Review
Sorti le 6 octobre 2015, développé par Mandragora et édité par Daedalic Entertainment, Skyhill propose un savoureux mélange de Point & Click et de RPG Rogue-Rike sur fond de survie post-apocalyptique. Cette recette faite maison va-t-elle être au goût des joueurs ? La réponse tout de suite !
Hell’s Hostel
Dans Skyhill, vous incarnez un homme d’affaire qui bénéficie d’une suite VIP (avec sûrement une très belle vue) dans un luxueux hôtel. Malheureusement, une guerre bactériologique a décidé de frapper le monde sans crier gare (oui, elles sont comme ça, les guerres bactériologiques !), tuant une majeure partie de la population terrestre et polluant les villes de créatures infernales. La faim commençant à se faire sentir, votre personnage va devoir quitter la sécurité de sa chambre pour tenter de se rendre au rez-de-chaussée de l’immeuble. C’est ainsi que commence votre morbide aventure.
28 étages plus tard
Pour parvenir à survivre, vous allez devoir fouiller chaque pièce de chaque étage, les objets que vous trouverez ayant chacun leur utilité. Certains vous permettront de manger, d’autres de crafter des armes ou encore des soins. Bien entendu, votre descente ne se fera pas sans danger car, rappelons-le, d’horribles créatures voudront faire de vous leur repas du soir. Et comme si cela ne suffisait pas, certaines zones seront carrément plongées dans la pénombre, vous demandant de réparer des tableaux électriques pour y voir plus clair, lesquels servent également à mettre en marche les ascenseurs (très utile puisqu’ils vous feront économiser de la « faim », vous déplacer à pied vous faisant perdre régulièrement un point dans ce statut… jusqu’à en mourir).
Visualisé en scrolling 2D, Skyhill est composé d’une centaine d’étages, chacun se découpant en trois lieux distincts : un appartement sur la gauche et un sur la droite qui vous servent de site de fouille pour trouver d’importantes denrées, puis un palier avec un escalier et… un ascenseur qui ne fonctionne pas toujours. Le gameplay de Skyhill demeure donc assez simple : vous progressez d’étage en étage en ramassant des objets de façon aléatoire (ce qui peut être frustrant par moment et rendre votre aventure très complexe), vous combattez des monstres pour gagner de l’expérience grâce à un système de tour à tour dans lequel vous pourrez laisser votre héros taper au gré de ses envies ou choisir sur quelles parties du corps de l’adversaire il doit se concentrer, et vous améliorez votre appartement en y adjoignant notamment un établi ou encore une porte de sécurité. A noter que vous pourrez choisir, en début d’aventure, une compétence active et une passive qui se débloqueront après votre mort afin de vous aider pour la prochaine partie en vous permettant, par exemple, de déverrouiller toutes les portes. Enfin, l’xp que vous accumulerez vous donnera la possibilité d’augmenter vos stats telles que votre force ou encore votre précision.
Une 2D d’ambiance
La patte graphique 2D donne un joli cachet à Skyhill et son design général est vraiment sympathique même si l’on dénote une répétition des salles et des thèmes visuels, ce qui peut lasser au bout d’un moment. Néanmoins, le titre parvient à instaurer une vraie ambiance et nous pousse inlassablement à continuer la partie, à recommencer après une mort, afin de déceler de nouveaux indices disséminés au compte-goutte et vous menant vers l’une des deux fins du soft. De plus, la mise en scène est très réussie et beaucoup d’événements vous scotcheront immédiatement, comme une scène fixe montrant un personnage froidement abattu ou encore un téléphone qui vous envoie en plein visage des textos alarmant. Idéal pour n’avoir qu’une seule envie : descendre les étages à toute vitesse et vous tirer de là le plus vite possible.
L’ambiance sonore, quant à elle, est vraiment travaillée. On sent que les développeurs ont voulu faire un effort particulier sur ce point avec des enregistrements audios troublants et des doublages d’excellente facture, ce qui permettra au joueur de s’immerger un peu plus dans cette atmosphère de fin du monde claustrophobe.
Et le gagnant de l’hôtel le plus glauque de l’année est…
Même si Skyhill semble manquer d’une dose de travail pour nous livrer un soft vraiment équilibré, il nous offre quand même d’excellents moments et quelques mises sous pression bien senties. Le sentiment de survie est bien présent, et bien que le jeu soit un peu répétitif, son histoire prenante (ce qui est un plus comparé aux autres jeux du genre) et l’ambiance globale qu’il dégage rattrapent cette maladresse. Bref, ce rogue-like aussi addictif qu’intelligent réussit amplement son pari de nous divertir et, vu son prix, il se pose d’emblée comme une belle pépite de la scène indé que l’on vous recommande chaudement!
La Bande-Annonce
Réalisation: 16/20
Skyhill n’a ni la prétention, ni les moyens d’une grosse production. Cependant, son style graphique simple mais diablement immersif et sa patte artistique clairement malsaine procurent au titre une ambiance unique qui lui fait gagner ses lettres de noblesse face à la concurrence. Cerise sur le gâteau, le jeu est fluide en toutes circonstances et la mise en scène est vraiment travaillée pour offrir quelques excellents moments de tension.
Gameplay/Scénario: 15/20
Un gameplay simple et agréable qui permet une prise en main rapide. Chaque action ou combat se fait par un simple clic, les mécaniques sont aisément compréhensibles et la possibilité de débloquer de nouvelles capacités pour faciliter votre partie à chaque mort est vraiment appréciable. On reprochera juste la prédominance du facteur chance pour le loot d’objets utiles lors de vos fouilles, ce qui pourra en frustrer plus d’un. Niveau scénario, il est habilement disséminé au travers de cassettes audio ou de notes que l’on se fera un devoir de collecter pour en apprendre plus sur ce qui a amené à la catastrophe que vous vivez.
Bande-Son: 15/20
Les musiques sont réussies et, conjointement avec les doublages et les bruitages inattendus (saleté de téléphone !), elles vont vous mettre rapidement dans l’ambiance sombre et malsaine de Skyhill en vous faisant ressentir l’angoisse d’être seul dans un hôtel … rempli de monstres !
Durée de vie: 14/20
Quelques heures de souffrance mais aussi de pur plaisir pour qui aime le survival ! Skyhill bénéficie en plus d’un petit prix et d’une énorme rejouabilité. Un Die & Retry intelligent et terriblement addictif puisque vous y découvrirez sans arrêt de nouvelles choses au fur et à mesure de vos parties.
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Skyhill est un jeu qui pourrait paraître sans grande prétention au départ, mais qui tient au final toutes ses promesses de survival! Plaisant à jouer grâce à son gameplay simple mais addictif, il propose en plus un background scénaristique travaillé et une ambiance vraiment malsaine. Seuls bémols : un petit côté répétitif et la trop grande importance du facteur chance pour terminer une partie. Néanmoins, le soft est vraiment très bon et vous fera passer d’excellentes heures de jeu!