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Destiny était le jeu le plus attendu de la rentrée. Après un raz-de-marée publicitaire, tout le monde voulait s’essayer à ce FPS/MMORPG annoncé comme révolutionnaire. Fort d’images à couper le souffle issues du titre, Bungie et Activision se sont posés naturellement sur la planète avec un soft qui devait faire l’effet d’une bombe. Après quelques jours de lancement, les joueurs sont ravis malgré un retour presse assez peu engageant. Certains sont déçus, d’autres crient au génie. Alors, objectivement, Destiny est-il le jeu à ne pas manquer ou mérite-t-il de rester en orbite ?

Acceptez votre destinée

Le Voyageur a apporté la Félicité sur Terre mais aussi… les Ténèbres!

Après avoir passé la dernière décennie à peaufiner notamment la série Halo, exclusive aux consoles Microsoft, et qui fut un véritable phénomène, Bungie revient avec un nouveau FPS qui se déroule dans la galaxie pour le plus grand plaisir des joueurs. Destiny n’est plus à présenter tant il était attendu, mais également parce qu’il a déjà fait beaucoup parlé de lui. En effet, il est le jeu de tous les records : il est le soft le plus précommandé de l’histoire vidéoludique, le plus bêta-testé sur console, celui qui a coûté le plus cher avec un budget de 500 millions de dollars aux compteurs du développement et du marketing, le jeu plus twitché seulement une semaine après son lancement, … Bref, Destiny fait le buzz et ne compte pas s’arrêter là puisque dix ans de contenus ont déjà été prévus pour ce jeu de nouvelle génération, qui mêle savamment plusieurs genres et intègre à son FPS une dimension MMORPG.

Les ténèbres ont pris possession de la galaxie et vous allez devoir les repousser. Vous êtes réveillé au fin fond de l’ancienne Russie par votre spectre, votre gentil compagnon cubique. Mais déjà, le danger vous guette et vous devez partir au combat, seul et sans arme. Vous incarnez un gardien qui doit tenter de sauver ce qui reste de l’humanité. Votre QG se tient à la dernière cité libre : la Tour, qui fait figure de village d’Astérix dans ce chaos interplanétaire. Pour tenter de répondre à votre mission et de remplir votre destinée, il vous faudra beaucoup de patience et de courage pour pouvoir vous améliorer et devenir l’un des meilleurs gardiens, en développant vos pouvoirs, votre arsenal et vos équipements. D’une planète à l’autre, sur la Terre, la Lune, Mars et Venus (Mercure et Jupiter sont déjà attendus pour plus tard), vous devrez lutter contre les forces obscures.

Devenez une légende

Trois classes de personnages pour autant de gameplays

Après avoir créé votre personnage en optant pour sa classe : Titan, Chasseur ou Arcaniste, vous choisirez sa race suivant que vous le préfériez humain, éveillé (une sorte d’humanoïde) ou exo (une machine douée d’intelligence), puis pourrez personnaliser son apparence sur une gamme de choix assez peu étendue. Chaque classe dispose de deux doctrines apportant chacune son lot de pouvoir et de superpouvoir, plutôt orientés offensifs ou défensifs. Les gardiens devront néanmoins tous endosser le même rôle et combattre à même échelle, en réanimant leur coéquipier à tour de rôle sans qu’aucun n’endosse en particulier le rôle de soigneur. Le chasseur, néanmoins, devra bien souvent donner plusieurs coups là où l’arcaniste et le titan pourront décimer une équipe entière en utilisant leur superpouvoir. C’est dans l’évolution que vous pourrez vous distinguer.

