Review
13 années ! Il aura fallu attendre 13 longues années pour enfin, en 2019, avoir dans les mains ce fameux Kingdom Hearts III ! Honnêtement, je pensais que notre rédactrice LadyDisturbed, qui était en charge du test, allait finir comme Rose dans Titanic, avec sa réplique culte « It’s been 84 years… » avant de pouvoir enfin vivre la conclusion épique de la saga qu’elle affectionne tant. Certes, cette attente a été ponctuée par les sorties de rééditions et autres remakes qui nous ont toujours proposé des histoires touchantes, des personnages adorables autant que détestables ainsi qu’une évolution carrément notable dans le gameplay de la licence, mais il était plus que temps d’avoir enfin le sésame, le final d’une franchise avec laquelle certains gamers ont littéralement grandi. Ce Kingdom Hearts III ne rata pas le coche et proposa un spectacle de grande qualité à sa sortie sur consoles 2019. Hélas, les gamers PC n’ont jamais pu y goûter mais… le mal est aujourd’hui réparé ! Alors, Square Enix a-t-il bichonné son portage sur ordi ? On vous fait un test update histoire de voir ce que cette version a dans le ventre et si elle vaut l’investissement !
Mise à jour Kingdom Hearts 3 Version PC :
Si cette version PC exclusive à l’Epic Games Store n’ajoute strictement rien à l’histoire de l’opus console, elle a le bon goût de débarquer avec une foule d’options qui devraient plaire aux amoureux du slogan « PC Master Race » et de la customisation à la frame près.
Ainsi, vous allez pouvoir adapter sans problème le soft à la puissance de votre machine avec une grande efficacité. Vous pourrez donc opter pour une résolution jusqu’à la 4K, un framerate à 60fps constant ou complètement débloqué, une gestion poussée de l’anti-aliasing, du brouillard volumétrique, du niveau de détail, de l’occlusion ambiante, de la qualité des textures et des ombres, et j’en passe. De quoi personnaliser au maximum votre expérience et, si vous le pouvez, faire tourner le jeu en réglages max pour bénéficier d’une version tout bonnement sublime et qui surpasse allègrement les opus consoles.
Il faut dire qu’en ayant fait le choix d’opter pour l’Unreal Engine sur le soft originel en lieu et place de son moteur maison, Square Enix a fait un bon pas dans la direction d’un portage PC aisé, et on le voit tout à fait devant l’écran quand on tourne en 4K@60fps constant ou en 1440p à 120 images par secondes, croyez-moi ! (NDLR : Nous avons une RTX3070)
Par contre, on note deux bémols dans cet océan de louange puisque le titre ne prend pas en charge les formats d’écran au delà du 16:9 et ne permet pas de changer les options graphiques en plein combat ! Pas évident quand on arrive face à un boss et que l’on subit des chutes de framerate handicapantes sans pouvoir diminuer ses choix visuels histoire de récupérer une meilleure fluidité.
Niveau gameplay, le titre est compatible avec un grand nombre de manettes de jeu et si l’on vous conseillera cette configuration pour profiter au mieux du soft, sachez qu’il est tout à fait possible de jouer au combo clavier/souris, plutôt convaincant d’ailleurs.
Ajoutez à cela l’incorporation du DLC ReMIND dans ce portage et vous comprendrez que si vous possédez un PC de bon niveau, ce Kingdom Hearts III sera tout bonnement LA meilleure version jamais sortie de cette conclusion vidéoludique épique… Alors ne la ratez pas !
Note Test Update : 18,5/20
Le Saint-Graal !
En 2002 sortait sur PS2 le croisement le plus improbable de l’histoire du jeu vidéo : Kingdom Hearts! Un soft qui nous proposait un joyeux mélange entre les univers de Final Fantasy et ceux de… Disney! Aux commandes de Sora, nous partions à la recherche de nos amis, armé d’une Keyblade, l’arme parfaite pour basher du sans-cœur à tout va. Devant le succès inespéré de son bébé, Square Enix nous a par la suite livré une pléthore de titres en lien avec le Royaume des Cœurs, nous en apprenant un peu plus sur Sora, la mystérieuse organisation XIII, les premiers gardiens et j’en passe. Bref, ce qui au départ un jeu « léger et mignonnet » a pris au fil des ans une direction scénaristique sombre et bien plus complexe, mais qui a toujours su faire rêver les fanas originels de la licence.
Après tant d’années d’attente, le dénouement est aujourd’hui tout proche et il ne reste plus au joueur qu’à se jeter corps et âme dans cette nouvelle aventure, qu’est Kingdom Hearts III! Toujours sous la direction de Tetsuya Nomura, le titre nous fait une ultime fois incarner Sora, qui doit partir en quête de la clé pour faire revenir les Cœurs alors que Mickey et Riku sont à la recherche des gardiens (oui on se rappelle tous de la larme versée timidement lors de l’opus Birth By Sleep 0.2). Bref, y’a du boulot ! Et la recette de la licence reste la même pour cette clôture de l’arc Ansem : promenade dans des mondes principalement estampillés Disney afin d’affronter les ténèbres dans notre quête ultime.
