Review
La série des Tales Of, bien connue des amateurs de RPG nippon, en aura clairement retenu plus d’un sur sa console, de longues heures durant. Pour l’instant absente de la ludothèque de la PlayStation 3, la franchise voit enfin le jour dans un épisode remake d’un jeu Wii : Tales of Graces F. De quoi rassurer ceux qui désespéraient de pouvoir un jour poser leurs mains sur un vrai jeu de rôle japonais, entièrement traduit dans la langue de Molière.
Une enfance volée…
Dans un monde nommé Ephinea, trois royaumes luttent pour la domination, tentant chacun de faire prospérer leur civilisation : Windor, Strata et Fendel. C’est dans le premier que se situe la cité de Lanth, petite ville calme et agréable où vit sereinement Asbel, l’héritier du seigneur local, et son frère. Son quotidien va, hélas, vite se retrouver bouleversé lorsque, du haut de ses 11 ans, il passe un pacte d’amitié avec le jeune prince Richard, lui-même héritier de la couronne de Windor, et l’étrange Sophie, une belle jeune fille amnésique qui semblent détenir de mystérieux pouvoirs.
Hélas, quelques jours après, un événement tragique survient et Sophie perd la vie dans des circonstances obscures. Asbel, dévasté, décide de s’exiler et de devenir assez fort pour protéger ceux qu’ils aiment (un classique du RPG). La solution : s’engager en tant que chevalier. On le retrouve quelques années plus tard, alors que son entraînement touche à son terme. Une guerre est sur le point d’éclater, son père vient de mourir, et le voilà propulsé à la tête de sa ville natale…alors qu’une jeune fille ressemblant étrangement à Sophie surgit de nulle part. C’est parti pour l’aventure avec un grand A !
Si Namco Bandai nous offre un remake du jeu sorti quelques temps auparavant sur Wii, il nous permet d’approfondir la fin du soft avec un épilogue se déroulant six mois après la conclusion de l’opus sur console Nintendo. De quoi apprendre ce qu’il est advenu des héros auxquels on a pu s’attacher durant de si nombreuses heures. Qui plus est, cet opus estampillé « F » se paie le luxe de nous offrir une nouvelle perspective de gameplay, l’accel mode.
…et un gameplay d’une richesse insoupçonnée…
Mais revenons-en aux bases et à cette grande richesse de jouabilité. Tout d’abord, les combats sont en full 3D. Si, au départ, vous vous déplacez en ligne droite vers l’ennemi ciblé, vous ne tarderez pas à pouvoir évoluer tout autour de lui, notamment grâce à un système emprunté directement aux jeux de baston. Esquive, contre, concentration et combos, le tout en temps réel via des combinaisons de boutons, offrent un dynamisme inégalé aux affrontements. Vous ne dirigez qu’un seul personnage à la fois, les autres étant régis par une I.A. relativement performante et paramétrable. Pour varier les plaisirs, le jeu introduit deux styles de combats distincts pour chaque protagoniste (le « Style Shift Linear Motion Battle System »). Désormais, les Artes, ces fameuses attaques spéciales, sont classées en deux catégories pour deux touches différentes. On peut donc combiner nos attaques librement avec une diversité de coups au corps-à-corps ou à distance. Mais ne soyez pas trop gourmands : une jauge numérique limite vos enchaînements Appelée jauge PE, elle se remplit plus rapidement suivant vos actions (garde, repos, esquive). A vous donc de trouver les combos qui ne vous laisseront pas sans défense face aux ennemis.
Deuxième jauge à avoir son importance : l’Eleth, qui symbolise les énergies du monde basées sur certains éléments (eau, feu, …). Se remplissant en fonction des attaques subies ou données, elle peut soit atteindre une limite rouge, synonyme de chaos d’Eleth et de mode rage chez vos adversaires, soit une limite bleue. Et là, autant dire que vous allez leur faire mordre la poussière ultra rapidement. En effet, grâce à cette explosion d’Eleth, vous allez pouvoir aisément utiliser les Mystic Artes, des techniques spéciales redoutables et visuellement incroyables, réservées aux boss ainsi qu’aux personnages principaux. Enfin, les ennemis ont tous un point faible exploitable.
