Review
Falcom semble avoir trouvé la recette pour avoir une licence RPG qui fonctionne avec sa saga Ys et veut nous le prouver une nouvelle fois avec ce Ys IX dans lequel nous suivons les aventures d’Adol, un héros qui a su se forger une sacré réputation en sauvant la cité d’Ys des démons qui l’ont jadis envahie. Mais depuis son premier périple, de nombreux autres opus sont sortis, rencontrant ou non un franc succès. Lacrimosa of Dana s’était ainsi démarqué dans le paysage vidéoludique, alors qu’en est-il de son successeur Monstrum Nox ? A vous de le découvrir en lisant notre test avant la prochaine lune rouge…
Bienvenue à Balduq, n’hésitez pas à visiter… Sa prison !
Et oui, car il faut dire que cette charmante ville est principalement connue pour son complexe pénitentiaire ! Installée au sein d’une forteresse tortueuse, elle a la réputation d’être un modèle de fermeté d’où l’on ne s’évade jamais, mais elle est aussi entourée de mystère. Ce qu’Adol et son vieux pote Dogi ignoraient hélas en arrivant à Balduq, c’est que notre petit rouquin aventurier allait finir derrière les murs de cette fameuse prison. On va bien entendu compter sur lui pour se faire rapidement la tangente, sauf que lors de son excursion il va tomber nez à nez avec une jeune femme mystérieuse qui, en guise de présentation, va lui tirer dessus !
Pour ne rien arranger, ce n’est pas une balle normale qui percute notre cher Adol ! Non, cette dernière est en effet maudite ! Il va donc acquérir une forme spéciale, celle de Monstrum. Les rumeurs lors de votre arrivée à Balduq faisaient d’ailleurs état d’une bande portant ce nom et responsables de ravages en ville… Mais vous allez vite découvrir qu’en fait, ce groupe assez spécial, aux capacités particulières, est en fait le défenseur de la cité. Ainsi, vous apprendrez que des démons sont présents à chaque recoin, sur un plan parallèle que les humains ne peuvent voir, mais qu’ils mettent tout de même ces derniers en danger tandis que d’étranges phénomènes se produisent avec une concentration monstrueuse plutôt imposante lors des nuits de Grimwald. Bref, vous avez du pain sur la planche pour sauver Balduq mais vous sauver aussi vous-même car en tant que Monstrum, vous êtes coincé dans l’enceinte dans la ville.
Une progression à la fois intéressante et… frustrante !
J’espère que vous n’imaginiez pas explorer la ville dans les premiers instants de votre partie ! Pourtant il y a tant à y faire et à découvrir ! Mais non, chaque quartiers devra être débloqué en progressant dans l’histoire, en tuant les démons cachés derrière les failles, en résolvant quêtes principales et missions secondaires puis en affrontant une fameuse de ces nuits de Grimwald. Durant ces phases, le joueur doit terrasser des vagues de mobs tout en défendant un cristal, avant d’occire un boss pour enfin débloquer une nouvelle zone explorable. Si le principe n’est pas mauvais, il peut parfois se montrer frustrant et répétitif.
En effet, on part de notre base, une taverne désaffectée à laquelle notre dream team va redonner vie afin de cacher son utilité principale : servir de quartier général aux Monstrums. On aide les habitants de Balduq et nos coéquipiers puis on progresse dans l’exploration de la mystérieuse prison afin d’en percer les secrets. Intéressant par le biais d’un scénario bien ficelé bien qu’un chouïa cliché mais aussi frustrant à cause de cette répétitivité du schéma de jeu qui peut certes paraître rassurante dans les premières heures mais ne laisse au final que peu de place à la surprise par la suite. On enchaîne néanmoins les heures de façon agréable, car le gameplay se prend en main à la vitesse de la lumière et qu’il est suffisamment diversifié pour nous scotcher à notre manette !
Chéri, ça va trancher !
Au niveau de vos compagnons d’armes, vous pourrez en prendre deux à vos côtés, chacun possédant son style de combat et ses avantages sur un certain type d’ennemis, ce qui pousse à switcher entre les divers héros de l’aventure. Mais ces guerriers vous offrent aussi leurs dons quand ils rejoignent votre team jouable. Vous allez ainsi pouvoir courir sur les murs, planer, vous téléporter… Pour en découvrir toujours un peu plus dans votre environnement, même dans des zones que l’on pensait avoir retourné en long, en large et en travers.