Il est bon de noter que pour ceux qui se lanceraient dans la licence avec cet opus, des séances de rattrapages sont possibles via de la lecture ou le théâtre du menu principal, proposant des flash backs issus des volets précédents… mais sincèrement, je pense qu’il est impossible de comprendre ce dans quoi on s’embarque avec KH3 sans avoir réellement accompli tous les épisodes de la saga. On sent clairement que ces rappels sont plutôt présents pour raviver les souvenirs des événements passés auprès des gamers qui les ont déjà vécus, mais absolument pas pour conter tous ces derniers au premier newbie venu.
Let it goooooooooooooooooooooo
Il est vrai que la première chose à laquelle on pense bien souvent quand on évoque KH, c’est forcément les mondes que l’on va traverser ! Dans cet opus nous sommes entre découverte et redécouverte. Nouveaux royaumes comme celui d’Arandelle ou de Corona, mais aussi anciens remis au goût du jour tels que la Cité du Crépuscule ou encore l’Olympe qui nous propose désormais une promenade dans le Domaine des Dieux et dans Thèbes. Chaque univers est splendide, on en prend plein la vue et le fait que l’apparence même de Sora, Donald et Dingo change selon le monde traversé est une petite friandise visuelle dont on ne se lasse pas !
Les univers de Disney ont ainsi été plus que respectés puisqu’on retrouve des lieux que l’on connaît, des clins d’oeil charmeurs pour les fans ainsi qu’un level design proposant de nouveaux modes de déplacements comme une course sur les murs, un pilotage de robot ou une exploitation plus poussée du mode fluidité déjà implanté dans les précédents opus. A noter que le vaisseau Gummi fait ici son grand retour avec ses nombreuses possibilités de personnalisations esthétiques et fonctionnelles. Bien qu’il soit possible de choisir une destination préétablie avec ce dernier, il vous est également permis d’explorer le vaste espace qui nous réserve son lot de surprises entre zones de combat, sphères au trésor, constellations à prendre en photo… Square propose donc aussi bien de la nouveauté que du revu et corrigé, le tout nous donnant au final un contenu dynamique et varié.
Par le pouvoir de la keyblade !
Une des évolutions les plus notables de la licence au fil des opus reste sans doute celle qui touche au gameplay. Les vieux de la vieille seront certainement d’accord pour dire que le dernier tournant ultra marquant des mécaniques de jeu remonte à Birth By Sleep et Dream Drop Distance, la « Fluidité » y étant devenu le maître-mot.
Rien n’a vraiment changé depuis, si ce n’est que le gameplay n’a jamais cessé de s’orienter vers toujours plus de facilité de mouvements: entre attaque classique et magie, on retrouvera donc vite ici les bases de ce que l’on a toujours connues.
Mais KH3 propose désormais de s’équiper de 3 Keyblades, avec switch entre ces dernières possible à tout instant. Chaque arme possède ainsi son propre style de combat ainsi que ses attaques ultimes. Par exemple, la Keyblade issu du monde de Winnie, alias « Verse Miel », se transformera dans un premier temps en pistolet à miel puis en lance miel destructeur.
De nouvelles attaques font également leur apparition, inspirées par les célèbres attractions des parcs Disney en version parade électrique. On est aussi ravi de retrouver la gestion des compétences de toute notre équipe ainsi que les attaques Link, mais également le « Tir Visé » qui peut, lorsqu’il est bien calé et maîtrisé, faire de gros dégâts. On regrettera seulement un aspect du soft : sa facilité!
En effet, bien que certains boss proposent des paterns intéressants et travaillés, la possibilité d’enchaînement d’attaques ultimes est tellement énorme que tout les ennemis paraissent relativement simples à affronter. De fait, on retrouve trop fréquemment l’attaque liée à Donald, suivie de celle liée à Dingo, celle de notre arme, celle de notre spam de magie et, tant qu’on y est, celle liée à une attraction, se retrouver en file d’attente les unes derrières les autres! Alors oui: on en prend plein la vue tant les compétences sont magnifiquement mises en scène… mais on perd en épique et en notion de danger.
J’vous remet un peu plus d’activités diverses et variées ma bonne dame ?
Oui parce que Square s’est dit qu’il n’était pas suffisant de proposer un contenu honorable au niveau de la trame scénaristique principale et s’est rappelé de la merveilleuse époque où il fallait retrouver les 101 chiots de Pongo et Perdita en quête annexe. Dans Kingdom Hearts III, entre les coffres cachés dans chaque monde, les emblèmes à photographier, les mini-jeux en mode Game & Watch, la traque d’ingrédients pour cuisiner divers bonus en compagnie de Rémy, autant dire qu’il y a de quoi faire!