Ces phases de combat ultra jouissives sont soutenues par un système d’acquisition de compétences poussé, où chaque protagoniste peut collecter différents titres, qui lui donnent accès à l’apprentissage de telle ou telle attaque ou statistique supplémentaire. Pour chaque héros, il existe plus d’une centaine de titres à débloquer ! De quoi enrichir les talents et Artes des combattants de façon unique. Pour parachever le tout, un système de synthèse d’objets est disponible, de même que moult quêtes annexes…et il y a encore tellement de choses à dire ! Rassurez-vous, le soft propose un tutorial intelligent, en ce sens qu’après quasiment chaque combat, vous avez un petit conseil de gameplay, et que le tout est finement dispersé durant l’énorme prologue du soft.
…pour un RPG d’anthologie
Graphiquement, le style manga de Mutsumi Inotama fait des merveilles, même si le moteur de jeu et les textures, quoique rehaussées pour la PS3, sont en deçà des productions actuelles. Il faut dire qu’à la base, le jeu vient de la Wii, à peine plus puissante qu’une PS2. Néanmoins, pouvoir y jouer en HD est vraiment un plus et permet d’apprécier le level design recherché et la patte artistique enchanteresse. Quant aux musiques, elles sont signées par Motoi Sakuraba, un habitué de la série au style reconnaissable entre mille. Enfin, les voix sont assurées par des doubleurs anglais qui entrent bien dans leur rôle, notamment lors des phases de scénario dramatiques, et l’intégralité des textes a été traduite en français, ce qui est un atout non négligeable.
Ne pinaillons donc pas sur le fait que graphiquement, le soft aurait pu être plus travaillé ou qu’il existe déjà d’autres Tales of plus aboutis au Japon : ce Tales of Graces F nous promet plusieurs heures de bonheur avec une très belle histoire, certes longue à se mettre en place, des cinématiques animées de toute beauté, des musiques divines et un gameplay d’une profondeur incroyable pour des combats excessivement dynamiques. Et si je vous dis qu’en plus les personnages sont charismatiques à souhait, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas acquérir cette petite perle qui fait plaisir à voir dans nos contrées !
Le Video-Test
Réalisation: 14/20
Si les graphismes du jeu ont été retravaillés pour la HD, on est loin de ce que la PS3 peut fournir, notamment si on compare le soft à un certain FFXIII. Néanmoins, le charme de la patte artistique opère et le style manga rattrape le tout.
Gameplay/Scénario: 17/20
Le soft propose un gameplay plus dynamique que ses prédécesseurs, et il vous faudra un peu de patience pour pouvoir exploiter toute les possibilités offertes, mais une fois la phase d’apprentissage passée, les joutes se révèlent diablement addictives. Les nouvelles fonctionnalités comme les deux types d’Artes distincts et l’obtention de titres liés aux capacités vont vous faire passer des heures et des heures de plaisir. Le scénario, lui, est un peu long à se mettre en place, ce qui pourrait décourager certaines personnes, mais croyez-nous : lorsque l’histoire commence réellement, le jeu devient tout simplement palpitant. Enfin, la dernière partie du jeu, propre à cette version F, vous donnera pleinement satisfaction en vous révélant le destin des héros, six mois après la fin.
Bande-Son: 17/20
Motoi Sakuraba nous offre une composition très soignée, avec ce côté féerique qui lui est propre. Les voix anglaises sont biens doublées et les bruitages de très bonne facture. Du tout bon.
Durée de vie: 18/20
Avec une bonne cinquantaine d’heures de jeu pour voir la fin de la trame principale, il faut encore ajouter une bonne dizaine d’heures pour l’épilogue propre à cette version PS3, sans compter la foule de quêtes annexes. De quoi s’amuser pour un bon bout de temps !
Note Globale N-Gamz.com: 17/20
Tales of Graces F va enchanter le cœur des adeptes de J-RPG. Avec son gameplay nerveux et addictif, son scénario additionnel, ses héros charismatiques et ses musiques enchanteresses, le soft pêche juste un peu graphiquement, de par son statut de portage de jeu Wii. Mais rien qui ne vienne nuire au plaisir de jeu. A recommander à tous les fans de jeux de rôle, de toute urgence !