Review

Au commencement de l’Humanité telle que décrite dans la Religion, il y a eu… un meurtre! C’est sur base de ce postulat de départ ésotérique que Takashi Nagasaki, l’auteur de mangas cultes tels que Monster, Pluto ou encore Billy Bat (toujours en duo avec Naoki Urasawa), se lie avec le dessinateur IGNITO pour nous mettre sur la piste d’un virus mortel et de son antidote plutôt « brutal »: le jeune Teze Yoo, dont la mission est simple puisqu’elle consiste à achever… le dernier survivant des infectés! Avec King of Eden, les éditions Ki-Oon signent donc un seinen horrifique que l’on espère tout aussi réussi que les précédentes oeuvres de son géniteur…

« Un héros sombre au possible, à la poursuite d’un virus biblique »

Andalousie, de nos jours. Deux policiers espagnols investiguent, de nuit, dans un petit village qui ne donne plus aucun signe de vie. A la lueur de leur torche, ils ne décèlent aucune âme qui vive, ne trouvant qu’un tas de cadavre au milieu de la place du village. Les malheureuses victimes semblent avoir été… dévorées! Ils n’ont cependant pas le temps de se remettre de cette vision horrifique qu’ils se font attaquer par ce qu’ils prennent d’abord pour une bête sauvage, avant de se rendre compte qu’il s’agit d’un habitant… transformé en monstre assoiffé de sang!

C’est alors que, jugé sur le monticule funèbre, un homme sombre et énigmatique les toise et, dans un geste de provocation, boute le feu à l’amas de chair en putréfaction. Son nom? Teze Yoo! Sa mission: éradiquer un virus antique, par tous les moyens! S’ensuit alors une étrange course contre la montre entre notre taciturne héros, des bioterroristes, une amie d’enfance qui se trouve également être une archéologue férue de virologie et les plus grandes polices du monde, le tout sur fond de… vampires et de loup-garous! Ok, ça risque de partir dans tous les sens, on le sent…

« Le découpage de l’action est loin d’être compréhensible »

S’il est clairement enthousiasmant de retrouver Takashi Nagasaki aux commandes du scénario d’un seinen, on ne peut malheureusement pas en dire autant de sa collaboration avec IGNITO sur le plan graphique. En effet, si le dessinateur nous offre un héros très charismatique et des monstres plutôt détaillés et gores, ainsi que de superbes pages en couleur en début de volume et un bon travail sur les décors, on ne peut pas en dire autant de son découpage et de la mise en scène de ses séquences d’action, qui nous obligera quasi systématiquement à relire les pages pour comprendre vraiment ce qui se passe.

De plus, le récit envoie trop de références en tous sens, avec un flashback religieux sur l’enfance de nos héros, une vente entre bioterroristes, un passage chez le MI6, la mythologie de Caïn et Abel, des loups-garous, un peuple antique présent avant Adam et Eve, des légendes roumaines et même… un vampire russe!

« La belle Lua Itsuki, amie d’enfance de Teze »

Vous l’aurez compris, au lieu de nous révéler, au fil des tomes, de nouveaux éléments pour densifier l’intrigue petit à petit, Takashi Nagasaki nous lance tout au visage, comme ça, et à nous de nous débrouiller pour trouver un vrai fil conducteur dans tout ça. Alors quand, en plus, le découpage n’aide pas et les textes se veulent volontairement expéditifs et laconiques… et bien on s’y perd totalement, ce qui nuit grandement au plaisir de la lecture.

Bref, nous sommes vraiment mitigés sur ce King of Eden dont on attendait beaucoup. Avec son histoire d’apparence aussi ésotérique que fouillée et son graphisme sombre et réaliste, on espérait une nouvelle bombe du seinen horrifique. Hélas, avoir un récit conséquent ne rime à rien s’il est mal raconté… On croise donc les doigts pour que l’oeuvre nous impressionne avec son second volet prévu pour mars!

Note Globale N-Gamz: 2,5/5



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!