Review
Les origines du mal
Parasite Eve, premier du nom, était un mix improbable et pourtant totalement maîtrisé entre le survival/horror et le jeu de rôle (avec une prédominance pour ce dernier). Jamais sorti en Occident, il avait néanmoins bénéficié d’une traduction en anglais pour le marché américain, ce qui avait permis aux hardcore gamers de l’époque de s’essayer à ce titre culte et de découvrir la magnifique Aya Brea, fliquette du NYPD aux pouvoirs paranormaux. Le deuxième épisode reprenait le même mélange mais inversait les proportions et nous proposait un clône de Resident Evil avec des statistiques et du custom d’arme très léger. Moins inoubliable que son aîné, cette suite avait au moins eu le mérite d’arriver dans nos contrées. Aussi est-ce avec une joie non dissimulée que nous accueillons cet opus PSP qui change radicalement la donne!
Oubliez l’aspect survival/horror et le scénario des deux précédents épisodes. Ici il est question de third person shooter et d’une histoire alternative. Rassurez-vous, l’héroïne principale est toujours Aya Brea, certains personnages clés répondent présents et la Miss n’a rien perdu de sa superbe. Retrouvée amnésique sur le parvis d’une église new-yorkaise la veille de Noël 2010, dans une robe de mariée tâchée de sang, notre demoiselle est recueillie par Hyde Bohr, le chef scientifique du CTI, organisme chargé de lutter contre les menaces bio-terroristes. Le hic, c’est que la découverte d’Aya coïncide avec l’arrivée en ville des Twisteds, mutants maîtrisant l’art du voyage spatio-temporel. Tel un virus, les Twisted vont coloniser le monde ville après ville, incubant les humains dans des tours organiques appelées Babels. Nous sommes à présent en 2014, et la révolte s’organise enfin.
L’overdive, l’idée de génie!
Aya Brea semble en effet dotée des mêmes pouvoirs de déplacement spatio-temporels que les Twisteds. Au sein du CTI, elle est la seule à pouvoir utiliser l’Overdive, une technique qui lui permet de se téléporter dans le corps de tout être humain et d’en prendre le contrôle. Grâce à l’Overdive Device mis au point par Bohr, elle va se voir confier pour mission de réécrire l’histoire en téléportant son esprit directement dans le passé. C’est donc au travers de 6 chapitres divisés eux-mêmes en sous-sections qu’Aya va affronter les Twisteds en parasitant le corps des malheureux ayant dû faire les frais de la cruauté des mutants.
Le jeu se présente de fait sous la forme d’un jeu de tir à la troisième personne où vous allez défourailler des Twisteds par dizaines au moyen d’armes à feu à sélectionner en début de niveau ou à récupérer en « overdivant » vers tout être humain susceptible d’en détenir. L’overdive, justement, est au centre du gameplay. Sur simple pression du bouton Triangle, le jeu affiche tous les individus que vous êtes susceptibles de posséder, ainsi que leur arme de prédilection et leur condition physique. Une fois votre choix effectué, vous quitter le corps que vous contrôliez pour vous retrouver instantanément dans votre nouvel hôte, tout en gardant à l’écran les traits de la belle Aya. Ajoutez à cela un système de couverture bien pensé et la possibilité de switcher entre quatres armes en permanence ou d’utiliser un état de fury pour peu que l’on ait rempli la jauge adéquate, et vous aurez compris que le jeu est bien plus intelligent qu’il n’en a l’air.
L’overdive, pour y revenir, permet également de « plonger » son esprit dans celui des Twisteds afin de leur causer de gros dégâts, voire même de les détruire de l’intérieur. Pour ce faire, il est nécessaire d’affaiblir les ennemis via une autre innovation du gameplay: le « cross-fire ». En possédant et déplaçant à couvert au moins deux soldats, vous pouvez engager un véritable tir croisé ciblant un mutant en particulier. Il est nécessaire de maîtriser à la perfection ce système et dès lors de placer correctement ses « hôtes » si vous souhaitez vous en sortir face aux Twisteds les plus puissants. Les joutes deviennent donc très vite stratégiques et sauvent largement le soft de la redondance caractéristique des third person shooter.
Et le rpg dans tout ça?