En combat, on retrouve les mécaniques de l’opus précédent, pas de surprises de ce côté mais pourquoi changer une recette qui marche ? En effet, c’est dynamique et intuitif. On regrettera seulement la facilité parfois déconcertante avec laquelle on matraque les démons de base car ils offrent peu de challenge et on finit même par arrêter de déclencher les diverses failles que l’on trouve sur notre chemin. Heureusement que les bosses proposent un peu plus de difficulté et pousseront les joueurs à connaître les avantages et inconvénients de chacun des Monstrums de votre team. Par contre, notre cher Adol peut stocker dans ses poches un buffet à volonté genre american size et une pharmacie totale. Sachant que l’utilisation n’est pas limitée et qu’il suffit de mettre pause pour se soigner, autant dire qu’avec le switch de personnage à gogo, on en devient presque invincible. Une promenade de santé donc pour qui sait un tant soit peu gérer son inventaire.
On a reculé de dix ans ???
Ys IX Monstrum Nox débarque sur nos PS4 en fin de gloire, on s’attendrait donc à une réalisation dans l’air du temps malgré un côté JRPG qui a tendance à nous proposer du joli sans forcément repousser la technique. Hélas, ici c’est tout de même choquant par moment. La modélisation et le design des divers personnages est vraiment charmant, on accroche à leur look, leur background historique qui se dévoile au fil des chapitres mais au niveau de la réalisation de l’environnement dans lequel on évolue, je pense que l’on peut ressortir certains softs de la fin de l’ère PS3 qui n’auraient peut-être pas à rougir. C’est très plat, les textures font carton-pâte et tout se ressemble rapidement. Heureusement que les effets visuel lors des combats nous font oublier un peu ce retard esthétique en nous proposant quelque chose de lumineux et fluide.
Je vais être franche : quand je vois ce que le nouvel Atelier (dont vous retrouverez le test sur votre site préféré sous peu) est capable de proposer en terme d’avancée technique après des années graphiques plutôt stagnantes, je me dis que rien n’est impossible ! Bref, Ys IX est un opus agréable sous bien des aspects mais les points négatifs pointent trop souvent leur nez à l’horizon : entre la redondance bien trop présente et la réalisation qui finit par nous laisser un goût de retard évident. Un JRPG sympathique mais loin de révolutionner le genre ou même sa saga en particulier
Le Trailer
Réalisation: 13/20
Le chara design est travaillé, le level design qui nous pousse à exploiter les dons de Monstrums est intelligemment pensé et les effets lors des combats donnent un rendu dynamique et lumineux aux joutes. Hélas à côté de ça, on a aussi des textures vraiment vieillottes, une profondeur de champ anecdotique et des zones qui se ressemblent vraiment beaucoup trop, comme si on avait fait un bon de 10 ans en arrière.
Gameplay/Scénario: 14/20
Rempli de bonnes intentions et de mystères que l’on veut percer, le scénario de Monstrum Nox se laisse parcourir avec un certain plaisir. On regrette juste que cette histoire coche quelques cases des grands clichés du genre, mais en terme de développement de personnages et d’intrigues, il faut croire qu’il y a des impératifs à inclure dans tout bon JRPG qui se respecte. Le gameplay, pour sa part, est dynamique, se prend rapidement en main et est plutôt diversifié d’un Monstrum à l’autre mais le challenge n’est pas réellement au rendez-vous et au final le schéma de jeu s’avère trop vite répétitif.
Bande-Son: 15/20
On retrouve dès les premiers instants en jeu (même dès le menu d’ailleurs) les notes musicales qui ont forgé l’identité sonore de la licence. L’ambiance métal symphonique est donc de la partie pour un vrai plaisir auditif mais le dosage sonore se fait parfois un poil hasardeux. Les joueurs seront par contre ravis d’apprendre qu’ils ont affaire à un soft intégralement traduit en français !
Durée de vie: 14/20
Comptez une bonne trentaine d’heures si vous souhaitez uniquement aller au bout du scénario. On pourra facilement doubler ce temps de jeu si l’on est du genre à vouloir chasser le trophée ! Mais l’esprit redondant du soft pourrait clairement vous décourager de prolonger autant l’expérience.
Note Globale N-Gamz.com: 14/20
Ys nous avait balancé du très lourd avec Lacrimosa of Dana et la licence nous repropose un contenu de qualité avec Monstrum Nox, même si ce dernier n’est hélas pas à la hauteur de son prédécesseur. Le scénario est de bonne facture, on s’attache aux différents protagonistes assez rapidement et on veut avoir le fin mot de l’histoire mais comment ne pas regretter cette esthétique à la ramasse par moment et le côté redondant du schéma de jeu qui devient usant au fil des heures et pourra même faire abandonner les gamers joueurs non habitués au genre. Alors oui, le soft reste au final un JRPG agréable, qui se parcourt sans déplaisir, mais il ne s’inscrira pas dans le panthéon de la licence.