Review
Maxine Cauldfield est de retour dans Life is Strange Double Exposure sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series ! Est-ce pour nous jouer un mauvais tour ? Disons que c’est plutôt pour en subir un, le destin semblant avoir un crush pour cette jeune photographe qui nous avait déjà fait pleurer derrière nos écrans en 2015 dans le tout premier Life is Strange, alors développé par DON’T NOD. Cette fois c’est le studio Deck Nine qui s’y colle, lui qui nous a emmené voyager aux côtés de Chloé et Alex dans Before the Storm. Alors, ces retrouvailles avec cette chère Max, auparavant capable de voyager dans le passé, sont-elles pleines de joie et d’amour ou bien le côté nostalgique de ce retour ne pourra-t-il pas tout sauver pour les fans de la première heure ? Ma réponse dans ce test complet sur PC et soyez rassuré : pas besoin de rembobiner… tout va bien se passer !
Attention spoilers juste pour ce début de review :
Peu importe les choix que vous aurez fait dans Life is Strange premier du nom, vous ne reverrez pas votre amie aux cheveux bleus, alias Chloé. Décision scénaristique tout à fait compréhensible puisqu’elle n’est plus à présent qu’un souvenir, plus ou moins douloureux. La vie est ainsi faite de rencontres et s’il y a bien une chose que la licence nous a apprise, c’est de savoir dire au revoir. Visiblement, certains joueurs ont un gros problème avec ça mais personnellement, en rejouant au premier LiS il y a deux ans de cela, je me suis rendue compte avec le recul que cette chère Chloé était quand même vachement toxique et que Max ne méritait sûrement pas tous les traumas qu’elle s’est infligée pour elle, peu importe le chemin emprunté. Bref, tout cela pour vous dire que personnellement, je n’ai absolument aucun souci avec le fait que Chloé ne soit pas de la partie, Life is Strange étant avant tout l’histoire de Max et Double Exposure semble clairement vouloir remettre l’église au milieu du village.
Les années ont passé…
Aussi bien IRL que dans la vie de Max. Ainsi, après avoir bourlingué, toujours son appareil photo à la main, elle a fini par poser ses valises à l’université de Caledon où elle occupe un poste de professeur. La vie est plutôt douce, notre demoiselle a tissé des liens sur le campus, ses pouvoirs paranormaux ne sont plus que de l’histoire ancienne, du moins jusqu’à cette triste soirée où elle trouve le corps de son amie Safi, couchée dans la neige, une balle dans la poitrine. Une impression de déjà vu ? Et bien pourtant ici point d’assassin, point de logique à ces évènements… mais Max n’a pas dit son dernier mot et la réalité va encore en prendre un coup dans les dents car à présent, exit le voyage dans le temps et place à la possibilité de naviguer entre la réalité A, dans laquelle Safi est morte, et la réalité B où cette dernière est encore en vie.
Vous allez donc pouvoir vous lancer dans une enquête contre le temps pour comprendre qui a tué votre amie Safi et pourquoi. De quoi altérer le temps et entraîner une kyrielle de conséquences suite vos voyages dimensionnels. C’est une fois de plus habilement mené, avec des choix qui auront clairement des répercussions sur la suite de votre aventure, mais cette fois sans aucune possibilité de ne pas assumer ces derniers puisqu’il vous est impossible de remonter le temps en levant la main. Le seul reproche que je pourrais faire au scénario, c’est son petit twist final pas forcément nécessaire mais je chipote, puisqu’à vrai dire je me suis régalée pendant plus de dix heures et que je compte bien repartir pour explorer les autres choix proposés par l’épopée de Deck Nine.
