Review

Tiré d’une populaire série de Light Novels de Shiden Kanzaki, Black Bullet se voit transposé en shonen manga sur pas moins de quatre volumes édités par Doki-Doki, dont le premier vient tout juste de sortir. L’occasion pour nous de découvrir l’univers fascinant de ce Seinen survolté mettant en scène des binômes de combattants face à un abominable organisme mutant, dans un Tokyo totalement replié sur lui-même. Un vrai condensé d’action sombre comme on l’aime !

Rentarô va se retrouver aux prises avec "Celui qui va détruire le monde!"

Rentarô va se retrouver aux prises avec « Celui qui va détruire le monde! »

An 2021. L’Humanité a perdu sa bataille contre le Gaestra, un organisme mutant qui modifie l’ADN des êtres vivants pour les transformer en d’horribles créatures sanguinaires. Repliée sur elle-même dans des villes forteresses protégées par d’impressionnants Monolithes en Varanium (un métal qui repousse les infectés), la population tente tant bien que mal de survivre. Hélas, il arrive que des créatures victimes du Gaestra franchissent la barrière, cherchant à répandre le virus par le biais d’hôtes humains. Pour contrer cette menace, la « Milice » a été créée. Cette dernière, divisée en plusieurs agences de sécurité civile, est composée d’une multitude de binômes. Dans chacun d’eux, on retrouve un Promoter, stratège censé guider son Initiator, un « enfant maudit » qui a contracté le Gaestra dans le ventre de sa mère mais est capable de le contrôler tant qu’il reçoit une dose journalière de « MIE », un ralentisseur de progression épidémique. Combattants surpuissants dont les yeux se colorent en rouge à pleine capacité, les Initiators induisent la peur dans le regard de la population… qu’ils sont censé protéger !

Le dessin est nerveux à souhait, les combats visuellement affolants et le chara-design incisif comme il faut!

Le dessin est nerveux à souhait, les combats visuellement affolants et le chara-design incisif comme il faut!

C’est ainsi que Black Bullet nous invite à suivre le destin peu commun du Promoter Rentarô Satomi, un adolescent orphelin adepte du pistolet à Varanium, membre de la toute récente Agence de Sécurité Civile Tendô, et de sa jeune Initiator, l’enjouée Enjû Aihara, seulement âgée de… 10 ans ! En plein cœur de Tokyo, ils vont se voir assigner une étrange affaire de contamination par un Gaestra Araignée et surtout croiser la route d’un mystérieux homme masqué qui se présente comme « Celui qui détruira le Monde » ! Tout un programme pour un si jeune duo dans cette ville bien plus sombre qu’il n’y paraît…

Visuellement, ce Black Bullet dessiné par Hon Morino, assisté pour le chara-design par Saki Ukai, l’illustratrice des Light Novels, est tout bonnement spectaculaire. Le trait est fin, incisif et nerveux pour des séquences de combats absolument hallucinantes de fluidité et de puissance dégagée. « Seinen » oblige, les monstres sont glauques à souhait et les mutations sont plutôt gores, ce qui tranche radicalement avec le look ado/enfant du binôme de héros. A côté de ces affrontements survitaminés découpés avec un sacré style, on retrouve une narration maîtrisée, un bon niveau de détail dans les décors et un juste équilibre entre action et phases plus posées. Bref, ce Black Bullet se lit d’une traite, sans prises de tête, et avec un sacré plaisir.

Le bînome de héros est assez atypique, surtout pour un seinen

Le bînome de héros est assez atypique, surtout pour un seinen

Malheureusement, on peut reprocher quelques petites choses à ce manga. Tout d’abord, la qualité du papier utilisé n’est pas la meilleure qui soit. Légèrement jauni, il éclaircit l’encrage, le rendant fade par moments. De plus, si le fait d’avoir choisi un ado et une enfant comme héros établit une sacrée opposition avec l’univers sanglant et macabre de l’œuvre, cela nuit quelque peu à la crédibilité des personnages, notamment lorsque l’on découvre que la directrice de l’agence qui emploie Rentarô et Enjû est… une ado également ! On a l’impression que l’auteur a voulu attirer le public des Shonens classiques dans son Seinen par ce tour de passe-passe, sincèrement. Heureusement, la séquence finale de ce premier volume nous présente d’autres binômes, bien plus adultes eux. On conclura d’ailleurs avec l’ultime défaut de ce premier tome : la fin ! En effet, ne vous attendez pas à un cliffhanger surpuissant qui vous laissera face à un abime de suspense… il n’en est rien.

Bref, malgré ces légers écueils, on sent un énorme potentiel dans ce Black Bullet en manga. En condensant son récit sur quatre tomes, l’œuvre de Shiden Kanzaki peut soit en ressortir « rushée » et inachevée, soit littéralement magnifiée en ne laissant la place à aucun temps mort. Au vu de l’équilibre parfait entre action et narration qui règne dans ce premier volume ainsi que du haut degré de maîtrise visuelle, on penche clairement pour la seconde hypothèse et on vous recommande fortement de découvrir ce Seinen « dynamico-dark » chez Doki-Doki !

Note Globale N-Gamz: 4/5



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!