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Un peu plus d’un quart de siècle depuis sa sortie sur Gameboy, Link’s Awakening débarque en version 3D remastérisée sur Nintendo Switch. A l’époque, le soft devait servir de crash test à Big N pour savoir s’il était possible de proposer une aventure aussi conséquente sur console portable que sur console TV. La pari avait été largement remporté, proposant aux joueurs un opus de la licence The Legend of Zelda qui a ravi les cœurs. Nous voici aujourd’hui en 2019, avec une console qui jongle entre ses possibilités nomades et de salon pour un portage haut en couleurs développé par Greezo ! Histoire de vous dire si le coup de foudre est toujours présent après tant d’années, nous nous sommes plongés dans cet opus afin de retrouver Marine, le poisson-rêve et la charmante île Cocolint! 

Une aventure inoubliable et… un changement de direction artistique !

« Link revient sur Cocolint, en 3D et bien déterminé! »

Dans ce Remaster de Link’s Awakening, on retrouve le charmant petit scénario qui avait su nous séduire dans les 90’s : notre Link préféré est retrouvé inconscient sur une plage par la belle Marine. Rapidement, notre héros comprend qu’il va devoir se mettre en quêtes d’instruments de musique afin de réveiller un certain poisson-rêve pour quitter l’île sur laquelle il a échoué. Ceux qui connaissent déjà le scénario seront ravis de revoir Toutou et d’arpenter à nouveau les donjons dans lesquels ils ont pu se casser la tête, tandis que les autres découvriront une aventure légère et pleine de fraîcheur, loin de la noirceur d’un Breath of the Wild. On pourra aussi compter sur les mélodies et bruitages d’époque qui tendent à faire sourire les fanas de la première heure.

Mais si le récit n’a pas pris une ride, il est sûr que le design 2D originel n’aurait pas forcément l’œil des joueurs actuels (hormis les fanas de pixel et de rétro). De fait, la direction artistique pour cette version 2019 a donc été orientée vers un chara design quasi chibi, des formes enfantines, des couleurs douces, le tout en 3D. Une véritable vague de lumière qui touche à Cocolint, aux protagonistes que l’on rencontre ou aux monstres qui croisent notre route. La retranscription est des plus fidèle puisqu’on retrouve les donjons tels que l’on avait pu les parcourir il y a plus de vingts ans, avec les mêmes énigmes, les mêmes objets.

« Les donjons sont fidèles au jeu original »

La nostalgie se mêle ainsi à un plaisir indicible tout au long de notre parcours, et on regrettera seulement que, sur le plan technique, de vilains ralentissements viennent perturber l’expérience de jeu, surtout en mode portable puisque lorsque la Switch est dockée, il y a peu de problèmes à se signaler. De même, le flou présent en haut et en bas de l’écran pourrait rappeler le format plus restreint que l’on avait sur Gameboy, mais je dois reconnaître ne pas avoir très bien saisi ce que les développeurs ont tenté de faire pour le coup.

Un gameplay autant old school que dans l’air du temps !

Le gameplay est aussi efficace qu’auparavant, et se veut même nettement plus accessible grâce aux boutons de la Switch, bien plus nombreux que ce dont on disposait pour notre tendre enfance. Désormais, le bouclier est présent à chaque instant et on sera ravi de découvrir que les développeurs ont pensé à le solliciter bien plus que dans la version d’origine. Fini donc les aller-retours intempestifs vers l’inventaire. Désormais, les touches X et Y peuvent être attribuées à un objet en particulier, rendant le soft plus ergonomique.

« Un titre graphiquement enchanteur »

Pour les petits nouveaux, la jouabilité pourra sembler basique : se déplacer, parer, attaquer et interagir avec notre environnement, mais le soft se (re)prend en main rapidement, faisant sien les codes des jeux d’action/aventure d’antan tout en parvenant à se montrer plus intuitif et dans l’air du temps. Des compromis solides pour un résultat plaisant.