Les modifications d’équipements, tant sur l’armure que sur l’arsenal, dépendront des engrammes récoltés aléatoirement lors de combats avec des ennemis en « campagne » ou obtenus en récompenses dans tous les modes de jeux (campagne, matchmaking, raids, assauts ou patrouilles). Jusqu’au level 20, la progression s’effectue avec l’expérience, que vous pouvez gagner plus facilement en relevant des contrats disponibles à la Tour. Ensuite, monter au niveau suivant vous obligera à modifier votre armure car ce sont les points de lumière qui vous permettront de vous élever au rang supérieur. Pour cela, il vous faudra repartir au combat afin d’obtenir toujours plus d’équipement, de plus en plus rare mais de plus en plus précieux, et l’améliorer grâce à des matériaux trouvés sur votre chemin ou récoltés en vendant vos anciens items. Une grande part de chance entre donc dans la progression.

Une fois le niveau 20 atteint par l’expérience, une grande part de chance entre dans la progression

Vous devrez accessoiriser solidement votre tête, votre torse, vos bras, vos jambes. Pour vous distinguer par votre classe, votre armure contient également un brassard si vous êtes arcaniste, une ceinture si vous êtes titan et une cape si vous êtes chasseur. Au niveau de l’arsenal, à vous de choisir avec quoi vous préférez partir au combat. Déclinées en trois catégories, vous pourrez vous munir d’une arme principale, d’une arme spéciale et d’une arme lourde (tout en en emportant d’autres dans votre inventaire). Les armes principales vous permettront de manier un fusil automatique, un fusil d’éclaireur, un fusil à impulsion ou un revolver. Les armes secondaires se décomposent en fusils de précisions, fusils à fusion et fusils à pompe. Et enfin les armes lourdes : les mitrailleuses et les lance-grenades. Non personnalisables, il faudra exclusivement compter sur leurs quelques améliorations si vous souhaitez vous démarquer un peu. En revanche, chaque arme et équipement se décompose en plusieurs catégories, de plus en plus rares et de plus en plus puissantes, jusqu’aux légendaires et exotiques.

Préparez-vous à vous battre

Le soft pousse vraiment à la coop dans les niveaux plus élevés

Pour obtenir toujours plus d’équipements, il vous faudra recueillir toujours plus de récompenses, qu’elles soient elles-mêmes de l’équipement pur ou simplement de quoi aller en négocier à la Tour. Terminer la campagne ne devrait vous prendre qu’une quinzaine d’heures et ne vous permettra pas beaucoup d’approfondir un scénario quasi inexistant qui ne fera que conforter l’idée que vous êtes fait pour protéger le reste de l’humanité et lutter contre les ténèbres. Les missions sont assez semblables et consistent toutes à progresser, arme au poing, à travers des nuées extraterrestres fâchés, plus ou moins forts, avant d’en affronter une poignée de plus costauds, et ainsi de suite, sur toutes les planètes. Il s’agira de refaire inlassablement ces mêmes missions pour tenter d’obtenir d’autres récompenses en complétant des défis.

De temps en temps, vous pourrez partir en patrouille sur l’une ou l’autre des planètes pour y accomplir des micro-missions et en profiter pour récolter quelques menus butins bienvenus contenant matériaux ou monnaie. Aléatoirement, des événements publics ont également lieu, permettant à chaque joueur présent de combattre pour un même objectif et obtenir encore quelques récompenses. Les assauts, réalisés en escouade jusqu’à trois joueurs, permettent d’évoluer dans les mondes de la campagne pour y affronter des ennemis techniquement très forts, assimilables au boss du coin. C’est là que vous devrez judicieusement choisir vos coéquipiers car il faudra mettre en place de véritables tactiques pour pouvoir affronter ces bêtes d’un autre monde, dont certaines sont particulièrement redoutables.

