Review

Présenté à l’E3 2014, No Man’s Sky nous avait empli la tête d’images magnifiques, promettant des millions d’heures d’exploration, des quintillions de planètes à ne savoir qu’en faire, et des possibilités de destinées incommensurables telles que devenir un magnat de l’économie intersidérale, un redoutable chasseur de prime ou encore un aventurier en quête de mondes inconnus à répertorier. Bref, un jeu sandbox dans un univers si gigantesque que l’on avait du mal à l’imaginer. Après deux ans d’attente et quelques mois de retard, voilà enfin le « messie » qui débarque sur PC et PlayStation 4. Les promesses ont-elles été tenues ? La réponse dans notre test ! 

Seul au monde… enfin dans l’univers tout entier plutôt

Partez à la découverte de 18 quintillions de planète... tout seul!

Partez à la découverte de 18 quintillions de planète… tout seul!

No Man’s Sky est le plus audacieux projet de Hello Games, un studio créé en 2009 par des anciens de Criterion Games et d’EA, à qui l’on doit la saga Joe Danger. Victime d’un énorme « hype train » sur le net quelque mois avant sa sortie, les joueurs cristallisant leurs fantasmes les plus fous dans le projet, le soft va connaître un lancement plutôt mouvementé et des avis en demi-teinte. De fait et pour recadrer le débat, ce test va d’emblée prendre No Man’s Sky pour ce qu’il est et ce qui a été annoncé par les développeurs : un jeu d’exploration spatiale dans un univers démentiellement grand, généré aléatoirement, où vous serez maître de votre destinée : explorateur, trader, pirate de l’air… j’en passe et des meilleures.

Avant de débuter, néanmoins, il convient de s’arrêter sur le lancement anarchique du titre, repoussée plusieurs fois, avant un ultime report de quelques jours pour les PCistes, entraînant une certaine grogne des gamers… autant dire que les choses commencent mal ! Le jour J, de nombreux soucis techniques sont à déplorer, sur PlayStation 4 mais encore plus sur PC. De mon côté, avec ma bécane de guerre, j’ai eu la chance de ne rencontrer aucun problème, mais on ne pouvait faire l’impasse sur les doléances des joueurs: entre framerate poussif, freezes et crashs en tous genres. Heureusement, des patchs correctifs ont rapidement été déployés pour régler une majeure partie de ces soucis, rendant le titre bien plus praticable. Idéal pour notre test, donc !

Une destinée gravée dans les étoiles

A vous les joies de la récolte de matériau, du crafting et de la gestion d'inventaire

A vous les joies de la récolte de matériaux, du crafting et de la gestion d’inventaire

Notre petit explorateur à la première personne démarre sa quête sur sa première planète parmi les 18 quintillions que compte le soft, l’épave de son vaisseau n’est pas loin. Il va falloir vous habituer à votre équipement et aller chercher les éléments nécessaires aux réparations de votre seul ami dans le jeu, votre embarcation spatiale !

Toujours suggéré, le scénario va vous emmener aux confins de la galaxie, à la découverte de systèmes solaires, de mondes remplis de leur propre végétation, d’animaux exotiques et de cultures oubliées ! Chaque astre possède ainsi son climat, ses intempéries, sa faune, sa flore, ses bâtiments… le tout généré aléatoirement grâce au fameux algorithme vanté depuis des années par les petits gars d’Hello Games. Ne reste plus qu’à se faire aux quatre piliers fondamentaux du soft : explorer, combattre, commercer et… survivre !

Atterrissage imminent, météo toxique et …sentinelles agressives !

Partagez toutes vos découvertes dans l'atlas online, consultables par tous les gamers

Partagez toutes vos découvertes dans l’atlas online, consultables par tous les gamers

Commençons par la base du soft : l’exploration ! Armé de notre multi-outils et de notre scanner, on part pour une balade à la recherche des éléments dont on a besoin pour faire fonctionner le vaisseau, maintenir notre combinaison de survie à 100% de ses capacités et recharger notre outil d’extraction qui nous sert accessoirement… d’arme contre les sentinelles protégeant les planètes les plus riches en ressources. On scanne donc tout ce qui bouge, vivant ou non, afin de découvrir toutes les espèces de l’astre sur lequel on s’est échoué et toucher une jolie somme de crédits en uploadant toutes ces données dans l’atlas online, partagé avec tous les autres joueurs de No Man’s Sky. Bien entendu, on ne tardera pas à trouver sur notre route des abris, des plateformes commerciales et des reliques d’autres espèces… A ce stade de surprise, on profite vraiment de chaque moment. Puis vient l’instant fatidique : celui où il faut aller de l’avant et partir explorer le vaste univers. A nous l’espace !