Enfin, la bande-son suit le même canevas de qualité, reposant sur un casting de voix impressionnant nous rappelant nos personnages Disney préférés. Rout est teinté d’authenticité et de justesse. Certes, les non-habitués pourraient en avoir ras le tympan de l’ambiance sonore niaiseuse et mielleuse, mais c’est ce qui fait de la licence ce qu’elle est : une épopée touchante où l’amitié, le pardon et la pureté sont à l’honneur. Les bruitages, de leur côté, sont de bonnes factures et toujours calés avec précision sur nos actions. Quant aux mélodies, c’est toujours un plaisir de les découvrir, mais la redondance peut vite frapper et c’est ainsi que je me suis retrouvée à chantonner toute une semaine « You’ve got a friend in me »…
Bilan sur une longue attente…
…qui valait le coup ! En effet, bien que cette décennie fut marquée par un tas de sorties de softs issus de la licence KH, qui étaient tous de très bonne qualité scénaristique comme esthétique, on ne peut nier que Kingdom Hearts 3 était attendu comme le messie. Cette attente ressemblait d’ailleurs de plus en plus à une épée de Damoclès sur la licence et la lassitude commençait à pointer le bout de son nez.
La possibilité de se manger la déception du siècle était donc concrète et pourtant, dès le lancement du soft, on se prend tout ce que l’on s’attendait à recevoir en pleine tête : un scénario fou et complexe, des personnages touchants, une réalisation haute en couleurs et un gameplay hyper dynamique. KH3 reprend tous ces éléments avec brio et nous replonge dans le même état d’émerveillement que l’on a connu il y a maintenant… un sacré nombre d’années (sont mignons chez Square Enix, mais ça ne nous rajeunit pas tout ça). Une conclusion tout simplement brillante pour la saga!
La Bande-Annonce
Réalisation: 19/20
KH3 possède tout ce qu’on attendait d’un soft de la licence sur le plan technique: des mondes issus de chez Disney fidèle aux représentations des films et dessins animés, des effets de lumières et d’attaques saisissants, une fluidité hors norme et surtout pas de bugs ou de lags à l’horizon. Une vraie claque visuelle qui montre tout le savoir-faire graphique de Square Enix!
Gameplay/Scénario: 18/20
Autant être honnête: KH est parti d’une histoire plutôt simpliste avant de gagner, avec chaque opus, un peu plus de complexité à base de réalité parallèle, de sauts temporels, de personnages que l’on va rencontrer sous deux, voire trois formes différentes, et j’en passe… Les joueurs qui ont suivi les aventures de Sora, Roxas, Ven and co seront donc ravis de voir tous les chemins se regrouper afin de répondre à toutes les questions laissées en suspens, mais les newbies seront clairement largués pour le coup. Mais la vraie bonne chose que l’on peut constater avec KH3, c’est qu’il clôt certes l’arc d’Ansem, mais laisse des ouvertures pour continuer de développer d’éventuelles aventures au Royaumes des Cœurs. Niveau gameplay, malgré des possibilités de combat toujours plus poussées et axées sur la rapidité, la difficulté se voit amoindrie à cause de toutes les ultimates qui s’enchaînent beaucoup trop facilement. De son côté, le level design exploite des modes de déplacements nouveaux liés à nos compagnons et se montre toujours redoutablement intelligent.
Bande-Son: 18/20
On est sur le top du top niveau bande-son. Dommage donc qu’il y ait ce côté ultra répétitif de l’ambiance musicale dans un monde qui, pour le temps que l’on va passer dans ce dernier, peut vite rendre dingue façon… « It’s a Small World ».
Durée de vie: 18/20
Il faut compter, selon votre vitesse de progression, une bonne cinquantaine d’heures en moyenne pour venir à bout de la trame principale de KH3. Cependant, si vous souhaitez prolonger l’aventure afin de trouver tous les coffres et autres emblèmes, il y a possibilité de rajouter un nombre d’heure assez conséquent.
Note Globale N-Gamz.com: 18,5/20 pour les fans, 16/20 pour les newbies
Kingdom Hearts 3 s’est fait attendre, un poil trop peut-être ! Jouant avec nos nerfs, nos sentiments, nos sens, la licence a su conclure son épopée avec un certain brio pas loin du perfect. Il est juste regrettable que le challenge se montre aussi peu présent et que le scénario soit, par moment, carrément à s’arracher les cheveux, surtout pour les newbies qui seront bien largués. De plus, les mondes Disney choisis ont tous leur place, certes, mais on aurait adoré refaire un tour du côté des univers qui ont eu une empreinte significative sur la licence. Ce chapitre se clôt néanmoins sur une vraie claque sentimentale, emportant avec lui dix-sept années de nos vies pour un soft qui s’inscrit dans le panthéon des RPG à faire et refaire. Honnêtement, il est difficile de faire le deuil d’une telle aventure… aussi ne reste-t-il qu’à espérer que nous n’avons fait que clore un chapitre, et non pas un livre que l’on a adoré dévorer.