Review
Après les Life is Strange, Walking Dead, The Wolf Among Us, j’en passe est des meilleurs, voilà qu’une nouvelle aventure narrative pointe le bout de son nez sur PC et consoles Next-Gen. « Encore!« , me direz-vous… oui mais cette fois pas d’adolescentes torturées ni de zombies putréfiés et autres loups-garous repentis, mais bien une sombre enquête sur fond de complot historico-ésotérique! Sur le papier, c’est plus que prometteur et ça nous donne envie de foncer tête baissée dans ce The Council découpé en cinq épisodes. D’autant que les développeurs du studio français Big Bad Wolf ont de grandes ambitions: redéfinir le genre! Notre curiosité piquée au vif après notre prise en main du soft au What’s Next de Focus Home (cliquez ici pour en savoir plus), on embarque immédiatement pour le test du premier volet, joliment baptisé : The Mad Ones!
Mais vous êtes fou?
Si à l’édition de The Council, on retrouve Focus Home Interactive, un grand nom que l’on affectionne particulièrement et à qui l’on doit la saga Styx, le féerique Seasons after Fall ou encore les RPG Spiders, au développement on accueille un studio bordelais dont c’est le premier titre: Big Bad Wolf. Que nous ont réservé nos frenchies pour le coup ? Et bien une aventure narrative mâtinée de progression façon… jeu de rôle! Un mix original et diablement prometteur !
Le récit de The Council prend place en 1793. Vous incarnez Louis de Richet, jeune français membre d’un Ordre Secret, invité au manoir de Lord Mortimer, une sombre bâtisse perchée au sommet d’une île rocheuse peu accueillante. Votre but? Retrouver votre mère, la dirigeante de l’Ordre, qui a mystérieusement disparu il y a quelques jours. Sur quelle enquête était-elle en train de travailler avant de jouer à cache-cache dans le domaine du mystérieux Lord ? Pourquoi autant de personnalités atypiques telles que George Washington et Napoléon Bonaparte sont-elles réunies en ce lieu ? Comment se fait-il que votre hôte ne pointe jamais le bout de son nez ? Tout un tas de questions (et de complots) vous attendent, alors à vous d’en découvrir les réponses !
Napoléon, une duchesse et un président sont dans un manoir…
Les adeptes d’aventure narrative seront ravis de retrouver un gameplay des plus maîtrisés et facile à prendre en main : marcher, courir, interagir avec l’environnement…tout y est ! Seulement voilà, non content de nous soumettre une jouabilité que les aficionados connaissent déjà, les développeurs ont décidé d’allier ces mécaniques classiques à un aspect plus orienté RPG avec… l’ajout de compétences !
Et oui: The Council est loin d’être un simple Telltale-Like et afin de faire face aux situations ingame, différentes options s’ouvriront à vous en fonction de l’arbre de compétences pour lequel vous aurez émis votre préférence en début de partie : détective, diplomate ou occultisme, chacun possédant ses propres skills qui peuvent monter de niveau aussi bien avec l’expérience acquise en fin de chapitre, qu’avec les choix faits lors des dialogues, les options d’exploration empruntées et les situations rencontrées. De même, vous pourrez vous équiper de livres vous octroyant divers bonus de stats, comme on pourrait le faire avec l’équipement d’un bon jeu de rôle!
Afin de rajouter encore un poil de challenge, vous aurez à gérer votre jauge d’activité, constituée d’un nombre défini de points en début de partie. Chaque action exploitant l’une de vos compétences vous demandera un certain nombre de ces points pour pouvoir être utilisée, aussi faudra-t-il doser avec parcimonie l’usage de vos skills pour ne pas vous retrouver bloqué par vos choix dans une conversation, laissant filer de précieux indices découlant souvent sur de nouvelles connexions et rapprochements entre les divers convives de Lord Mortimer.
Bien entendu, des consommables sont planqués par-ci, par-là, afin de remplir ladite jauge, contrer des effets négatifs, vous permettre de ne pas sacrifier de points pour votre prochaine réponse ou même… voir les faiblesses de votre interlocuteur afin de lui faire baisser sa garde à coups de réponses savamment choisies. A ce titre, les joutes verbales sont d’ailleurs un pur bonheur à jouer, autant qu’à regarder.
Après Hercule Poirot et Miss Marple… Louis de Richet !
Après avoir montré une maîtrise aboutie du gameplay et une scénarisation digne des plus grands classiques de la littérature mystico-policière, Big Bad Wold se devait de nous livrer une réalisation convaincante pour assurer l’immersion dans cette ambiance unique et… c’est une réussite!
