décors sont soignés et le tout s’enchaîne avec une grande fluidité.
La bande-son, quant à elle, sans être de mauvaise qualité n’est pas exceptionnelle. La voxographie japonaise n’arrive jamais à nous toucher tant elle est dénuée d’émotions et les sous-titres, uniquement en anglais, demandent un niveau de compréhension de la langue assez bon. Vous voilà prévenus!
Psycho-ça-Pass ou ça casse ?
Malgré un scénario poussé qui rappelle de grands classiques de la science-fiction, Psycho-Pass: Mandatory Happiness nous frôle sans jamais nous toucher pleinement. Les enchaînements de dialogues sans la moindre interaction de la part du joueur vont vous donner l’impression de vous attaquer à un manga plus qu’à un jeu. De plus, le sujet pourtant sérieux et profond ne parvient pas à atteindre son but tant il est survolé rapidement et ce malgré une réalisation plutôt soignée pour un Visual Novel. Un soft en dent de scie qui fait finalement un peu tâche dans le CV aguicheur de 5pb.
La Bande-Annonce
Réalisation: 16/20
Plaisante, soignée et proposant des enchaînements de plans fluides, la réalisation de Psycho-Pass Mandatory Happiness est vraiment très bonne pour un Visual Novel.
Gameplay/Scénario: 12/20
Un scénario fort, riche et mature qui finit pourtant par nous laisser sur notre faim tant il semble survolé par le jeu. Dommage. Quant au gameplay, on peut le résumer par: beaucoup de lecture pour peu d’interactions, ce qui nous donne un mélange pas très convaincant et des choix qui peinent à montrer leurs réelles répercussions.
Bande-Son: 13/20
Malgré une bonne voxographie, le ton monotone et monocorde de la plupart des protagonistes (parfois en contradiction totale avec leurs expressions à l’écran) fait que l’on aurait presque tendance à couper le son, un comble pour un Visual Novel. De plus, les sous-titres en anglais ne sont pas accessibles à tous, demandant parfois un niveau soutenu de la langue, ce qui est compréhensible vu le sujet complexe traité. De quoi refroidir les moins Shakespeariens d’entre vous.
Durée de vie: 09/20
Moins de dix heures pour compléter l’histoire! Avec un sujet pourtant aussi complexe et fourni en toile de fond, on aurait aimé passer plus de temps en compagnie de nos héros pour s’imprégner pleinement de cette dystopie! Pire, le peu de choix et d’interactions risquent d’en dissuader beaucoup de se lancer dans une seconde partie.
Note Globale N-Gamz.com: 11,5/20
Psycho-Pass : Mandatory Happiness n’est pas un mauvais jeu mais il aurait pu, avec son histoire et son univers, devenir un vrai chef-d’œuvre du Visual Novel! Ici nous avons juste affaire à un soft très fade qui se parcourt sans jamais toucher vraiment le joueur, la faute à un manque criant de choix et d’interactions ainsi qu’à un récit qui semble presque expédié par moments. On vous conseillera donc fortement l’animé par rapport à ce portage vidéoludique qui ne parvient que trop rarement à nous immerger dans son monde pourtant si séduisant sur le papier.