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Qui a dit que le théâtre était un art du plus grand sérieux ? Certainement pas Mediatonic ! En effet, ce studio de développement vous propose un mélange intéressant de baston, d’humour et de scène… de ménage démoniaques ! Prêt à brûler les planches ?

Mister Monopoly contre les démons ?

Chut! La représentation va commencer!

Mediatonic est un studio qui propose dans son catalogue plusieurs petits jeux tous aussi drôles qu’amusants. Nous pouvons par exemple noter Amateur Surgeon ou encore Robot Unicorn Attack (qui lui est plus rageant que drôle, il faut bien l’avouer). Son éditeur par contre, Devolver Digital, est davantage connu pour sa licence Serious Sam, bien qu’il ait réalisé de nombreux autres projets à côté. Ses œuvres sont toujours accompagnées d’un humour particulier et les scènes d’action émaillant ses titres ne sont jamais mises de côté, loin de là. Foul Play est donc un mélange entre ces deux acteurs du monde vidéoludique et leurs ingrédients : sens de l’humour et paires de claques, le tout porté sur une scène de théâtre.

De fait, dans Foul Play, vous incarnez l’acteur principal de la pièce : le Baron Dashforth. Notre héros, aux airs de M. Monopoly, et son assistant Scampwick sont tous deux chasseurs de démons et ne demandent qu’à en découdre. Si au début tout semble bien se passer, vous vous rendez vite compte que le duo devra faire face à bien des problèmes. Défaire les êtres maléfiques de ce monde n’est pas une mince affaire, de même que défendre les innocents (principalement car les figurants ne sont pas très malins). Le passé trouble de notre baron et la disparition de feu son père prendront tout leur sens au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. Bien que le but soit d’arriver au point final du scénario, la principale difficulté sera de réussir à garder son public en haleine tout du long.

3,2,1 et … lever de rideau !

En effet, ce beat’em all vous transporte sur scène, où vous n’aurez pour « jauge de vie » que l’avis du public. Taper vos ennemis augmentera votre combo et vous fera gagner de l’expérience. En soi, vos niveaux ne rapportent pas grand-chose si ce n’est pour votre classement mondial. Cependant, plus vous distribuez claques et coup de canne pour parfaire vos combos, plus la représentation se portera bien, allant jusqu’aux encouragements et aux félicitations de votre public. L’esquive et la parade sont deux atouts importants, car un seul coup suffit pour perdre votre enchaînement et réduire l’intensité de l’applaudimètre. Si ce dernier baisse trop, c’est la tombée du rideau. Rassurez-vous, mis à part durant l’affrontement contre les boss, et en particulier le tout dernier, vous ne devriez pas avoir trop de difficultés pour finir le soft d’une traite.

Deux personnages pour une action frénétique!

L’histoire de Foul Play, quant à elle, se découpe en cinq pièces,  les quatre premières étant elles-mêmes divisées en cinq actes. Le dernier de chacune d’elles est par ailleurs attribué au boss. Seule la cinquième et dernière pièce n’est divisée qu’en deux actes. Pour chaque représentation, trois défis sont à accomplir. Ces derniers permettent de pimenter la partie, en nous proposant d’atteindre un certain taux de combo, de sauver des figurants (ou du moins de tenter) ou de sortir d’une situation délicate en un temps réduit. Si vous réussissez, vous remportez un grigri qui vous octroie quelques bonus une fois équipé. Vous pouvez ainsi, par exemple, satisfaire plus rapidement votre public, courir plus vite ou encore multiplier vos combos par deux.

Jouer seul sur scène et se l’approprier tout entière serait toutefois égoïste. C’est pourquoi il est possible de latter du démon à deux grâce à un mode coopératif, et ce avec un ami ou un inconnu. Chacun pouvant porter jusqu’à deux grigris, ce mode vous permet donc de finir bien plus vite les représentations et facilite par la même occasion certains défis proposés. Il est également permis d’attaquer à deux un même ennemi, ou de se l’envoyer l’un l’autre, ce qui provoque des attaques combinées très intéressantes. Le petit point noir du jeu, en termes de gameplay, reste néanmoins votre position sur la scène. En effet, il est parfois difficile de savoir si vous êtes sur le même plan que votre ennemi, principalement quand ce dernier vole (gargouilles, scarabées,…). Par ailleurs, il y a parfois tellement de mouvements lorsque les adversaires sont nombreux, que l’on en perd un peu nos repères.