Les étapes de voyage vous poussent à explorer plus, toujours plus

Les étapes de voyage vous poussent à explorer plus, toujours plus

Par de petites aides et des « étapes de voyages » fonctionnant comme des trophées ou succès, le « scénario » avance à petit pas et le titre vous invite très vite à vous poser sur une nouvelle planète. Rebelote : on repart pour des heures et des heures d’exploration et de récolte de matières premières avec notre multi-outil ! Bien entendu, entre deux atterrissages, on reste un chouïa dans l’immensité spatiale, histoire de dézinguer du vaisseau pirate, de se rendre dans l’une ou l’autre base spatiale ou encore de s’approcher d’une anomalie, bref on s’occupe !

C’est là qu’intervient le premier couac, après quelques heures de jeu seulement. En effet, si les planètes sont bien générées aléatoirement, on retrouve très vite la même végétation selon le climat défini (neige, chaleur, toxique…). Rien de bien méchant, on vous rassure, et mine de rien le dépaysement est toujours assuré, mais ce qui gêne vraiment c’est la forte redondance de l’architecture des divers bâtiments croisés. A croire que toutes les espèces extraterrestres ont les mêmes goûts d’un point de vue immobilier ! De plus, ne vous attendez pas à des biomes : une planète est égale à un décor. Pas de climats différents sur le même astre, pas de changements environnementaux, hormis les tempêtes bien sûr. Dommage pour le « réalisme » !

Extraction, commerce et crafting !

Vous devrez apprendre le langage des races rencontrées

Vous devrez apprendre le langage des races rencontrées

On se doute que trouver quelqu’un dans un système de plusieurs milliards de millions de centaines de planètes équivaudrait à chercher une aiguille dans dix mille meules de foins (parce que une, c’est trop facile), mais pourtant l’espoir de pouvoir pratiquer l’expérience à plusieurs, en coopération, faisait partie des rêves des gamers. Soyons clair, il vaut mieux vous mettre en tête de suite que No Man’s Sky est un jeu SOLO dans un univers MULTIJOUEURS.

Ainsi, si Sean Murray, l’un des charismatiques fondateurs de Hello Games, a laissé entendre qu’il voudrait développer des systèmes facilitant la rencontre entre les joueurs, ne prenez pas NMS en imaginant jouer avec vos amis ! Personnellement, je n’ai aucun problème avec le fait d’être seule, car je trouve que l’exploration n’aurait pas le même goût à plusieurs. Je ne fais pas la course pour découvrir une planète, je ne suis pas en compétition. Bref je profite tranquillement du soft sans me prendre la tête. Et j’aime ça, mais je conçois que d’autres personnes puissent trouver cela frustrant.

Vous pensiez devenir pirate de l'espace... raté!

Vous pensiez devenir pirate de l’espace… raté! Le côté sandbox est totalement absent!

Par contre, quand on nous parlait de devenir un magnat du commerce intergalactique, je n’imaginais pas que cela se résumerait à… vendre ses éléments de craft et c’est tout ! Pirate de l’air ? Hormis des combats plutôt clairsemés dans votre système stellaire… cela ne vole pas bien haut non plus. En clair, on a vraiment affaire ici à un soft taillé pour l’exploration et le crafting pur et dur, vous obligeant à calculer vos ressources pour vous en sortir, du moins dans tous les débuts, lorsque votre inventaire se veut plutôt limité en place et votre vaisseau ridiculement petit. Par la suite, vous apprendrez à maîtriser efficacement les ressources de bases (Carbone, Plutonium, Fer, …) et à utiliser les recettes les plus rapides et les plus lucratives pour booster votre compte en banque histoire d’acquérir cette fameuse navette de combat qui vous fait de l’œil depuis les tous premiers trailers ! On appréciera également les nombreuses possibilités de customisation de votre multi-outils, allant de la perforation de matériaux de plus en plus solides à des tirs de laser en rafale. Idéal pour piller une planète toute entière et se défaire des terribles sentinelles qui la protègent.