De nombreux modes de jeu en Versus devraient débarquer

Du côté des matchmaking, le jeu semble n’en être qu’à sa genèse et ne proposer qu’une infime partie d’un catalogue qui pourrait bien devenir particulièrement vaste par la suite. Du classique équipe par équipe, du chacun pour soi ou de la domination de territoire en prenant position dans des zones disputées, pour le moment, chacune des catégories permet aux joueurs de combattre les autres sans conserver ses avantages de niveaux. Un premier event proposé par les studios a levé le voile sur le mode défense, qui devrait par la suite intégrer la liste des combats de joueurs contre joueurs. La bêta avait également permis de découvrir d’autres modes de jeu en multi-joueurs, notamment ceux qui permettaient de garder lesdits avantages de niveaux. La liste promet donc de s’allonger, pour le plus grand plaisir de ceux qui apprécient cette façon de manier la manette.

Enfin, les raids, derniers arrivés sur la carte des choix de jeu de Destiny, feront encore plus appel à la coopération car là, impossible de commencer seul. Il est ici permis d’attaquer en équipe de six pour prendre possession du territoire conquis par l’ennemi. Le niveau y est particulièrement élevé et c’est avec une tactique très au point et une escouade préparée à l’avance qu’il faudra partir au combat, car le jeu ne permet pas de composer une équipe aléatoirement comme il le propose pour les assauts. De même, la communication in-game n’ayant pas été prévue au programme, mis à part quelques gestes basiques (s’asseoir, saluer, désigner quelque chose et danser), il faudra pouvoir communiquer via l’interface de la console ou via un casque, qui deviendra un élément alors indispensable. D’ailleurs, il est à noter que le jeu ne permet dans aucun de ses modes de pouvoir jouer à deux sur un même support. Il est donc conseillé d’avoir de bons copains qui possèdent le même équipement.

Admirez le paysage

Techniquement et artistiquement, Destiny est une réussite!

Si Destiny ne brille pas par son histoire mais apporte un côté sympathique au FPS en faisant la part belle à la coopération, son plus gros atout réside sans conteste sur sa dimension technique. Il est l’un des jeux les plus aboutis à l’heure actuelle et bénéficie largement de la déclinaison sur les consoles next-gen. Si les cinématiques sont assez peu nombreuses et finalement pas très intéressantes, la qualité graphique profite aisément aux environnements qui se veulent vastes et variés. Les paysages des planètes proposés dans ce soft sont tout simplement magnifiques et on se plaît à déambuler à la découverte de la moindre grotte camouflée, en passant à travers les nuances d’ombre et de lumière qui sont particulièrement réalistes. Et si les danses des communications basiques ont l’air franchement rétro pour un jeu qui se déroule dans un futur lointain, les personnages sont vraiment très beaux. Néanmoins, nul n’est parfait et Destiny possède encore quelques failles graphiques, car on retrouve parfois un peu d’aliasing et quelques bugs d’affichage sans gravité.

Pour la bande-son, Bungie s’est encore une fois acoquiné avec Martin O’Donnell qui était déjà compositeur d’Halo. Celui-ci nous propose des musiques sublimes aux thèmes souvent symphoniques qui s’accélèrent à mesure que l’assaut se complique, et qui retranscrivent avec brio l’ambiance épique de l’aventure. Les doublages en langue française sont impeccablement réalisés, hormis le narrateur qui persiste à indiquer qu’« une gardienne est à terre » même quand les co-équipiers sont masculins. Les bruitages, dans le souci du détail, rajoutent une part de réalisme non négligeable, qu’il s’agisse de la glissade du passereau ou des pas dans une course effrénée. La plongée dans la chasse aux ténèbres est totale. Du côté du matchmaking, la voix-off rappellera sans aucun doute à certains joueurs les heures de jeu sur Halo.

Atterrissage réussi ?

Les passionnés de FPS acharné trouveront sans aucun doute leur compte

Certes, Destiny a un scenario qui ne tient pas vraiment la route, mais les studios ont promis qu’ils avaient travaillé pour dix années de contenu. On peut donc de dire que l’histoire se développera un peu plus par la suite. Et même si les missions ont souvent un air de déjà-vu, le contenu proposé reste assez vaste et le jeu permet, grâce à des défis en rejouabilité et au matchmaking, de passer des centaines d’heures accroché à sa manette jusqu’à obtenir le total look légendaire avec sa touche d’exotisme. Même chose pour les joueurs passionnés qui souhaiteraient remplir chaque page de leur grimoire, les obligeant par exemple à tuer plusieurs dizaines de milliers de fois un type d’ennemi pour obtenir la page associée. Rien que pour les paysages, le jeu mérite le détour par les quelques planètes déjà proposées. On attend également de pied ferme l’arrivée de nombreux autres contenus en multi-joueurs, l’ouverture de deux planètes (découvertes par les curieux qui ont feuilleté leurs pages de grimoire), mais également les extensions. De même les studios proposeront régulièrement des events pour divertir toujours un peu plus la communauté. Pour l’heure, le mystère plane en revanche pour les levels supérieurs à la vingtaine. Nul ne sait aujourd’hui s’il sera possible de passer au-delà du level 29. Peut-être grâce à un système de points similaires à ceux de lumière mais qui feront entrer en compte un nouvel élément ? Les paris sont ouverts. En tout cas, il est à retenir que les passionnés de FPS acharné trouveront sans aucun doute leur compte avec Destiny, mais que les joueurs qui préfèrent se contenter de la campagne seront peut-être déçus.

L’Alpha-Test par NeoAnderson

Le Bêta-Test par NeoAnderson

Réalisation: 18/20

Des paysages fabuleux et variés, aux quatre coins de la galaxie. Une promenade tantôt sur Mars, sur Vénus, sur la Terre ou sur la Lune, qui donne envie d’aller explorer la moindre zone et chacune des petites grottes mystérieuses qui peuvent renfermer de fabuleux trésors ou d’horribles ennemis.

Gameplay/Scénario: 16/20

Destiny ne brille pas par son scénario, assez peu convaincant quand il s’agit de gratter un peu la surface d’une histoire basée sur les ténèbres qui ont envahi la galaxie. Mais le jeu se rattrape avec un gameplay intéressant où il s’agit de développer chacun de ses pouvoirs et équipements pour les mettre au service d’une pléiade de modes de jeu.

Bande-Son: 19/20

Brillamment orchestrés par Martin O’Donnel, compositeur des bandes-son mythiques de Halo, les thèmes symphoniques sont de toute beauté, s’accélèrent au fur et à mesure que les assauts se compliquent et jouent savamment leur rôle pour accompagner une épopée interplanétaire.

Durée de vie: 17/20

Si les joueurs qui souhaitaient se contenter de la campagne verront le bout du tunnel au bout d’une quinzaine d’heures (ce qui n’est pas négligeable pour un FPS), ceux qui désirent atteindre la perfection de leurs équipements en arborant le total look légendaire et sa touche d’exotisme passeront plusieurs centaines d’heures à écumer les différents modes de jeu.

Note Globale N-Gamz.com: 17,5/20

Si certains attendaient la bombe de la rentrée, Destiny a reçu de nombreuses critiques à sa sortie et la presse n’a pas toujours été tendre. Si le jeu pêche par quelques défauts dont certains peinent à se faire oublier, comme le manque de scénario, il n’a pas à rougir car on assiste là à l’avènement d’une saga prometteuse. C’est un jeu d’un nouveau genre qui mêle avec brio le FPS et le RPG, qui permet de jouer en monde ouvert avec des gamers du monde entier. Il saura en tout cas passionner les joueurs qui apprécient de relever les challenges et qui n’ont pas peur, pour ce faire, de rejouer plusieurs dizaines de fois les mêmes missions. Les passionnées de matchmaking y trouveront également leur compte évidemment.


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CerberusXV3
Un smartphone greffé dans la main gauche, une manette dans la droite, polyvalente, rebelle, débrouillarde, un poil geeky, tatouée, piercée, pas fataliste mais réaliste, n’aime pas les préjugés, addict au café et à la junk-food, bref : comme tout le monde, mais en pire.