Review
Si la rentrée des classes s’est faite sans trop d’encombres pour nos petits étudiants européens, en Corée du Sud et dans le lycée de Lee Hui-Min, la tendance n’est pas à la joie de la reprise! Entre spectres sanguinaires et gardien psychopathe, les bouquins et les bics ne vous serviront à rien! Alors, ce White Day: A Labyrinth Named School, remake d’un jeu smartphone vieux de 16 ans, parviendra t-il à insinuer en vous la phobie des établissements scolaires ?
Une Saint Valentin qui démarre mal !
Développé par Sonnori Corp, un studio Sud-Coréen, White Day avait connu un joli succès dans son pays d’origine lors de sa sortie sur smartphone en 2001. De quoi donner des idées de grandeur aux développeurs qui ont décidé de nous balancer un Remake sur PS4 et PC, avec à l’édition PQube, déjà à l’oeuvre sur les rigolos Cat Quest, Gal*Gun ou encore Hunger Dungeon.
Mais qu’est-ce que le White Day ? Et bien pour nos amis Sud-Coréens, cette fête correspond à un retour de Saint-Valentin et se déroule le 14 mars. Les damoiselles offrent ainsi aux hommes de leur cœur un boîte de chocolat un mois plus tôt, et ces messieurs doivent leur rendre la pareil au White Day. C’est dans cette ambiance « festive » et émoustillante que notre jeune protagoniste, que nous appellerons Lee (cherchez pas), va partir en quête de sa douce Han So-Young. Armé d’une boite de sucreries et du journal intime de la jeune fille, il s’incruste dans le plus grand des silence au coeur de son lycée… de nuit! Et autant dire que les ennuis vont vite pointer le bout de leur nez !
Séance de cache-cache…
Tout le gameplay de White Day se résume en des phases d’exploration parsemées de jump scare qui finissent par devenir sans surprise, le tout entrecoupé de dialogues durant lesquels notre jeune Lee se révèle aussi causant que charismatique (pour information: il est muet comme une tombe!), avec en plus de la recherche de documents permettant d’avancer dans l’histoire ET des parties de cache-cache avec ce salop de gardien qui, d’après les rumeurs, est complètement timbré. Vous vous en rendrez d’ailleurs vite compte par vous-même quand vous le retrouverez en train de fracasser de l’élève avec une batte. Sympa non? Bref, s’il vous choppe, c’est retour à la case départ et si les deux premières fois, il parvient à nous faire flipper, les suivants, il aura juste le don de nous faire… rager!
Si tous les ingrédients du bon survival horror sont réunis sur le papier, nous plongeant en vue à la première personne dans un huis-clos angoissant et glaçant à grand renfort de bande-son soignée, la lassitude prend vite le pas. On se retrouve ainsi à perdre cette sensation d’oppression présente lors des premières minutes, à tourner en rond, à faire des allers-retours entre les différentes salles de classe, à esquiver ce foutu gardien et à participer à des dialogues poussifs où nos choix n’auront que peu d’influence hormis celle de débloquer des Succès. Lors de nos cessions lecture, on passe également par tous les clichés du genre : suicide d’étudiants, rumeurs à propos de sorcellerie, séances de parlottes avec les esprits… Quant aux boss, ils ne nécessiteront qu’une seule chose: être rapide car tout se fait via de séquences de Quick Time Event.
Sortez vos carnets !
Niveau réalisation, on ressent que le soft d’origine a de l’âge. Les graphismes datent d’un autre temps, dans lequel ils sont figés. Nos protagonistes ont autant de charisme que des bulots et le mutisme de notre Lee n’arrange rien. Les séquences cinématiques rappellent quant à elles les plans de soap série dans lesquelles tout est surjoué au niveau des mouvements. En clair, White Day a pris une baffe et son remake ne fait pas honneur aux supports actuels.
