Review
Difficile de tester Total War: Rome 2. En effet, après un premier essai désastreux comprenant bien trop de bugs, Krator et moi avons patiemment attendu les patch correctifs… d’où notre critique qui sort aujourd’hui, histoire de voir si enfin, le jeu en vaut le coup. Mais replaçons un peu le contexte : Total War est, à la base, une série de jeu PC développée par Creative Assembly et qui mêle la stratégie au tour par tour et la gestion en temps réel des champs de bataille. Grands fans de ce genre et férus d’Histoire, nous nous réjouissions de revivre cette magnifique époque de conquêtes et de batailles épiques. Autant le dire tout de suite, il nous a fallu nous accrocher à notre clavier pour parvenir à totaliser un nombre d’heures de jeu correct pour réaliser ce test. De quoi nous dégoûter. Mais voyons tout de suite le pourquoi du comment de manière simple et argumentée. Croyez-moi, je ne vais pas mettre de gants cette fois-ci !
Romulus et Remus sont sur un bateau…
Le cadre de Total War Rome II est titanesque pour un STR: 9 cultures, 16 factions, 57 provinces et 183 territoires différents… Ça fait beaucoup à appréhender. Il s’agit de prendre en main un peuple du bassin méditerranéen en 272 avant J.-C. et de le faire prospérer, trois-cents ans durant. Que choisir ? D’autant plus que votre décision change votre positionnement sur la carte et vos ressources de départ. Votre famille et son « gravitas » sont aussi des facteurs à prendre en compte car cela donne l’importance de votre influence par rapport aux autres lignées. Hélas, n’espérez pas trouver un arbre généalogique, ni même l’onglet ingame « famille », alors qu’il est indiqué dans la notice… Premier bug ? C’est certain … et croyez-moi, ce n’est que le début. « A vous d’écrire l’histoire », qu’ils disaient…
… qui coule !
D’emblée, on attaque le soft par un didacticiel brouillon et lourd de deux très longues heures. Rien qu’à cette étape, nous avons failli abandonner (je salue le courage de Krator qui a continué, moi je n’en pouvais plus). On vous explique vaguement ce qui se passe et comment prendre part à la bataille. Sans grand intérêt et éliminatoire dès qu’on ne réussit pas du premier coup l’objectif demandé. Imaginez une heure intense et paf, au moindre échec, « le monsieur » (pour ne pas employer de termes péjoratifs) vous dit qu’il faut recommencer le tutoriel du début. C’est reparti pour deux heures interminables… mais le pire reste à venir.
Gameplay et scénario.
En effet, vient ensuite le jeu en tant que tel. Et là, on ne peut qu’être surpris par les problèmes de gestion de l’IA adverse. Un exemple ? Elle reste sous les tirs de baliste sans bouger ou elle essaye de vous assiéger avec 100 soldats alors que vous en avez dix fois plus sur place… Mais le summum reste sans conteste la longueur des tours, qui s’allonge au fur et à mesure de l’avancée de la bataille (jusqu’à 5 minutes !), cela étant du au trop grand nombre de factions sur le terrain.
Pour le gameplay en lui-même, comment dire… c’est compliqué. Un exemple : La gestion des villes. Pour défendre l’une des ces dernières, on ne peut mettre ni mur ni garnison digne de ce nom. Les portes sont grandes ouvertes ! Autant dire que vous pouvez défoncer les villes adverses mais perdre la vôtre aussi vite dès que l’IA a enfin un éclair de génie. Frustrant. De plus, la plupart des bâtiments apportent trop de malus, ce qui fait que même en se limitant à trois ou quatre édifices sans trop les augmenter, la populace se soulève en permanence (une caserne de rang 3 apporte de la misère et réduit l’ordre public, un comble!). À la limite, vous me direz que c’est une mauvaise gestion du joueur, mais je vous assure, sans gros bâtiments, pas de grosse armée, pas de gros empires et on voit même que les nations légendaires gérées par l’IA se cassent la gueule à cause de ce gameplay mal calibré!
Les affrontements, eux, se réduisent rapidement à une grosse mêlée sans subtilité qui ne permet pas la mise en place d’une tactique (notamment à cause de l’énorme souci de maniabilité pour sélectionner et diriger ses troupes, entre autre). Donc, à part profiter de la faiblesse de l’IA qui ne tente même pas de contrer une prise à revers, l’auto résolution des rixes se suffit à elle-même, ce qui ôte tout intérêt. Le bon point à souligner quand même : la gestion des batailles navales. Assez sympa et dépaysant. Et comme en plus la plupart des villes côtières n’ont pas de défense, de ce côté-là, c’est une bonne tactique. Quant aux généraux, ils ont une grande importance car il est impossible de recruter des troupes sans eux, comme il est par ailleurs impossible d’acheminer des renforts à un général en terre ennemie. On peut choisir leurs aptitudes et les faire monter en XP. Le système est bien pensé, mais au final chacun d’entre eux est tellement interchangeable que vous n’essaierez même pas de les sauver. Charisme et empathie : zéro.
