Review
Not a mimic
Prey a atterri sur les consoles de salon et les PC le 5 mai dernier. Développé par Arkane Studio, dont le nom ne doit pas vous être inconnu car c’est à eux que l’on doit, entre autres, les très bons Dishonored, le soft est édité par Bethesda, père fondateur de grosses licences devenues cultes avec le temps telle que « Elder Scrolls » ou encore « Fallout ». Bref, un beau CV avant même de commencer.
Dans Prey, le joueur incarne Morgan Yu, homme ou femme au choix, dans une aventure en vue à la première personne sur fond de RPG. Notre cher Morgan pense avoir une vie bien tranquille de scientifique au coeur de la station spatiale Talos 1 dans un futur alternatif où Kennedy n’a jamais été assassiné, et où la conquête de l’espace américaine a pris un essor inattendu. Notre homme (femme) se réveille donc tranquillou, comme tous les matins, prend sa petite douche, se siphonne son petit café, enfile sa combi et hop, direction le centre de recherches où des tests l’attendent.
Mais voilà, les choses ne se passent pas comme habituellement puisque le Docteur Bellamy, qui gère les expériences, se fait méchamment agresser par une créature noire plutôt souple. Et puis plus rien…, vous vous réveillez, comme d’hab, vous filez à la douche, vous buvez votre kawa, vous … Jusqu’à ce qu’une étrange voix, celle d’un dénommé January, vous explique que nous n’avez pas rêvé et qu’une redoutable espèce alien métamorphes, les mimics, a envahi les lieux. Ni une, ni deux, vous allez devoir vous transformer en survivaliste de l’espace !
Toujours plusieurs chemins… toujours plusieurs façons…
Prey est un soft intelligent, proposant toujours plusieurs options pour régler une situation et différents chemins à emprunter afin d’accéder à la zone convoitée. Roi de l’infiltration, pro de la débrouille ou as du bourrinage intensif, tous les profils de joueurs seront comblés. Ainsi, il y a toujours diverses façons d’appréhender l’exploration: en empruntant des conduits de ventilation, en déplaçant des objets, en se fabriquant des accès avec le pistolet à glue ou encore en fouillant afin de trouver des cartes d’accès ou des codes pour débloquer des portes. Rayon background, les joueurs aimant prendre le temps de lire tout ce qui traîne seront ravis : entre les livres, les mails, les journaux audio et j’en passe, l’univers du titre, allant de sa station à ses protagonistes, s’installe doucement mais sûrement, nous montrant tout le savoir faire d’Arkane en matière d’histoires annexes.
Le soft propose aussi plusieurs approches de combat, par le biais d’armes conventionnelles certes, mais aussi grâce à des compétences un peu plus particulières. Notre Morgan va ainsi trouver sur son chemin des neuromods, dispositifs ô combien agréables à s’inoculer puisqu’une « charmante » piqûre dans l’oeil vous permettra de débloquer des aptitudes dans un arbre de compétence plutôt étendu, divisé dans un premier temps en trois catégories : scientifique, ingénieur et sécurité. Au fil de l’exploration de Talos 1, vous mettrez également la main sur le Psychoscope, un appareil permettant de scanner votre environnement ainsi que vos ennemis, ce qui vous ouvrira la voie des catégories de compétences énergétique, transformation et télépathie. Vous l’aurez compris, Prey propose une masse de possibilités quant à votre façon de vous en sortir en vie!
Bioshock dans l’espace ?
Visuellement, le bébé d’Arkane revendique et assume totalement son côté très Bioshock, faisant honneur à la série de Ken Levine dans sa réalisation et son design artistique très sixties, s’élevant presque comme un petit frère spirituel des aventures sur Rapture. Le style très art déco futuriste et des clins d’œil sur certaines scènes feront même vibrer les fanas du genre. Si l’on ajoute à cela un level design merveilleusement bien pensé afin d’avoir toujours de nouveaux endroits à explorer au fil de votre avancée dans vos arbres de compétences, vous devinerez que Prey en jette avec un moteur 3D bien plus convaincant que celui utilisé sur Dishonored 2 (qui était pourtant un moteur « maison » basé sur l’ID Tech). Pas de bugs donc, pas de lags, mais on pourra déplorer quelques crashs sur la version PC. Rien de récurent ni bien méchant, rassurez-vous.
La bande-son du soft, quant à elle, s’avère très bonne et toujours juste dans son ambiance et dans ses doublages entièrement en français. On ressent vraiment le vide intersidéral qui nous entoure et le moindre bruit suspect prend, dans les coursives désertes de Talos, des airs de menace imminente, d’autant que les Mimics ont la faculté de prendre l’apparence des objets du quotidien pour mieux vous surprendre! Soyez vigilants, la moindre tasse à café peut… vous tuer! Un projet abouti et bien mené qui propose une véritable immersion dans un univers froid, oppressant mais étrangement… très séduisant!
Lost in Space
Prey est une aventure épique, offrant une liberté d’action plutôt conséquente dans un environnement pourtant restreint. L’ambiance visuelle et sonore du soft nous emmène dans un univers pensé de façon très intelligente par Arkane, à tel point que malgré le risque, malgré les ennemis pouvant se trouver à proximité, on s’arrête parfois tout simplement un moment pour admirer le paysage, les décors et profiter de ces rares instants de solitude et de calme avant de repartir bousiller du mimic à tour de bras, le tout sur fond de scénario sombre et dense à souhait. Un titre à posséder pour les amateurs du genre, les curieux, les adeptes de bestioles étranges ou, tout simplement, les fanas de science-fiction et les gamers dans l’attente d’un Bioshock 4 qui ne vient toujours pas!
La bande-annonce
Réalisation: 17/20
Gameplay/Scénario: 18/20
Le scénario de base de Prey, bien que classique (des extraterrestres voulant bouffer de l’humain à bord d’une station spatiale…) est prenant dès les premières minutes. Son développement évolue selon les positions que vous choisissez en jeu tandis que les notes, mails et autres fichiers audio donnent un aperçu plus poussé du petit monde du soft. Le gameplay, quant à lui, est à la hauteur du studio de développement: intelligemment pensé et permettant à tous type de joueur de trouver sa façon de procéder sans jamais s’ennuyer.
Bande-Son: 17/20
Toujours dans la même lignée qualitative, la bande-son de Prey est immersive et toujours savamment dosée. Le doublage français est, à ce titre, une vraie réussite.
Durée de vie: 17/20
La durée de vie de Prey est difficilement quantifiable puisqu’elle variera énormément d’un joueur à l’autre. A vous de voir si vous souhaitez rusher l’expérience ou prendre le temps d’explorer tous les recoins de Talos 1, débloquer les divers succès qui, pour certains, vous obligeront à retenter l’expérience sans prendre les mêmes décisions… En moyenne, vous pouvez néanmoins compter sur 15 à 20h de jeu.
Note Globale N-Gamz.com: 17,5/20
Prey est un quasi sans faute ! Le soft nous plonge dans une histoire et une atmosphère unique faisant indubitablement penser à Bioshock pour son look rétro futuriste, tout en nous proposant une profusion de possibilités de gameplay et un level design bien pensé afin de rendre l’expérience encore plus intéressante et aboutie, sans jamais tomber dans la répétition. Le titre d’Arkane est clairement l’un de ces jeux à posséder absolument dans sa collection pour qui veut prendre le temps de découvrir tout ce qui gravite autour de la trame principale déjà conséquente du jeu. Vous l’aurez compris, Arkane nous balance une fois de plus du lourd et on a hâte de voir ce que nous réservent nos frenchies pour la suite !