L’aspect rpg est toujours présent, via les classiques XP mais ausi notamment au travers des armes à acheter et à customiser à foison pour peu que vous ayez le niveau de maîtrise pour ce type de flingue et que vous ayez assez de battle points. Battle points que vous récolterez en parasitant du Twisted ou en finissant les chapitres sous certaines conditions, intitulées « feats », telles que parcourir le niveau en moins de 10 minutes, ne laisser aucun soldat mourir, etc. De plus, l’autre côté rpg du soft réside dans diverses aptitudes qu’Aya pourra apprendre via un damier ADN. Composé de 9 cases, ce damier reçoit des lots de deux ou trois sphères ADN que vous récolterez sur les hôtes parasités. Vous pourrez lier les sphères de même type et surtout fusionner toutes les sphères entre elles pour vous faire un jeu génétique ultime, vous octroyant une meilleure défense, la possibilité de reprendre votre énergie après chaque overdive ou encore l’obtention de nouveaux pouvoirs destructeurs. Certaines fusions apportant leur lot d’inconvénients, SquareEnix a privilégié l’essai en vous permettant de recommencer à l’infini le même mix jusqu’au résultat voulu. Ca évite les RESET intempestifs^^.
Techniquement, le jeu est l’un des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir sur PSP. Utilisant le moteur de Final Fantasy Crisis Core, les graphismes sont de toute beauté et les Twisteds clairement modélisés. L’animation ne ralentit jamais quel que soit le nombre d’ennemis présents à l’écran, et la maniabilité est instinctive malgré l’absence d’un second stick analogique. Les combats sont nerveux, parfois longs, et les niveaux sont variés sur le plan visuel. Dommage que le level design soit un peu simpliste, le soft étant extrêmement linéaire, s’orientant plutôt dans une successions de couloirs plus ou moins larges. Heureusement, de nombreux moments de bravoure viennent rompre l’éventuelle monotonie et ne vous étonnez pas de piloter un hélicoptère, une tourelle de tank ou encore le tir d’un satellite militaire! Sur ce point, vous allez en avoir pour votre argent.
Un gameplay inventif au service d’une histoire…nébuleuse!
Enfin, le scénario, qui s’élabore au travers de visions cauchemardesques, pose énormément de questions et donne envie d’en savoir plus. Cependant, passés les trois ou quatre premiers chapitres, il subit un énorme cliffhanger et nous perd quelque peu. On a vraiment l’impression que les développeurs ont oublié un niveau pour nous expliciter comment on passe d’une situation A à une B totalement contraire. Néanmoins, on continue en se disant que la fin nous apportera toutes les réponses…et il est vrai que le combat final dantesque et la séquence en image de synthèse qui suit (et qui dure plus de 30 minutes) apportent leur lots de révélations, mais il convient d’avouer qu’en définitive, on reste en grande partie dans le flou artistique. Point positif, par contre, le fait que SquareEnix nous montre une Aya Brea différente de celle que nous avions l’habitude de connaître et…bien plus humaine: elle pleure, elle saigne, elle souffre et la peur peut se lire sur son visage. On s’identifie totalement à elle au travers des somptueuses cinématiques du jeu (dont celle du concert, que je vous ai mis en vidéo à la fin de ce test!), un régal!
Bref, avec une réalisation de haute volée, un système de jeu jouissif à souhait, une action non stop et un aspect RPG plus que sympathique, Parasite Eve The Third Birthday comblera les amoureux de TPS autant que ceux d’Aya Brea. Bien sur, certains pesteront contre le scénario nébuleux à base de voyage dans le temps, mais on ne peut que s’incliner devant la prise de risques de SquareEnix qui a envoyé notre douce parasiteuse dans une aventure totalement différente de ses précédentes, en lui offrant en plus un très haut degré de rejouabilité via une pléthore de bonus à débloquer. Du travail d’orfèvre au service de l’une des plus belles héroïnes de jeu vidéo!
Réalisation: 18/20
L’un des plus beaux moteurs graphiques de la psp au service de l’une de ses aventures les plus sombres et complexes, çà ne peut que donner un visuel délicieusement torturé et des personnages charismatiques. Une franche réussite.
Gameplay/Scénario: 16/20
Un third person shooter de haute volée, sans temps morts et bénéficiant de quelques séquences d’anthologie. Dommage que le scénario, qui démarrait pourtant bien, ne sombre dans le flou total une fois la moitié du jeu passée.
Bande-Son: 16/20
On retrouve avec une délectation non feinte les musiques du premier opus, réorchestrées de main de maître pour l’occasion. Les nouvelles composition sont très sympathiques et les doubleurs américains sont plus que crédibles. Rien à redire.
Durée de vie: 17/20
Comptez une dizaine d’heure pour en voir le bout une première fois, et plus du triple si vous comptez obtenir les dizaines de bonus offerts gracieusement par SquareEnix aux plus méritants. Costumes, armes ultimes et cheats codes seront en effet votre lot quotidien au fur et à mesure que vous persévérerez dans votre quête des 100%.
Cool blog!
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