Review

Severed fait incontestablement partie du trio de tête des jeux de la Gamescom 2015. Découvert au détour d’un rendez-vous avec les canadiens de Drinkbox Studios (toutes les infos dans cet article : http://n-gamz.com/2015/08/severed-notre-preview-made-in-gamescom-2015/), déjà auteurs de l’excellent Guacamelee, ce Dungeon-RPG tactile sur PlayStation Vita nous a de suite séduits avec son gameplay vif et intuitif, sa réalisation graphique atypique et son ambiance malsaine unique. C’est donc avec énormément de plaisir que nous nous sommes attelés au test de ce qui représente, aux dires des développeurs, une « pause récréative » dans leur calendrier de grosses sorties. Et vous savez quoi ? Parfois, faire une pause, ça fait passer des moments inoubliables !

Le vidéo-test par Neoanderson

Réalisation: 17/20

Severed propose un style graphique unique en son genre, mélange habile de 2D taillée à la serpe (un peu comme le bras de son héroïne…) et de profondeur 3D pour un résultat complètement immersif et visuellement « malsain ». Les monstres sont horrifiques, surtout les boss, le monde autour de vous propose cinq zones radicalement distinctes dans leur design artistique et l’animation est fluide en toutes circonstances, les transitions entre écrans se faisant de façon extrêmement souple. Certains déploreront peut être le côté un peu « épuré » de l’ensemble, mais il s’agit là d’une question de goût. Nous, en tous cas, on adhère complètement !

Gameplay/Scénario: 17/20

Le scénario se révèle de façon très laconique, souvent par l’arrivée de flashbacks ou l’interaction (minime) avec des PNJ au look plutôt cauchemardesque. Pas de choix de dialogue, pas de quête épique, juste l’histoire d’une jeune fille mutilée à la recherche de sa famille dans les limbes, racontée au travers de quelques scénettes à peine animées mais ô combien évocatrices. Niveau gameplay, le côté RPG est présent avec des capacités à booster grâce au démembrement et au craft, tandis que l’écran tactile de la Vita est brillamment utilisé pour les coups classiques et les attaques spéciales, les déplacements pouvant se faire à la croix de direction, au stick analogique gauche ou carrément via les boutons pour convenir aussi bien aux gauchers qu’aux droitiers. Les ennemis, quant à eux, ont tous un pattern propre qu’il convient de retenir pour en venir à bout, et en combattre plusieurs vous mettra vite en stress. Heureusement, la mort est rarement pénalisante au vu des sauvegardes très fréquentes. Seul souci, tenir sa console d’une main pour slasher de l’autre sur l’écran peut devenir un peu complexe sur de longues sessions à cause du poids de la console. Longues sessions qui sont d’ailleurs déconseillées au vu du caractère parfois répétitif inhérent au genre Dungeon-RPG. Hormis cet écueil et deux-trois frustrations liées au côté hardcore de certains combats, la jouabilité est souple, bien pensée, et les développeurs parviennent chaque fois à relancer l’intérêt de l’exploration par des ajouts dont le timing d’apparition est impeccable (nouveau pouvoir, nouveau mécanisme, nouveau monstre… juste quand il faut). Au final, Severed procure beaucoup de plaisir, quelques prises de têtes pour peu qu’on se perde dans ses dédales malgré une carte irréprochable, mais surtout une tension permanent une fois en combat. Un excellent mix !

Bande-Son: 17/20

Lancinante et glauque à souhait, la bande-son fait la part belle aux longues boucles de guitare électrique basse pour apporter au soft un petit air… de Silent Hill ! Du coup, et même si on déplorera le faible nombre de pistes sonores lors de nos longues pérégrinations dans les labyrinthes du jeu, on est vraiment transporté dans le monde de Severed, mystérieux et un peu effrayant. Les doublages, quant à eux, se contentent de cris ou de quelques mots et intonations dans un langage fictif, les dialogues n’étant pas vraiment omniprésents dans l’aventure. Enfin, les bruitages sont réalistes et vous aideront grandement lors de vos rixes, notamment pour savoir quand un ennemi va vous frapper… ou quand vous devrez le démembrer !

Durée de vie: 18/20

Au vu du prix minime de 14,99€ et de la quasi dizaine d’heures de jeu promise par le soft (rajoutez en un peu plus pour explorer les cinq zones de ce monde à 100% et trouver les 43 secrets cachés par les développeurs), la durée de vie de Severed est idéale et vous permettra de vous plonger dans ce monde cauchemardesque sans jamais vous en lasser. Mention spéciale aux respawns juste avant chaque combat perdu, qui ont le bon goût de vous remettre l’intégralité de votre énergie histoire de ne jamais frustrer le joueur.

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Severed ne nous a pas déçus, loin de là ! Si nous avions forcément peur de la durée de vie et de l’intérêt sur le long terme de cette « pause récréative » de Drinkbox Studios, nous avons été amplement rassurés une fois le jeu complet en main. Long (au vu de son prix), beau, nerveux et malsain à souhait, le titre propose un gameplay intuitif qui a le don de vous mettre sous tension lors des combats, avant de calmer les choses par des phases d’exploration à l’animation fluide au possible, et dont l’intérêt se retrouve souvent relancé par l’une ou l’autre trouvaille des développeurs, toujours balancée juste à temps pour éviter l’ennui. Attention néanmoins, sous ce tableau enchanteur se cache un soft plutôt ardu dans ses combats de boss, et qui pourrait frustrer les moins calmes et patients d’entre vous. Vous voilà prévenu !



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!