Review
Bandai Namco est en plein flirt avec les productions indépendantes en ce moment, et il semble avoir pas mal de flair pour dénicher des titres atypiques aptes à nous surprendre. Ainsi, Little Nightmares (en vidéo-test ici) a ouvert le bal de fort belle façon, suivi par un Impact Winter plutôt sympathique. Mais aujourd’hui, place à Get Even, un mix improbable de FPS, jeu d’enquête, aventure narrative et walking simulator développé par The Farm 51, les petits gars derrières Deadfall Adventures. Une recette qui parvient, grâce à son histoire à base de manipulations des souvenirs, à nous rappeler l’incroyable « Inception », mais n’est pas Christopher Nolan qui veut…
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Réalisation: 12/20
Le début de Get Even nous envoie des environnements plutôt réalistes et bien modélisés en pleine figure, avec une végétation crédible, pas mal de détails sur les décors, des jeux de lumière intrigants et même l’utilisation d’acteurs réels pour donner plus de crédit à l’histoire. Le souci, c’est que le framerate rame plutôt méchamment et que les bugs d’affichage et de collision sont légions et peuvent même vous bloquer au point de devoir relancer la partie. Un gros manque d’optimisation qui plombe pas mal l’immersion.
Gameplay/Scénario: 13/20
Le scénario, bien qu’il soit trop fragmenté et souffre d’une narration pas assez cohérente, est vraiment très bon dans le fond et propose pas mal de rebondissements et de sous-récits à tiroirs liés aux personnages que vous rencontrerez dans cet asile de fou autant que dans vos souvenirs on ne peut plus flous par endroits. L’aspect enquête est plutôt sympathique même s’il n’amène aucune déduction à faire de votre part et se borne surtout à de la collecte d’une foule invraisemblable de documents afin d’y voir plus clair dans le boxon de votre cerveau. On apprécie également l’impact de vos résolutions d’énigmes et décisions sur la suite de l’aventure. Malheureusement, les phases FPS et d’infiltration sont totalement loupées, la faute à des choix de gameplay bien douteux comme la disparition de votre smartphone, pourtant essentiel au repérage des ennemis, quand vous vous planquez contre un mur par exemple, ou encore à l’utilisation terriblement mal fichue du Corner Gun. Résultat des courses, alors que le soft voudrait que vous vous la jouiez discret, vous êtes obligé de flinguer tout ce qui bouge pour avancer… la voie directe vers l’une des fins les moins enviables du jeu.
Bande-Son: 18/20
Assurément le point fort du soft, la bande-son signée Olivier Derivière, le compositeur de talent à qui l’on doit les incroyables B.O. d’Obscure, Remember Me ou encore Bound by Flame, est tout bonnement inoubliable. Jouissant d’une originalité sans faille, elle cumule les surprises et les détournements auditifs visant à vous mettre mal à l’aise en permanence, comme lors de cette musique uniquement composée… de votre nom répété en boucle! Le doublage n’est pas en reste non plus avec des intervenant à l’accent so British qui font plaisir à entendre, tandis que les bruitages font dans le crédible et le convaincant.
Durée de vie: 12/20
Le titre se boucle dans un délai variant entre 6 à 8h si vous rushez un peu, mais peut facilement vous prendre plus d’une dizaine d’heures si vous voulez découvrir tous les documents. Une fois ceci fait, il vous reste encore toutes les décisions impliquant des conséquences sur votre aventure, comme le fait d’ouvrir telle cellule ou d’épargner tel détenu. Bref, il y a de quoi faire, mais la première traversée s’avère parfois si frustrante à cause des errances de gameplay des phases FPS/Infiltration qu’il n’est pas dit que vous retentiez le coup, même au prix de 30 Euros pratiqué.
Note Globale N-Gamz.com: 13/20
Avec une meilleure réalisation, une narration moins éclatée et un gameplay totalement remanié lors des phases infiltration/FPS, Get Even aurait peut-être pu devenir le « Inception » du jeu vidéo. Hélas, si son histoire s’avère plutôt complexe et jouissive au sein de cet univers fait de souvenirs qui se protègent entre eux, les errances citées plus haut plombent quelque peu l’intérêt d’un titre que nous vous encourageons néanmoins à découvrir si vous êtes amateur de récits à tiroirs et que vous voulez vous creuser un peu le cerveau, en découvrant un mix des genres radicalement différent de tout ce que vous avez pu jouer jusqu’à présent.