Il y a quelques temps, j’ai été contacté par Day One MPM, qui gère la communication de Square Enix chez nous, pour me rendre à Paris afin de découvrir un Remake HD-2D d’un « jeu mystère » que je pensais fortement être Dragon Quest III au vu des nombreux bruits de couloir qui circulaient depuis quelques semaines sur la toile. Comme de juste, j’ai pu m’adonner pendant près d’une heure à Dragon Quest III HD-2D, titre annoncé en 2021 avant de disparaître totalement des radars… et qui vient tout juste de trouver une date de sortie durant le Nintendo Direct de ce jour ! De fait, il sera lancé le 14 novembre prochain au prix de 69,99€ sur PlayStation 5, Xbox Series X, Xbox Series S, PC et Nintendo Switch. J’ai eu la chance d’essayer à la fois la version Switch et celle disponible sur PS5, aussi je vous livre mon avis sur ce premier volet (dans l’ordre chronologique des softs) de la trilogie Elric !
Lancée en 1986 au Japon sous l’égide d’Enix, la saga Dragon Quest a trouvé ses lettres de noblesse en Occident grâce au flair de Sony, qui a su comprendre l’attrait des européens pour le RPG nippon à l’ancienne en localisant l’incroyable Dragon Quest VIII : L’Odyssée du Roi Maudit sur nos chères PlayStation 2. Depuis, de nombreux volets de cette licence ont vu le jour sous nos latitudes mais en annonçant son Dragon Quest III HD-2D en 2021, Square Enix avait assurément attisé la curiosité des fans en leur promettant une sublime relecture du dernier volet de la trilogie Elric sorti originellement en 1988 sur NES et qui est en fait… le premier épisode dans la temporalité de la 1ère trilogie !
J’ai donc été gentiment invité à Paris pour découvrir ce titre qui avait totalement sombré dans l’oubli, faute d’informations depuis son officialisation il y a 3 ans. Accompagné d’un membre de NACON Pays-Bas (qui s’occupe de Square Enix là-bas) et de quelques autres journalistes triés sur le volet, j’ai été accueilli dans les superbes locaux de Square Enix Frances. Pour info, cet accueil fut charmant et incroyablement instructif (merci Marine !), avec en prime une bonne Asahi pour entamer ma session de test d’un peu moins d’une heure sur Switch puis PS5. A noter que la différence se situe uniquement au niveau de la résolution et du framerate, entre de la Full HD à 30fps chez Nintendo et de la 4K à 60fps chez Sony.
Au menu donc, on découvre le père d’Elric, alias Ortega, quittant sa famille pour aller mettre une bonne dérouillée à l’Archidémon Baramos. Malheureusement, notre valeureux héros décède et c’est à vous, Elric, qu’il incombe de reprendre le flambeau de votre paternel au jour de votre seizième anniversaire. Une sacrée responsabilité pour cet ado qui n’est autre que l’ancêtre des héros de Dragon Quest I et II, rien que ça !
La première chose qui frappe quand on se lance dans une partie de DQIII HD-2D, c’est la beauté du traitement visuel qui marie admirablement bien décors en 3D finement texturés, effets de lumières somptueux et sprites old school en pixel art du plus bel effet. Le tout génère un vrai sentiment de profondeur et le monde y gagne indubitablement en relief sans dénaturer les origines du soft. Si vous êtes tombé amoureux de la réalisation d’Octopath Traveler, vous serez forcément conquis par ce DQIII bien que ses animations soient sans doute moins travaillés que celles du premier cité. Ajoutons également les sublimes musiques réorchestrées par le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra et, bien entendu, le chara design cultissime de feu Akira Toriyama.
Au niveau des améliorations autres que graphiques, on peut citer des menus retravaillés ou encore l’ajout de tutoriaux et d’une mini-map bien pratique ainsi que l’incorporation de nouveaux secrets et d’un doublage lors de certaines séquences narratives. Mais là où le titre devrait briller, c’est dans sa customisation de personnages puisque Dragon Quest III fut le premier de la saga à permettre de choisir sa classe (et son sexe) et celle de ses compagnons d’armes, offrant pas mal de folies en termes de progression et de gestion d’équipe.
La quête que j’ai pu accomplir m’a amené à créer un groupe avec un mage, une guerrière et un clerc pour quitter ma ville natale de Aliahan afin de me rendre à Reeve, avant de me lancer dans mon premier donjon, la Tour du Rêveur. Si visuellement le tout s’avère magnifique et magistralement bonifié par rapport au jeu NES de 1988, le gameplay est resté assez « archaïque » dans ses combats.
En effet, les développeurs de Artdink et de la Team Asano n’ont pas trop voulu toucher au système des affrontements ni à sa vue en « First Person » qui nous grève de toutes les animations potentielles des héros en train de lancer leurs sorts et autres attaques spéciales. De fait, bien que l’on puisse accélérer le déroulement des rixes, le tout est un peu trop lent et statique pour intéresser les nouveaux gamers et seuls les amoureux du old school et du grind y trouveront leur compte. Cela tombe plutôt bien… j’en fais partie !
Quoiqu’il en soit, même en étant fan absolu de la licence au point de vouloir mettre à cette revisite HD-2D une note preview (une note de degré d’attente, je vous le rappelle) de 5/5, je ne peux pas cautionner le prix pratiqué de 70€ pour ce qui reste un soft old school offrant maximum 30h de jeu et n’ayant subi qu’un lifting 2D loin d’un gros remake façon Final Fantasy VII par exemple. Une décision tarifaire incompréhensible selon moi, surtout au vu de l’ambition d’amener un nouveau public à s’intéresser à cette saga iconique.
Dragon Quest III HD-2D Remake : Trailer
Note Preview N-Gamz : 4/5 pour le fan old school et 3/5 pour les autres
Il est clair qu’en tant que fan de la première heure de la saga Dragon Quest, ce Remake de Dragon Quest III en version HD-2D m’emballe énormément tant la refonte visuelle est sublime tout en respectant le matériau originel avec un système de classe travaillé et de magnifiques musiques réinterprétées par le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra. J’adhère aussi aux petits ajouts de gameplay qui facilitent la vie et au fait que Dragon Quest I et II débarqueront également avec le même traitement graphique en 2025. Cependant, j’avoue avoir du mal avec le tarif de 70€ pratiqué pour ce titre qui date quand même de 1988 et qui est loin d’un triple A actuel ayant coûté des millions de dollars à réaliser. On peut donc imaginer la compilation des trois opus à pas moins de… 210€ ! De quoi me refroidir quelque peu alors que j’adore la licence, donc imaginez un peu un nouveau gamer qui voudrait la découvrir via cet opus et devrait, en plus du tarif prohibitif, se heurter à un gameplay qui reste quand même très rigide, loin de l’intelligence des combats remaniés d’un FF7 Remake, par exemple. Bref, un volet qui devrait faire plaisir aux amoureux de la première heure, mais pas aux autres.