Là où les non initiés pourraient perdre pied, par contre, c’est dans le côté « lost in translation » voulu pour le jeu ! En effet, bien que les lignes directrices nous soient apportées par notre pote hibou et que des conseils apparaissent sur les panneaux que l’on croise en chemin, il va falloir très souvent se débrouiller seul afin de trouver son chemin et les objets nécessaires à notre avancée, à l’ancienne ! Une fois encore, le fait de jouer sur ces deux époques dans le but de nous proposer une refonte du titre est certainement la meilleure idée que Grezzo pouvait imaginer afin de ravir fanas de la licence tout comme les joueurs qui auraient pu passer à côté dans les années 90.

Le bonheur au bout des doigts !

Après un sommeil de 26 ans, on aurait pu croire que la tonne de poussière qu’a pris le jeu aurait été difficile à enlever…Et bien il n’en ai rien ! Link’s Awakening parvient ainsi dès son lancement à nous en mettre plein la vue tout en ravissant les plus nostalgiques d’entre nous. Certes, le design pourrait déplaire à certains, mais pour nous il est raccord avec l’esprit originel. On retrouve avec un plaisir immense tous les souvenirs que l’on avait forgés il y a désormais fort longtemps, mais saupoudrés d’une qualité esthétique rafraîchissante et lumineuse, agrémentés d’un gameplay dans l’air du temps beaucoup plus accessible et corrigeant la frustration que l’on pouvait ressentir à la base. Une bien belle performance qui se voit un poil minée par des ralentissements peu agréables, que l’on espère voir corriger rapidement afin de pouvoir profiter pleinement de ce remaster de haute volée !

La bande-annonce

Réalisation: 17/20

On retrouve tout le charme d’antan dans la conception du level design (qui se montre toujours efficace 26 ans plus tard) et on reconnait les lieux tout en étant soufflé par la nouvelle réalisation. Entre couleurs charmantes et ambiance lumineuse unique, le titre est un vrai plaisir visuel qui parvient à ne jamais trahir le matériau d’origine. On espère cependant voir rapidement arriver une mise à jour qui corrigera les vilains ralentissements que l’on croise sur notre chemin, surtout en mode portable, et éventuellement nous permettre d’enlever le filtre « flou » apposé sur les bords.

Gameplay/Scénario: 18/20

Le scénario est toujours aussi efficace et mignonnet, mais attention nouveaux joueurs ! Si vous avez l’habitude que tout soit clairement indiqué, il va falloir lutter contre vos vielles habitudes : ici on est largué dans le soft et il faut se débrouiller à l’ancienne pour progresser ! Le gameplay colle au soft d’origine mais a été simplifié par les possibilités techniques des consoles plus récentes : plus de touches, plus d’interactions possibles !

Bande-Son: 17/20

Quel bonheur de retrouver les thèmes musicaux et bruitages d’époque, remis au goût du jour. Cependant, il est regrettable de ne pas avoir plus de choix mélodiques à disposition: en effet bien que l’on soit fan du thème musical des Zelda, lorsqu’il tourne non stop, on finit par l’avoir en tête toute la nuit.

Durée de vie: 15,5/20

La durée de vie colle à celle du soft de base, soit 8 à 10h, mais on se plaira à se relancer dans une autre partie de temps à autre pour accomplir les légers ajouts concoctés par Grezzo tels que les donjons d’Igor. Pour ceux qui n’auraient jamais parcouru en long, en large et en travers la charmante île/demeure du poisson-rêve, autant dire que allez vous immerger dans le soft comme jamais.

Note Globale N-Gamz.com: 17,5/20

Link’s Awakening propose un contenu que l’on a aimé, voire adoré à l’époque, et réussit son pari de faire honneur au jeu originel tout en lui donnant un coup de polish charmant à souhait! Jouissant d’une réalisation ultra kawaï et d’un gameplay actualisé, le soft nous replonge dans une aventure inoubliable avec un plaisir immense. Naviguant entre (re)découverte, surprise et émerveillement de retrouver nos marques malgré un virage sec quant à la direction esthétique, cet opus est tout simplement… Le bonheur au bout des doigts! 



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !