Goburo possède une capacité innée: l’absorption de capacités… par ingestion!

Kanata Tomokui est sans doute le plus puissant de tous les êtres humains. Capable d’acquérir des facultés actives et passives, à la façon d’un MMORPG, en mangeant aussi bien de la chair fraîche que des objets inanimés, notre héros se croit invulnérable. Hélas, une jeune fille sujette à une grosse peine de cœur le poignarde mortellement par une sombre nuit. Lorsque Kanata s’éveille enfin, c’est pour constater qu’il s’est réincarné dans le corps d’un nourrisson gobelin, la pire classe sociale de son monde ! Frêle et contraint de vivre reclus dans une grotte avec ses pairs en kidnappant de jolies demoiselles humaines pour en faire de véritables incubateurs à chérubins, celui qui se nomme désormais Goburô va, jour après jour, tenter de retrouver ses anciennes compétences pour devenir le chef de sa tribu et amener ses congénères à délaisser leur vie de misère et de viols pour prétendre à un réel avenir.

Viols, guerre de clans, lutte pour survivre… la dark fantasy est à l’honneur!

Issu d’un light novel plutôt savoureux imaginé par Kogitsune Kanekiru, Re : Monster parlera derechef aux fans de jeux de rôle. Il faut dire que les monstres, races et classes de personnages rencontrés tout au long de ce premier volume sont directement issus des classiques de la Dark Fantasy, où la mort et les ténèbres rôdent à chaque détour. Il n’est ainsi par rare de voir aborder, au sein de la tribu gobelin, le thème du viol, du meurtre ou de la torture pour assouvir sa domination sur les autres. Trahisons et franches amitiés sont donc au programme de ce récit qui a tout pour plaire… du moins dans son concept.

En effet, si la technique est brillamment illustrée par les traits fins et précis du mangaka Haruyoshi Kobayakawa, lequel utilise avec un certain talent des trames complexes (pas évident de réaliser un manga où les principaux héros ont la peau grise) et un découpage idéal pour les nombreuses séquences de combat, la narration de ce Re : Monster est réellement mollassonne. Ainsi, bien que le héros grandisse 1000 fois plus vite qu’un être humain normal, le fait de segmenter l’action en jours complet a tendance à trop nous faire vivre le quotidien répétitif à souhait de la tribu gobelin.

Si le dessin est clairement soigné, on ne peut pas en dire autant du scénar’ ultra répétitif… malgré quelques moments bien tendus!

Si on veut résumer, on pourrait dire : Goburo dort, Goburo part à la chasse, Goburo tue différente créatures, Goburo les mange et apprend leur pouvoir, Goburo rallie de plus en plus de membres clan. Voilà le détail d’une journée typique du manga… et il y en 33 (avec quelques raccourcis heureusement). Bien entendu, certains moments sont plus travaillés que d’autres, comme cette rébellion qui se fomente sur le fait ou non de violer des prisonnières humaines fraîchement capturées ou le dernier combat contre l’ours rouge, mais le tout est bien trop redondant.

Pour résumer, si visuellement ce Re : Monster est plutôt impressionnant, ce premier volume rate complètement le coche du scénario un tant soit peu épique, manquant cruellement de diversité et ne pouvant intéresser pour l’instant que les adeptes des MMORPG qui y reconnaîtront de nombreuses notions issues de leurs univers préférés, comme ces montées de niveau, son crafting d’arme, ses magies élémentaires et surtout ces petites bulles que seul Goburo peut voir et qui l’avertissent des pouvoirs qu’il vient d’assimiler. Gageons que le second tome, à présent que notre héros a autour de lui une tribu de guerriers soudés entre eux, partira enfin à la conquête des autres royaumes pour nous apporter ce côté héroïque et varié qui nous manque tant !