La magie du théâtre

Graphiquement, le soft est bourré de petits détails sympathiques

Bien que les graphismes ne soient pas épatants, de par leur simplicité, ils restent tout de même convaincants. Les décors s’enchaînent au fil de l’histoire, nous transportant de l’Egypte à l’Angleterre, en passant par l’Atlantide et bien d’autres lieux insolites. Chacun est réalisé avec soin et les costumes des figurants vont toujours de pair avec le cadre géographique. Un réel coup de cœur pour l’Ursicorn et les boss qui brillent de réalisme, à tel point qu’on en oublie parfois qu’on est bel et bien dans une pièce de théâtre. Vous pourrez cependant compter sur les animations des divers protagonistes pour vous rappeler à l’ordre. C’est ainsi que vous aurez l’occasion d’apercevoir un technicien prendre son café dans un coin, ou passer tranquillement dans le fond du décor, mais aussi des figurants qui fuient la scène quand la lumière n’est plus sur eux ou qui n’ont pas encore enfilé leur costume. Des petits clins d’œil au monde du théâtre, le tout accompagné d’une pointe d’humour qui prêtent à sourire.

Si la musique principale est un peu répétitive, il y a tout de même un roulement assez régulier grâce aux mini-boss et défis. Les symphonies des boss sont d’ailleurs prenantes, tous comme les encouragements du public qui saluent vos meilleurs exploits. De plus, vous que votre seul barre de vie est un une sorte « d’applaudimètre » à la Guitar Hero, il vous suffira d’être attentif aux acclamations pour savoir approximativement où vous en êtes dans votre célébrité ou vos combos. Vous sentirez d’ailleurs très vite que vous êtes en difficulté lorsque les premières huées se feront sentir. Quant à vos principaux protagonistes, ils ne lanceront que quelques cris ou autres intonations vocales durant la récitation de leur texte. L’ambiance sonore est donc assurée.

Encore une perle rare chez Devolver ?

Foul Play est clairement un petit coup de cœur, de par son originalité et son humour particulier. Le fait d’avoir divisé chaque acte en plusieurs parties permet de jouer peu de temps et de reprendre le soft facilement, quand on en a envie, sans jamais se lasser. Il est cependant trop facile pour un beat’em all. Seul le boss final et la difficulté à réussir l’intégralité des défis rehaussent le niveau. Quoiqu’il en soit, Foul Play et son cadre théâtral méritent clairement toute votre attention, ne serait-ce que pour le fun procuré, seul ou à plusieurs.

La bande-annonce

Réalisation: 15/20

Bien que le graphisme soit plutôt simplifié, il a son petit charme. On sourit en voyant les techniciens cumuler les gaffes. Réel coup de cœur pour les boss qui sont bien animés, tout comme leurs transformations qui vous fera parfois dire « Est-ce qu’on est encore dans un théâtre ? ».

Gameplay/Scénario: 13/20

En lui-même, le jeu est assez simple et facile à prendre en main. Les combos ainsi que la diversité des attaques et des défis sont pour autant très intéressants. La possibilité de jouer à deux, de personnaliser ses atouts grâce aux grigris et de voir son classement mondial est par ailleurs très appréciable. Le scénario est toutefois un peu léger et on reste sur notre faim suite à la facilité globale de l’ensemble.

Bande-Son: 15/20

Les divers thèmes musicaux de Foul Play sont prenants, en particulier ceux qui accompagnent les boss. Les acclamations et huées du public sont également très immersives et fournissent de très bons repères dans le jeu.

Durée de vie: 14/20

Le jeu peut facilement être arrêté et repris plus tard, de par la structure des différents actes. Comptez entre six et huit heures pour terminer l’histoire. Même si le titre est assez court, les défis peuvent se révéler assez ardus, ce qui allonge la durée de vie.

Note Globale N-Gamz.com: 15/20

Bien que le concept de pièce de théâtre puisse surprendre de par son originalité, Foul Play est une jolie réussite. On découvre un jeu sans orgueil qui plaît grâce à son humour et l’immersion qui en résulte. Pour un beat’em all typé « indé », je peux avouer que j’ai vraiment été charmée. Un excellent défouloir pour passer un peu de bon temps, seul ou à deux.



About the Author

Diad
Passionnée de jeux vidéo depuis l’enfance, j’ai grandi avec des titres comme Baldur’s Gate, Dungeon Keeper, Heroes of Magic and Might II ou encore Dune II, sans oublier les licences Pokémon, Zelda, Spyro ou Vandal Hearts sur consoles. Bien que je sois restée très attachée aux périodes retro, je joue également aux jeux plus récents. Mes genres préférés restent les RPG et plates-formes difficiles ainsi que ceux d’action et d’aventure. Plus un jeu demande de jugeote pour être fini et plus il me plaît. Assez garçonne sur mes choix de mangas je lis plutôt du shonen et seinen. Je ne dis pas non à quelques trillers/horreur et à certains « seinen girly » (Pandora Hearts par exemple). Je suis également une très grande fan d’Heroïc-fantasy au point où les œuvres de SF qui me plaisent sont pour le moins rares.