La bande-son, à son niveau, nous plonge par contre clairement dans l’ambiance: allant de bruitages qui nous font sursauter à des musiques oppressantes et une voxographie pas trop vilaine en coréen tout comme en anglais. Il est agréable de voir que les sous-titres sont disponibles dans la langue de Molière, d’ailleurs. Mais comme pour tout, on choppe vite le truc de cette bande-son, et ce qui nous mettait une pression au départ devient vitre un repère à jump scares et autre effets censés nous foutre la trouille.
Et bien ça mérite une heure de colle…
White Day : A Labyrinth Named School a marqué son époque tout comme l’avait fait Fatal Frame. Malheureusement, déterrer de vieux titres n’est pas toujours chose aisée et le poids des années se fait violemment sentir sur le soft de Sonnori Corp. Malgré un scénario attrayant, les mécaniques de jeu redondantes, les courses poursuites frustrantes quant il s’agit de rencontrer le gardien pourtant handicapé mais courant aussi vite que Sonic, et le peu d’attachement que l’on ressent pour nos protagonistes font que le soft se parcourt sans plaisir ni saveurs, presque par obligation. Dommage, le concept aurait pu être tellement mieux exploité.
La bande-annonce
Réalisation: 9/20
Quand on voit la qualité indéniable de certains remakes qui nous plongent avec nostalgie dans des titres qui nous ont marqué, on aurait aimé qu’il en soit de même avec White Day. Hélas, c’est un plantage complet: les animations faciales sont à peine digne de la PS3, l’ambiance visuelle se met aussi rapidement en place qu’elle se perd, les mouvements sont exagérés au possible, les bugs de collision nombreux et la modélisation des personnages générique au possible. Reste des effets de lumières plutôt convaincants.
Gameplay/Scénario: 10/20
Même si le scénario n’apporte rien de nouveau au genre horrifique, il reste agréable à parcourir bien que classique à souhait. Le gameplay, de son côté, se prend ultra facilement en main mais les mécaniques deviennent rapidement frustrantes. Le gardien est notre pire cauchemar, non pas parce qu’il est effrayant mais parce qu’il est d’un ennui sans nom en termes de charisme et court honteusement vite. Quant aux jumps scares, on finit par les sentir arriver à dix kilomètres, enlevant rapidement toute notion d’horreur au soft.
Bande-Son: 11/20
Bien qu’elle soit au premier abord convaincante et immersive, la bande-son devient trop vite notre alliée tant elle conserve les mêmes effets nous prévenant des événements à venir. La voxographie n’est heureusement pas mauvaise mais reste très ordinaire et ne parvient pas à nous toucher en donnant une âme aux jeunes lycéens que l’on rencontre.
Durée de vie: 8/20
Les acharnés de trophées pourront se faire violence afin de terminer… 14 fois le scénario pour en voir toutes ses nuances!!! Du masochisme pur! Les heures de frustration se succèdent rapidement, non pas parce que l’on accroche comme des furieux à l’ambiance ou au scénario, mais parce qu’il va falloir s’armer de patience pour trouver les éléments permettant d’avancer.
Note Globale N-Gamz.com: 9/20
A moins que vous ne soyez ultra nostalgique ou supra fan de l’opus originel, on ne pourra que vous conseillez de vous orienter sur tout un tas d’autres softs que ce White Day: A Labyrinth Named School dont on comprend trop vite les mécaniques qui sont censées nous apeurer. L’ennui pointerait d’ailleurs vite le bout de son nez si le gardien, notre Nemesis surboostée aux amphét’, n’était pas là pour nous faire hurler de rage. Ajoutez à cela des séquences parlottes de votre jeune garçon à l’acting douteux et une réalisation graphique indigne de la Next-Gen pour un soft affiché à 30€, et vous comprendrez qu’il vaut mieux aller voir ailleurs ou alors attendre de gros soldes si vous souhaitez quand même tenter l’aventure du Jour Blanc.