Un chat-limace…euh… wait, what ?

« Un mignon petit chat-limace pour un jeu violemment hardcore »

Fraîchement débarqué sur Steam et Ps4, Rain World est développé par Videocult et édité par Adult Swim Game. Sachez qu’il est vendu pour la petite somme de 20€ si, après la lecture de ce test, vous souhaitez vous porter acquéreur de ce métroidvania Die & Retry plutôt corsé.

L’épopée de Rain World commence sur une scène déchirante: une joyeuse famille de chat-limaces se fait de gros câlins, il fait un temps charmant, la vie est belle et puis tout à coup… une averse va tout renverser! Notre petit personnage glisse et finit sa chute dans un conduit d’évacuation, totalement séparé de ses parents. Une nouvelle vie l’attend, et elle n’est pas joyeuse !

Manger, mourir, manger, mourir… 

Le but de Rain World est de… survivre, tout bêtement! Pour cela, il va falloir se balader dans un monde froid et hostile où malgré votre petite taille, vous trouverez toujours de la nourriture, mais surtout où vous allez vite devenir le nouveau plat alléchant du menu de plus grosses bestioles. Chaque « journée » se termine par une averse qui vous mettra la pression, vous obligeant à trouver au plus vite l’un des abris plutôt rares disséminés sur la map avant que le déluge ne s’abatte sur vous, synonyme de Game Over.

« Un titre jouissivement frustrant… pour certains seulement »

Petit problème d’entrée de jeu: les devs vous considèrent apparemment considérés comme des adultes à qui l’on n’a plus besoin de tenir la main puisque le but du soft, ses mécaniques de jeu et tout le reste ne vous serons JAMAIS expliquées clairement durant le soft. Rien que le système de Runes est déjà bien galère: chaque fois que vous parvenez à trouver un abri avant le déluge et à y dormir (ce qui sous-entend que vous ayez assez nourriture en réserve… rien que ça c’est plutôt compliqué), vous gagnez une rune sur une échelle graduée. Si vous mourrez, vous perdez une rune. Sachant que certaines portes ont un niveau de runes spécifique pour s’ouvrir… et qu’on ne vous le dit jamais… vous voyez déjà la frustration arriver à grands pas.

Si tout cela vous paraît encore plutôt zen, détrompez-vous !!! Rain World est clairement un die & Retry hardcore tant les difficultés sont légions, les checkpoints absents (hormis vos rares abris anti-pluie), et la maniabilité frustrante. Explications sur cette dernière.

Mais… ça glisse ! 

« L’inertie du gameplay devient vite énervante »

En effet, le gameplay, bien que facile à prendre à main puisqu’il réside principalement dans l’interaction avec des objets vous facilitant la chasse et dans l’utilisation de conduites afin d’esquiver les gros prédateurs que de vous croiser pour vous bouffer avec une petite sauce au poivre, se révèle néanmoins horripilant par moments, la faute à une grosse inertie et à un aspect « glissant » qu’il faut vraiment expérimenter pour comprendre.

De fait, plusieurs problèmes font rapidement leur apparition, hormis le fait d’être largué sans la moindre indication, puisque notre cher chat-limace doit apparemment être… enduit d’huile ! Entre les accroches de saut qui marchent une fois sur douze, les rebords qui vous lâchent et les dérapages incontrôlés, c’est parfois une vraie plaie de diriger convenablement votre avatar. Et vu que la mort est ultra pénalisante, vous imaginez déjà votre manette voler par la fenêtre. Et pourtant, malgré ces écueils, les joueurs hardcore trouveront du plaisir à être enfin considérés pour ce qu’ils sont, et le challenge procure un vrai sentiment d’accomplissement quand on trouve enfin un abri après une bonne trentaine de morts et autant de tâtonnements.

Une petite lueur dans un monde sombre

« Visuellement, Rain World possède une vraie identité graphique »

Avec son ambiance rétro pixel art, Rain World possède une identité qui lui est vraiment propre et participe à nous plonger dans un monde angoissant à l’ambiance de fin du monde. Tous les décors se jouent en dégradé de couleurs très sombres, quelques touches de couleurs très discrètes apparaissent de temps à autre donnant un petit élan de fraîcheur à l’univers sinistre dans lequel évolue notre petit héros tout flasque. Les animations de ce dernier sont plutôt bonnes et générées de façon procédurale, donnant lieu à pas mal de contorsions assez ahurissantes, le tout sans ralentissement.

La bande-son, de son côté, est ultra discrète, participant à l’aspect un peu étouffant du soft : les notes musicales prennent ainsi plus d’intensité lorsque les ennemis sont proches et l’annonce du déluge vous glacera souvent le sang. Les bruitages sont réussis, nous montrant que les développeurs ont eu un sacré souci du détail… malgré leur envie de vous faire perdre toute stabilité mentale.

Masochisme quand tu nous tiens…

Rain World est un jeu qui laisse la communauté mitigée. Il n’est absolument pas mauvais mais ses principes et son gameplay font que certains arrêteront très vite l’expérience tant elle s’avérera frustrante. Non, la mort ne nous va pas si bien que ça, elle épuise, elle nous fait rager au-delà du possible et la surprise est violent lorsque l’on se prend la découverte du système de rang des runes en pleine tête sans avoir été prévenu. Néanmoins, le soft saura trouver son public chez les hardcore gamers et son ambiance, par le biais d’une réalisation très soignée et d’une bande-son convaincante, nous donnera toujours étrangement envie de nous replonger dans l’aventure après avoir respiré un bon coup…

La bande-annonce