D’un point de vue technique pur et dur, on ne dénote aucun bugs ou lags qui viendraient gâcher la fête. Quant à l’esthétique, le design artistique est bluffant et les jeux de lumières ainsi que le travail des textures sont d’excellente qualité, sans parler du charisme de votre héros, Louis de Richet. On apprécie ainsi chaque moment de notre promenade chez Lord Mortimer et la justesse des détails historiques que l’on retrouve dans le mobilier et les tenues d’époque, tout comme le voyage intellectuel proposé par le biais des légendes des tableaux qui peuplent l’édifice. Seul bémol: des protagonistes qui arborent parfois un visage figé, bloquant au passage les sentiments qui les animent. Rassurez-vous, c’est un petit problème passager, mais ça dénote un peu avec la qualité du reste de l’expérience.
La bande-son, de son côté, est elle aussi d’un très haut niveau: le doublage anglais est toujours juste et on appréciera royalement d’entendre notre cher Napoléon se dépatouiller dans la langue de Shakespeare avec un accent français tellement tranchant. Les mélodies, elles, sont agréables et dans le ton, tandis que les bruitages environnementaux se calent toujours avec justesse, sans jamais dominer le reste. De l’excellent sound design.
Un seul conseil: Foncez, l’aventure vous attend !
The Council, par le biais de son premier épisode The Mad Ones, nous livre une vraie petite révolution du jeu d’aventure narratif. Tous les aspects du soft sont soignés de façon à garantir une expérience visuelle et sonore prenante dans laquelle vos choix ET vos skills ont un réel impact sur le reste du récit. Un soft à savourer et à refaire à l’envie pour admirer la grande diversité des situations et embranchements possibles ! Allez, on vous l’avoue: c’est une véritable torture de devoir attendre le prochain volet!
La Bande-Annonce
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 17/20
Du vrai travail d’orfèvrerie pour les décors et pièces d’art que l’on peut admirer dans le Manoir de Lord Mortimer, lequel est mis en valeur par des jeux de lumière saisissants et des textures à la hauteur du reste de la réalisation. Aucun problème majeur à signaler donc, même si on regrettera quelques expressions trop figées de nos protagonistes, contrastant avec d’autres phases où elles sont terriblement convaincantes. Rien qui ne vienne nuire au plaisir visuel, d’autant que le charisme des personnages pourrait porter à lui seul l’aventure !
Gameplay/Scénario: 18/20
Malgré le fait que le soft suive une trame principale bien définie, la multitude d’embranchements est réellement impressionnante. Il en va de même pour la pléthore de dialogues que l’on exploitera d’une partie à l’autre sans aucun sentiment de redondance. Bien entendu, je n’en dirais pas plus sur le scénario afin de ne rien spoiler mais je peux affirmer qu’il est fabuleusement intéressant et immersif ! Niveau gameplay, on retrouve la maniabilité classique des Telltale-Like mais l’ajout d’un aspect RPG avec les arbres de compétences réinvente le genre d’une façon magistrale.
Bande-Son: 18/20
La musique d’époque est toujours de bon ton et participe à vous envelopper dans l’ambiance unique imaginée par les développeurs. Le doublage anglais (sous-titré FR), de son côté, est de très bonne qualité bien que le franglais de notre Bonaparte puisse un peu piquer les tympans. Ajoutons à cela des bruitages environnementaux crédibles et une balance maîtrisée pour qu’aucune piste sonore ne prenne le pas sur une autre, et vous comprendrez que le voyage auditif vaut le détour.
Durée de vie: –/20
Etant donné qu’un seul épisode sur les cinq a vu le jour pour l’instant, cette note restera gentiment en suspens. Au premier abord, comptez entre 3 et 4 heures pour finir ce premier segment, sachant qu’il propose une bonne rejouabilité selon les compétences que l’on maîtrise, les choix que l’on fait et les situations dans lesquelles on décide de se plonger. Avec un jeu complet vendu 30€, le rapport qualité/quantité/prix est donc quasi assuré !!!
Note Globale N-Gamz: 18/20
The Council nous marque par son contenu, sa richesse, son environnement unique et sa capacité à réinventer un genre que l’on pensait totalement cloisonné sur les rails façonnées par Telltale. Pour ne rien gâcher, le jeu de Big Bad Wolf se paie le luxe d’être une claque visuelle autant que scénaristique, qui ravira tous les profils de gamers, que vous soyez fana d’Histoire, de mystère ésotérique, d’enquête policière ou tout simplement à la recherche d’un récit immersif à souhait. Peu de faux pas pour un soft qui, s’il continue sur cette lancée, a le potentiel pour s’inscrire au panthéon de l’aventure narrative ! Espérons donc que les quatre prochains épisodes conservent cette qualité omniprésente!