Lost in space ?

L'architecture des bâtiments est toujours la même. Bonjour la crédibilité!

L’architecture des bâtiments est toujours la même. Bonjour la crédibilité!

Niveau maniabilité, notre petit astronaute paumé au fin fond de l’espace se dirige très facilement. On retrouve les contrôles basiques des jeux à la première personne pour les déplacements, l’utilisation du multi-outils et pour le vol en jet-pack. Très intuitif, le soft se prend en main rapidement. L’inventaire et le craft se montrent tout autant maîtrisés dès l’instant où vous aurez compris qu’il va falloir vous mettre en quête de capsules de survie histoire d’agrandir la capacité de votre sac. Quant au côté sandbox… et bien on cherche toujours : pas de housing, pas de constructions, rien… nada… mais on nous a promis la construction de forteresses spatiales dans une prochaine mise à jour.

Les combats dans l’espace, quant à eux, sont plutôt rares et n’ont rien d’épique malheureusement. On envoie quelques salves sur les vaisseaux ennemis et hop… terminé ! Loin, très loin de ce qui nous avait été présenté par trailers interposés. Autre bémol : la gestion du voyage entre systèmes qui se révèle très hasardeuse. Rassurez-vous, au bout d’un moment on s’y fait mais on passe par de sacrées galères avant.

Des planètes hautes en couleurs

De loin, les textures sont vraiment déplaisantes... et l'absence de biomes rend les planètes redondantes

De loin, les textures sont vraiment déplaisantes… et l’absence de biomes rend les planètes redondantes

La réalisation de No Man’s Sky est « particulière ». En effet, on est très loin de l’hyper réalisme mais on se rapproche bien plus d’un univers presque cartoon. Les couleurs sont chatoyantes, parfois même trop, mais un mod existe déjà sur PC pour expurger l’image de ce filtre un peu trop prononcé et donner un aspect plus naturel, plus travaillé et plus profond à l’ensemble. En ce qui concerne les bugs, lags et autres crashs relayés sur les forums, je dois être chanceuse car je n’ai rien expérimenté de tel, hormis une apparition tardive du décor. De fait, si la profondeur de champ est énorme, le niveau de détails ne va pas bien loin et évolue au fur et à mesure que l’on avance, mais pas assez vite à mon goût.

NMS possède quoiqu’il en soit une panoplie de planètes toujours sympathiques à explorer même si elles souffrent du sentiment de déjà-vu par moment, et surtout d’une faune tantôt toute mignonne, tantôt creepy au possible ! Les créatures vues dans les divers trailers et qui ont fasciné les gamers sont loin de celles que l’on croise ingame !

Malgré ses filtres graphiques dignes d'Instagram, No Man's Sky offre parfois de purs moments contemplatifs

Malgré ses filtres graphiques dignes d’Instagram, No Man’s Sky offre parfois de purs moments contemplatifs

La bande-son, quant à elle, s’avère excellente. L’ambiance musicale sonne toujours juste dans le thème de la science-fiction et les différents effets anxiogènes ou épiques sont savamment dosés. On ne tombe jamais dans le too much. Les bruitages se montrent également plutôt pertinents, et le doublage vocal de votre combinaison est robotique juste ce qu’il faut. Zéro fausse note sur ce point.

Des hauts et des bas…

En l’état et pour être honnête, No Man’s Sky est un très bon jeu… d’exploration only ! On est très loin de ce qui était annoncé et le soft nous donne presque l’impression d’être en accès anticipé. Autant dire qu’à 60€, ça fait cher la balade ! Et pourtant, Sean Murray est sur le front, annonçant que son équipe travaille d’arrache-pied afin de rendre son bébé un peu plus à la hauteur des espérances placées en lui par les joueurs et je ne doute pas que Hello Games va se battre afin de leur faire honneur !

