Review
Panini Manga et shonen ont parfois du mal à cohabiter. J’en veux pour preuve la qualité moyenne de traduction du cultissime Enfer et Paradis (Tenjo Tenge) et surtout le catologue florissant de shojo qui inonde la setlist de l’éditeur. Alors forcément, quand on découvre un pur shonen manga signé Panini dans les rayons de son revendeur favori, on se méfie…et bien on a tort tant Kaitaishinsho Zero est pétri de qualités!
Kaitaishinsho Zéro, c’est l’histoire d’un docteur et de son assistante dans un Japon fictif en pleine ère Meiji. On y suit les tribulations de Narutaki Sotaro, médecin occulte de son état, et de son infirmière: Izumo Momo, dont la ferme poitrine n’a d’égale que sa capacité à s’insurger contre toutes les injustices. Un médecin occulte n’est autre qu’un homme qui a prêté le serment d’Hypocrate pour aider son prochain face à des monstrovirus, de puissantes abominations créées par de sombres sorciers et qui infectent le corps d’un porteur pour perpétrer d’horribles crimes.
C’est donc au travers de deux aventures mettant en scène des virus distincts que nous allons faire connaissance avec Sotaro et Momo, amis d’enfance mais plus que tout partenaires. On retrouve les ficelles du duo typique de japanim, à savoir un garçon totalement excessif, notamment lorsqu’il s’agit d’acheter à manger ou de quoi lire, et une fille qui lui remet les pieds sur terre. Qui a dit Naruto et Sakura??? Allez, on n’est pas loin du compte, même si Sotaro a dès le départ la classe froide et calculatrice de tout bon héros de shonen en plein combat. D’autant plus qu’il semble cacher un étrange secret lié à la mort de son meilleur ami…bref, du charisme sombre comme on aime, sous des airs de petit ange qui ne peut que faire fondre ces dames.
Doté d’un dessin absolument jouissif, d’un découpage tip-top et d’un chara-design peut-être pas inoubliable, mais efficace, Kaitaishinsho fait partie des très bonnes surprises du mois d’avril, d’autant que la jeune Chiyo Kenmotsu, l’auteur/dessinateur, signe là sa première oeuvre. Avec un scénario qui prend aux tripes dès le début, de nombreuses zones d’ombres et un cliffhanger final qui donne clairement envie d’en savoir plus, Panini a tiré une excellente pioche, pour peu qu’il évite les incohérences de traduction propres à ses premiers ouvrages (rien à faire, je ne me remets pas du foutoir qu’a été Enfer et Paradis). Quoiqu’il en soit, le mix shonen médical/fantasy est plus que sympathique et mérite amplement une bonne note.