Review
Après un premier tome qui nous avait littéralement scotché grâce à une narration maîtrisée et un graphisme atypique, Mr. Nobody revient pour le second volume de sa trilogie, et autant dire que le scénario prend sacrément de l’ampleur! Un petit bijou offert par Doki-Doki à tous les amoureux de polars noirs et de conspiration mondiale, tout simplement.
Si le premier volume de Mr. Nobody nous présentait une pléthore de personnages destinés à mourir juste quelques pages après leur apparition, ce second tome fait la part belle à Kawai, notre détective privé nippon au passé plus que trouble. Pourchassé par toute la milice russe pour un meurtre qu’il n’a pas commis, il tente surtout de savoir d’où il vient, ce qu’il doit faire, et pourquoi un homme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau assassine de sang froid les personnes liées au fameux « Mr. Nobody ». Les visions surréalistes qui hantent son esprit vont enfin trouver une réponse au travers d’un institut médical baptisé « Kremlin II », pour finalement révéler toute l’horreur qui entoure son existence!
Techniquement parlant, ce second tome bénéficie des mêmes qualités, mais aussi des mêmes tares que son aîné. Vous allez donc vous retrouver plongé au coeur d’un récit écrit et dessiné de main de maître par Gou Tanabé, avec un style inimitable qui arrive à littéralement « condenser » l’air autour des personnages pour les rendre crédibles lors des plans fixes ou durant les dialogues. Tout semble réaliste, les expressions faciales sont crédibles, les décors léchés, mais on note également un gros bémol: les séquences d’action semblent toujours être la bête noire de l’auteur! Heureusement, par rapport au premier tome, elles sont moins nombreuses et plus courtes… mais impossible de les comprendre sans retourner quelques cases en arrière.
De plus, le mangaka s’autorise des phases de flashback pas toujours bien annoncées, ce qui fait que l’on devra vraiment prendre son temps pour savoir dans quelle ligne temporelle on se trouve au niveau du récit. Fort heureusement, on pardonne largement ces errances grâce à un scénario qui se dévoile enfin (trop vite diront certains, mais il s’agit d’une trilogie et pas d’un roman fleuve…) et des personnages travaillés.