Bref, comprenez-moi bien : je ne suis pas ultra déçue comme certains par NMS, surtout après toute cette attente, et ce n’est pas un mauvais jeu. J’adore chaque minute que j’y passe mais il y a toujours un mais : chaque point positif du soft cache son contraire, ce qui a tendance à en frustrer plus d’un sur le long terme. Néanmoins, si vous cherchez un titre qui vous permettra de vous perdre pendant des centaines d’heures dans l’espace, seul dans l’immensité de l’univers, il vous ravira. Mais si vous attendiez de No Man’s Sky un jeu sandbox complètement ouvert vous offrant des tonnes de possibilités, passez votre chemin… pour l’instant.

La bande-annonce

Réalisation: 14/20

NMS n’est pas moche, loin de là, mais ce filtre graphique façon Instragram sous acides lui procure des textures vraiment étranges, même avec une carte 3D de pro. Rien qui ne nuise trop à l’expérience de jeu, néanmoins, alors pourquoi une note si basse me direz-vous ? Et bien pour sanctionner l’architecture des bâtiments bien trop identiques entre eux, tout comme ces planètes qui gardent le même profil sur tout le temps qu’on les traverse (hormis quelques tempêtes deci-delà), alors que rien que sur la nôtre, il existe différents biomes. Sincèrement, avec trois races extra-terrestres avancées dans le soft, vous voudriez me faire croire qu’ils ont tous la même façon de construire ? Nope ! Ajoutez à ça l’affichage tardif des éléments du décors et vous comprendrez que No Man’s Sky est loin de la claque visuelle attendue, mais se laisse néanmoins suivre visuellement sans trop de frustration.

Gameplay/Scénario: 13/20

Le scénario est expédié en dix secondes et vous emmène vers une quête spirituelle bien trop suggérée. On le survole donc sans jamais s’y accrocher. Le gameplay, quant à lui, est efficace et bien pensé en matière d’exploration et de craft, mais on est tellement loin de ce qui était annoncé au début que forcément la note s’en ressent. Le côté sandbox, pourtant indiqué sur la page Steam du jeu, est introuvable et les belles paroles promettant une aventure qui VOUS ressemble en vous permettant d’incarner un marchand renommé ou un redoutable pirate de l’air ne se ressent jamais ingame. Enfin, l’aspect répétitif inhérent au genre survival/crafting à outrance, se fait forcément un peu trop présent passé une dizaine d’heures de jeu. Les fans, comme moi, ne verront pas le temps passer… mais les autres.

Bande-Son: 16/20

Musique futuriste au top, bruitages dans le même ton et doublage de votre combinaison plutôt crédibles : l’ambiance sonore de ce No Man’s Sky est très réussie, c’est un fait. A ce niveau, le boulot est soigné, ça se sent et c’est d’autant plus dommage que l’on soit si seul dans cet immense espace de jeu. On aurait adoré y vivre une histoire épique pleine de NPC charismatiques avec qui converser dans des langues exotiques savamment doublées.

Durée de vie: 15/20

Si vous aimez l’exploration et le crafting, vous n’allez pas compter votre temps de jeu et le compteur va vite afficher les 10h puis 20, 30, 40, 50, … On lance une partie et la vie s’arrête autour de vous. Par contre, si ce n’est pas votre tasse de thé, vous ne ferez pas long feu sur le soft tant la solitude, la monotonie et la lassitude vous gagneront.

Note Globale N-Gamz.com: 13/20 (en l’état)

J’aimerais mettre tellement plus à No Man’s Sky ! Pourquoi ? Parce que personnellement j’ai pris énormément de plaisir à me promener pendant des heures dans le jeu de Hello Games et malgré le nombre d’heures que j’affiche déjà au compteur, je ne me lasse pas ! Mieux, le titre a le don de me détendre. Cependant, les développeurs nous avaient promis un jeu sandbox dont on ne perçoit jamais la couleur, mais aussi des « carrières » que l’on ne frôle jamais du pad ainsi qu’un univers ultra diversifié alors qu’il ne l’est pas tant que ça au final. Un ratage pour un lancement en grande pompes, qui nous fait vraiment croiser les doigts pour que le studio corrige le tir rapidement à grands coups de mises à jours pour enfin nous offrir le No Man’s Sky qui mettra tout le monde d’accord, celui qui nous faisait rêver depuis bientôt deux ans. Ici, on a le désagréable sentiment d’avoir affaire à un soft en accès anticipé… et à 60 Euros, ça peut faire mal si on n’entre pas dans le trip. A essayer impérativement avant de craquer donc !



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LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !