Review
Qu’on se le dise, les jeux de plateforme 3D sont de retour ! Un mois à peine après la sortie du très hypé Yooka-Laylee, voilà que débarque le nettement moins médiatisé Skylar & Plux: Adventure on Clover Island, héritier de prestigieux duos tels que Jak & Daxter et Ratchet & Clank. Modeste au niveau de ses ambitions et de son budget, le jeu de Right Nice Games saura-t-il convaincre les nostalgiques des platformers de l’ère PS2 ?
New Game Plux
Fraîchement échappée de la forteresse du grand méchant CRT, qui l’a transformée en redoutable combattante amnésique dotée d’un bras mécanique, la féline Skylar va devoir s’allier à la chouette Plux pour sauver Clover Island, une île paradisiaque transformée en enfer mécanique par le tyran à tête d’écran, et ses pauvres habitants enfermés dans des cages.
Comme l’indiquent ces quelques lignes, la petite équipe suédoise de Right Nice Games a bien révisé ses classiques et n’a pour autre but que de servir aux nostalgiques une bonne dose de plateforme classique mais efficace ne cherchant jamais à réinventer la roue. Cette fidélité aux codes du genre suffira-t-elle à convaincre les foules ?
Deux comparses félins pour l’autre
Si le jeu possède de vraies qualités sur lesquelles nous reviendrons vite, autant évacuer tout de suite le sujet qui fâche: la réalisation. On passera rapidement sur la partie purement visuelle du soft, datée mais acceptable, pour se concentrer sur les nombreux bugs qui transforment régulièrement le tout en parcours du combattant. La fluidité, par exemple, est mise à mal à de nombreuses reprises, jusqu’à hacher complètement certaines des séquences les plus chargées en éléments en tout genre. La partie sonore n’est pas épargnée, quelques bugs venant perturber certains dialogues (mention spéciale au tout premier échange entre les deux héros, auquel j’ai eu droit en version chipmunk).
Plus grave encore: arrivé à la toute fin du soft, un bug de progression m’a tout simplement empêché de terminer le niveau en cours. Après avoir contacté les développeurs, qui m’ont assuré que ce glitch était extrêmement rare et qu’ils n’étaient pas en mesure de le patcher (ouille), j’ai dû me rendre à l’évidence et recommencer la partie depuis le début. Manque de chance de ma part, peut-être, mais impossible à passer sous silence dans ce test.
Des sensations qui compensent le manque de finition ?
Agréable à prendre en main, Skylar & Plux fait preuve d’un classicisme à toute épreuve qui laissera de marbre les plus blasés d’entre vous. Si le soft était sorti sur PS2 à l’époque, il se serait fondu dans la masse de séries B plateformesques. En 2017, ce cocktail de plateforme/action/puzzles (simplistes) plutôt dirigiste se révèle suffisamment efficace et rafraîchissant par rapport aux productions actuelles pour tirer son épingle du jeu. Vous parcourrez donc sans vous prendre la tête différents environnements classiques (désert, montagne enneigée, plage de sable fin,…) tout en récoltant différents pouvoirs typiques comme un jetpack permettant de planer un court moment. En libérant les pauvres petits Lo’a (pas forcément bien) cachés dans les décors, vous pourrez augmenter votre barre de vie et, surtout, la durée de vie du soft.
Car, dans le cas présent, qui dit petite équipe dit petit jeu: sans trop sortir des sentiers battus pour partir à la chasse aux Lo’a, vous mènerez les deux héros à la fin de leur périple en deux minuscules petites heures, voire un peu moins. Et même si l’aventure est agréable à parcourir lorsque les bugs ne viennent pas gâcher la fête, on ne pourra s’empêcher de pester contre le manque d’aboutissement d’un projet qui proposait pourtant un fort potentiel trop peu exploité. Par exemple, Plux ne viendra à aucun moment justifier sa présence dans le jeu, hormis son rôle de sidekick bavard. Et bavard ne voulant pas forcément dire drôle, les nombreux dialogues du soft (intégralement en anglais, textes et menus y compris) tombent la plupart du temps à plat, renforçant l’aspect générique et peu mémorable de la chose. Le constat est en revanche nettement plus réjouissant pour la bande originale, ici encore fidèle à ce à quoi le genre nous a habitués mais assez soignée pour accompagner de manière agréable nos péripéties.
Au final, que retenir de ce Skylar & Plux: Adventure on Clover Island ? Pas grand chose à long terme, malheureusement. Mais sur le moment, le jeu de Right Nice Games remplit son rôle de petit platformer sans aucune prétention, imparfait mais efficace (et vendu à petit prix, signalons-le), qui aurait pu être chaudement recommandé si la finition ne laissait pas tant à désirer.
La bande-annonce
Réalisation: 12/20
Ce n’est pas tant le rendu visuel, daté mais satisfaisant, que la note pénalise mais le nombre très important de bugs et la fluidité catastrophique par endroits. Un manque de finition qui nuit de manière très importante au confort de jeu.
Gameplay/Scénario: 13/20
Plus classique, tu meurs ! Le but des développeurs était de réaliser un titre dans la droite lignée des classiques de la plateforme 3D, et c’est chose faite: aucune idée réellement originale n’est à signaler, autant au niveau du gameplay que du scénario. Simple, efficace, mais surtout très convenu et générique, le soft risque de laisser de marbre les blasés et les réfractaires au genre.
Bande-Son: 14/20
Si les doublages sont de qualité variable (il faut dire que la pauvreté des dialogues et des vannes n’aide pas beaucoup les comédiens), la bande originale est soignée et efficace, tout en ne sortant pas des sentiers battus, à l’image du soft dans son entièreté.
Durée de vie: 12/20
Même en cherchant tous les Lo’a emprisonnés, le périple est de très courte durée et laisse un arrière-gout d’inachevé. Le prix très doux de 14,99€ auquel est vendu le soft aide cependant à faire passer la pilule.
Note Globale N-Gamz.com: 12/20
Très prometteur sur le papier, Skylar & Plux: Adventure on Clover Island fait pâle figure face à ses modèles, la faute à un cruel souci de finition et à un manque de personnalité flagrant. La nostalgie et le feeling agréable manette en main en feront tout de même un casse-croûte satisfaisant, à défaut d’être consistant.