Review
Vous en avez marre du beau temps et de la joyeuseté estivale alors venez découvrir Gerda a Flame in Winter ! Et ouis, si vous avez envie de vous plomber l’ambiance avec des choix moraux horribles dans le froid de l’hiver danois sous l’occupation allemande, j’ai ce qu’il vous faut et autant dire que Dontnod va nous coller dans un univers dont on ne sortira pas indemne… une fois de plus ! De fait, Gerda arrive sur PC et Nintendo Switch, inspiré d’une histoire vraie, pour une immersion qui fait mal, très mal.
Et là… c’est le drame…
« Le quotidien d’une infirmière au Danemark durant l’occupation nazie »
Moi j’aime bien la rentrée : y’a trois tonnes de softs mignons qui arrivent comme The Ooblets, Slime Rancher 2, Hokko Life ou encore des otomes, bref c’est le bonheur ! Du culcul et du cute, pour une Lady heureuse, y’a pas mieux ! Puis débarque mon très cher rédacteur en chef avec Gerda : A flame in Winter du studio danois Portaplay, édité par Dontnod. Une aventure narrative qui nous plonge dans la vie de Gerda, infirmière civile aux origines danoises et allemandes. Elle est du genre gentille avec sa petite vie tranquille, un mari, un boulot qui lui plait mais voilà : nous sommes en plein coeur de la Seconde Guerre Mondiale et les allemands arrivent ! L
L’occupation nazie s’installe donc progressivement et vous allez vous retrouver mêlée malgré vous dans des situations angoissantes où vos décisions et vos paroles auront une influence sur la suite, parfois dramatique, des évènements. En effet, votre mari a été arrêté par la Gestapo et il s’avère qu’il était un joyeux représentant de la Résistance. Votre vie de petite infirmière de campagne va donc prendre un tournant inattendu, entre votre quotidien dans un monde où votre place n’est jamais ni vraiment allemande ni vraiment danoise et position dans cette guerre que vous ne pouvez plus ignorer.
« Un effet de givre assez gênant sur les bords de l’écran »
Gerda est une vraie claque sur le plan du récit. On a beau se dire « Oui, à l’époque jamais je n’aurais fait ceci ou cela » et bien je peux vous assurer que d’être dans les bottes fourrées de cette jeune femme qui n’avait rien demandé à personne mais se retrouve au cœur d’un conflit aux idéaux daubés, ça change carrément la donne ! Ainsi, on peut comprendre la peur, la prise de risque pour sauver ceux que l’on aime, les choix moraux douteux sur l’instant T mais qui cachent un plan pour la victoire des Justes.
Bref, le soft n’est pas là pour vous apporter la paix et le repos de l’esprit. Non, il est là pour vous raconter une histoire de l’Histoire et je dirais même plus : pour vous la faire vivre. L’immersion est immédiate et totale : on ne sort pas indemne une fois la partie terminée, en se demandant si l’on aurait pas du faire d’autres choix.
Une sacré flamme dans l’hiver…
Techniquement parlant, le titre est un peu à la traîne (sur Switch en tout cas), jouant sur un apparence presque low poly avec des textures réussies mais un flou et un effet de froid qui rogne l’écran et s’avèrent plus gênants qu’autre chose. Une décision artistique que je comprends mais que je n’apprécie pas des masses pour autant. Fluide et sans soucis tels que bugs et autres glitchs, Gerda est une agréable expérience sur le plan technique.
« Vos choix auront et ce que vous écrirez dans votre journal auront beaucoup d’impact sur l’histoire »
La bande-son, quant à elle, s’avère magnifique, bordant notre avancée de mélodies toujours finement choisies. Le jeu est par ailleurs intégralement sous-titré en français et un lexique répond présent si jamais votre connaissance de l’Histoire avec un grand H est rouillée. Quant au gameplay, il se prend en main très rapidement. On navigue aisément dans les divers tableaux et l’on comprend rapidement qu’il faut fouiller, parler, emmagasiner des informations qui nous seront utiles plus tard.
Gerda remplit également souvent son journal intime et vos décisions sur l’écriture de ses journées vous apporteront des points de compassion, d’intuition ou de perspicacité qui vous permettront de débloquer des choix de dialogues ou d’action dans certaines situations. Il faudra aussi prendre en compte les diverses alliances et leurs opinions car tout ceci aura une incidence sur ce qui se passe autour de vous.
Vous l’aurez compris : Dontnod nous montre, avec Gerda A Flame In Winter, que même juste dans un rôle d’éditeur, le studio a le nez fin pour nous dégotter des merveilles qui vous nous toucher derrière l’écran !
Gerda A Flame in Winter : Trailer
Note N-Gamz.com: 16/20.
Gerda A Flame in winter est à mettre dans les mains de joueurs prêts à vivre une expérience à part entière, prêts à se salir les mains et l’esprit avec des décisions qui vont à l’encontre de leur sens des valeurs. C’est un soft difficile à aborder à cause de sa thématique mais qui pourtant la traite merveilleusement bien. Il aurait juste fallu avoir ce petit quelque chose d’un poil magique dans la direction artistique pour obtenir un titre qui frôle la perfection car ce dernier est doté d’une ambiance musicale de haute volée, d’un gameplay léger et intuitif mais surtout d’un scénario fort, qui prend aux tripes et ne laissera pas indifférent. Gerda est dur, il n’offre pas une pause salvatrice de fin de journée, il nous plonge dans les méandres d’une histoire sombre où la lumière parvient tout de même à entrer un peu. Vous ne pourrez pas aider tout le monde, vous ne pourrez pas sauver tout le monde, le premier jeu édité par DontNod n’est pas ici pour vous prendre la main mais pour vous mettre face à une réalité qui a existé et marqué des générations entières. A faire et à refaire.
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