Pour le côté historique, il y a un effort de respect de l’époque. Hélas, les développeurs ont imposé certaines restrictions (ex: pas d’archer pour les arvernes) qui entraînent des contreparties ahurissantes (ils ont des engins de siège…). Soit on part dans l’optique du jeu pur et dur, soit on reste dans un historique qui rend certaines factions plus faibles, d’autres plus fortes. Bon, je passe ce détail car j’avoue qu’à leur place, moi aussi je me serais arrachée les cheveux pour équilibrer le tout. Un dernier mot sur le multijoueur, qui rehausse la donne en proposant des batailles simples, classées ou non, et des campagnes traditionnelles. Classique mais bien plus jouissif que de se confronter à la calamiteuse intelligence artificielle.
Une musique à sauver?
Graphiquement parlant, forcément, ça dépend de la qualité sélectionnée sur votre ordinateur en termes de résolution. Si personnellement je ne suis pas fan de la palette de couleurs choisie, je dois avouer qu’en HD, c’est relativement réaliste. Le souci, c’est que pour jouer, il est impossible de se calibrer dans ce mode (à moins d’avoir un écran de 15 mètres carrés), même après les patchs correctifs. Du coup, le tout est franchement pas terrible, ça manque de relief et il y a même une sorte de flou qui est pénible lorsque l’on doit bouger rapidement. En bref, même si le nombre de configs PC est aussi différent qu’il y a de gamers, je considère qu’avec une grosse machine comme la nôtre (sur laquelle Starcraft II, Diablo III, Défiance, Marvel Heroes… tournent nickel), il n’est pas censé y avoir de problèmes.
Enfin, l’interface de jeu en elle-même : soyons clairs, c’est moche. Je m’attendais à quelque chose typé Rome antique dans le design des menus, notamment, mais pas du tout. Les couleurs sont atroces (mais bon, ça on peut dire que c’est une question de goût), les icônes basiques de chez basique, et les portraits des protagonistes m’ont largement rappelé certains jeux ayant aujourd’hui plus d’une vingtaine d’années (souvenez-vous de Street Fighter II et de ses personnages caricaturaux…). Rien à sauver…
Veni, Vidi…Va-t-en !
Autant être franche, la rédaction de ce test m’a fait mal au cœur, tant j’étais fan des épisodes antérieurs de la saga. De plus, les avis de certaines de mes connaissances qui encensent ce Total War Rome 2 m’ont vraiment mis le doute, mais tant pis ! Je ne comprends pas que l’on puisse être aveuglé à ce point, et quitte à subir les foudres de tous, je préfère donner mon opinion en toute sincérité : le titre respire l’impression de jeu bâclé. La preuve, depuis sa sortie, il y a sans cesse des patchs, encore et encore… Hélas, mis à part corriger quelques bugs ça et là, le reste n’est jamais amélioré fondamentalement. Pour Krator et moi-même, Total War Rome 2 ne vaut vraiment pas les opus précédents, ni l’investissement de temps qu’on y a passé. A oublier très vite.
La bande-annonce
Réalisation: 08/20
Par rapport aux opus précédents et à l’évolution technologique actuelle, on était en droit d’attendre autre chose que ce soft ultra limité graphiquement, même en HD (d’ailleurs, l’activation de cette fonction rend le titre carrément injouable).
Gameplay/Scénario: 08/20
Un scénario historique pas trop mal mené mais enterré sous les problèmes de gameplay et d’IA. Apprêtez-vous à vivre de sacrées crises de nerfs tant le soft est mal équilibré.
Bande-Son: 10/20
Une musique à la qualité plus que moyenne, des bruitages qui suivent la tendance, et surtout un doublage français carrément… étrange.
Durée de vie: 12/20
Si le soft assure son lot d’heures de jeu, vous risquez de ne jamais terminer vos parties, tant la lenteur du gameplay rend les derniers tours injouables…
Note Globale N-Gamz.com: 09/20
Vraiment moyen et brouillon, Total War Rome 2 n’arrive jamais à la cheville de ses illustres prédécesseurs. Bourré de bugs et arborant un gameplay carrément mal équilibré, le titre ne cesse de recevoir des patchs à tout va, mais aucun n’est venu, depuis la sortie, réparer les énormes soucis vécus en test. Il ne vaut clairement pas les 50 Euros que vous devrez débourser pour vous le procurer.