Cette bonne vieille Max…
Toujours attachante, toujours un poil cringe, un amour qu’on sentait bien tisser ses fondations à Blackwell, bref Max a certes vieilli mais c’est toujours notre chère Maxine. Ses erreurs, ses terreurs, sa façon d’avancer et son empathie, conséquences de ses expériences passées, n’efface en rien l’attachement que l’on avait pour elle et que l’on redécouvre quelque part avec cette nouvelle version d’elle. On a tous pris de la bouteille, quelques rides ou cheveux blancs, et c’est plaisant de voir qu’elle aussi nous a suivis d’une certaine façon. Sachez d’ailleurs que si vous n’avez pas fait Life is Strange premier du nom, vous pourriez passer à côté de quelques clin d’oeil qui feront sourire les joueurs de la première heure mais globalement, grâce au journal de Max et aux divers rappels que vous trouverez en jeu, vous devriez pouvoir naviguer dans Double Exposure avec facilité même si c’est votre première fois avec un LiS.
On retrouvera donc ce fameux journal mais aussi les messages et un réseau social qui vous tiendra informée de la vie sur le campus de Caledon… mais aussi en dehors. C’est frais, facile à prendre en main, et surtout pour les joueurs habitués à la licence, on se sent à la maison avec ce qu’il faut de surprises et de nouveautés pour ne pas avoir l’impression de juste se lancer dans une suite bête et méchante.
Techniquement pas au point ?
Là où le bât blesse un peu, c’est sûrement techniquement parlant car le soft est très inégal à l’instant où j’écris ces lignes (donc il est fortement possible qu’un correctif sorte Day One pour corriger le tir). On oscille assez souvent entre qualités visuelles franchement top et à la limite d’une cinématique interactive, à des moments de flou et des lags visuels presque gênants. Cette impression dominait cependant pas mal sur les deux premiers épisodes mais beaucoup moins sur les trois suivants du jeu, ce qui me laisse me dire que cela devrait être corrigé.
Le doublage, de son côté, est très bon, plutôt bien joué et globalement de bon ton. Je ne suis tombée que sur une ou deux répliques qui n’étaient pas traduites, sûrement un autre souci qui sera revu via un patch. Sinon sachez que l’intégralité du soft est disponible en français tant dans ses dialogues que dans ses textes. Deck Nine nous a habitués à de la qualité et elle est de nouveau présente dans tous les aspects de cette fresque pleine de rebondissements. La bande-son,quant à elle, se veut très chouette : on retrouve cette direction très folk/cosy que l’on a l’habitude d’avoir dans les oreilles en jouant à un Life is Strange mais je trouve tout de même que l’on ne découvre pas de titres aussi mythiques que dans le premier opus, titres qui pour certains nous ont suivi dans nos playlists jusqu’à ce jour (oui, oui, j’écoute encore très souvent Obstacles, Something Good ou encore Mt. Washington).
Life is Strange Double Exposure : Trailer
Note N-Gamz : 17/20
Life is Strange avait réussi, dès son second volet, à nous sortir de l’univers d’Arcadia Bay pour nous proposer des histoires différentes, avec des nouveaux personnages qui nous ont émus et faits vibrer, mais il faut reconnaître que Max nous a surement plus marqué que tous ses successeurs, car elle a bénéficié d’une aventure qui nous a surpris sans crier gare, d’un gameplay intéressant où malgré le côté très spectateur, nous guidions le récit à notre guise. Et bien sachez que ce Life is Strange Double Exposure reprend les codes de sa propre licence tout en innovant pour encore nous surprendre davantage. Maxine a grandi, vieilli, appris à vivre avec ses démons et il faudra la guider pour notre plus grand plaisir. On regrettera seulement les petits soucis techniques qui, sans vraiment nuire à l’immersion, font un peu tiquer. Le soft est aussi bien plus léger que LiS premier du nom en terme de thématiques abordées, se tournant doucement mais sûrement vers un récit bien plus fantastico-scifiesque plus assumé. Rien de bien gênant mais c’est sûrement aussi pour cette raison que cet opus nous prend moins par les sentiments. Je me rappelle ainsi avoir eu les yeux très humides lors de mes aventures à Blackwell alors qu’ici on est moins touché en plein coeur par les sentiments et bien plus impliqué dans l’enquête afin de comprendre ce qui se trame autour de Max (en vrai elle mérite clairement d’avoir une vie plus calme après tout ce qu’elle a déjà enduré haha). Au final, cet opus reste une belle réussite pour Deck Nine et c’est tout ce qui importe.