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Annoncé lors de l’E3 2015 après plus de cinq ans d’attente pour les fans, Gears of War 4 débarque enfin sur Xbox One pour le plus grand plaisir des amoureux de la franchise TPS culte exclusive à Microsoft. Véritable révolution dans l’univers du FPS à la sortie du premier épisode, on peut se demander ce que ce quatrième opus (cinquième si on compte le mitigé Judgment) aura dans le ventre pour faire à nouveau chavirer le cœur des gamers. On attend donc beaucoup du studio The Coalition, dont c’est le premier réel nouvel épisode, en espérant que ce volet sera aussi excellent que ses prédécesseurs. La question est donc simple pour ce « Gears »: mission réussie ou saga sur le déclin ?

25 ans plus tard… la menace rôde toujours

"Une longue attente… pour un jeu qui en vaut la chandelle ?"

« Une longue attente… pour un jeu qui en vaut la chandelle ? »

Le jeu débute 25 ans après la trilogie originelle Gears of War, dont les affrontements ont failli mener l’humanité à sa perte. Le monde se relève tant bien que mal en essayant de se reconstruire malgré sa division entre les humains qui restent à l’abri derrière d’énormes murailles et ceux qui, au contraire, ont préféré leur liberté: les Outsiders. En plein cœur d’un discours dans la nouvelle cité d’Ephyra, le premier Ministre Jinn se remémore les événements qui ont mis fin au règne des locustes, faisant alterner le joueur entre ses souvenirs, qui vous serviront de tutoriel, et le présent.

Suite à cet intermède savamment agencé, retour à notre époque pour incarner James Dominique Fenix, fils du célèbre Marcus Fenix, le héros des trois premiers Gears. Contrairement à votre illustre père, vous n’avez rien trouvé de mieux que de déserter la CGU après y avoir atteint le grade de lieutenant. Accompagné de Del, un ami qui a rejoint l’armée en même temps que vous et l’a désertée quand vous êtes parti, ainsi que de Kait, une jeune femme effrontée qui possède un talent inné pour la survie, vous débarquez dans un village d’Outsiders pour faire face à une attaque imminente de la CGU.

"De nouveaux héros qui ont de la gueule!"

« De nouveaux héros plus humains… et qui ont de la gueule! »

Malheureusement, les ennuis n’arrivant jamais seuls, d’étranges créatures vont également s’en prendre à vous, permettant l’enlèvement de Reyna, la mère de Kait. Vous le voyez arriver entre mille : notre trio va partir à son secours en comprenant bien vite que quelque chose cloche dans cette paix si fragile… Et pour cause : les locustes que vous pensiez avoir éradiqués ont apparemment muté, créant une nouvelle génération de monstres.

Votre voyage vous amènera donc à travers des lieux plutôt hétéroclites comme un manoir, un barrage ou encore une mine dans un seul et unique but : détruire le plus possible de rejetons, écumeurs et autres monstres qui hantent désormais la planète. Il faudra vous armer de courage (et de Lanzor) pour venir à bout de ces nuées adverses et enfin comprendre ce qu’il se passe.

L’armée des locustes? C’est has been!

"Le gameplay ne heurtera pas les fans de la saga"

« Le gameplay ne heurtera pas les fans de la saga »

Gears of War 4 reste dans la lignée de ses aînés et prend toujours la forme d’un TPS bourré d’action et d’hémoglobine. Le système de combat et d’armement n’ayant connu que d’infimes modifications, les anciens ne seront clairement pas dépaysés et reprendront le coup de main en moins de cinq minutes. De façon analytique, on peut décomposer le gameplay en quatre phases distinctes. La première, et la principale d’ailleurs, consistera à vous cacher derrière des éléments du décor pour exploser tranquillement la tête de vos ennemis, l’enfance de l’art. La seconde vous demandera d’explorer un lieu afin de déverrouiller une porte ou d’accéder à une autre partie du niveau. La troisième, tout aussi nerveuse et immersive que les deux autres, vous poussera à traverser une zone soumise à une titanesque tempête ou encore assiégée par des éclairs aussi larges qu’une voiture, afin de vous réfugier en lieu sûr. Et enfin, vous conclurez les niveaux par les célèbres boss… qui ne représentent d’ailleurs pas de réelle complication en soi car vos alliés vous feront facilement comprendre de quelle façon procéder pour les mettre à terre. Vous mélangez intelligemment le tout à travers cinq chapitres, vous saupoudrez de collectibles en rapport avec l’univers de la saga et hop… bienvenue dans Gears of War 4 !

"Que serait un Gears sans sa tronçonneuse?"

« Que serait un Gears sans sa tronçonneuse? »

Niveau challenge, le jeu comprend quatre niveaux de difficulté allant de Recrue à Dément, en passant par normal et vétéran. La différence réelle se base sur la résistance des monstres et sur le nombre de coups que vous pouvez supporter avant de tomber au sol. Au rayon des armes, certaines feront leur grand retour comme le « Lanzor » mais des petites nouvelles seront également de la partie telles que le « Dropshot », un équipement minier modifié qui vous permet de tirer des explosifs-foreurs… à essayer impérativement sur la tête d’un ennemi !

Mais Gears 4 apporte également avec lui son lot de nouveaux monstres et on peut dire qu’il y en a pour tous les goûts. Vous pourrez ainsi combattre des Drones, une forme évoluée des Rejetons, créatures rapides et bondissantes capables de hurler pour libérer leurs copains de leur cosse. Les Scions, quant à eux, semblent diriger l’armée adverse, rendant leurs alliés plus difficiles à tuer lorsque ils sont présents sur un champ de bataille. Citons également les nids à détruire à grands coups de grenade si vous ne voulez pas voir une deuxième vague d’ennemis en sortir. Enfin, les Ecumeurs vous lanceront leurs piques en pleine figure et n’hésiteront pas à vous avaler tout cru avant de s’éloigner, laissant aux autres membres de votre groupe le soin de vous libérer.

"Un opus qui fait habilement le lien entre ancienne et nouvelle génération"

« Un opus inter-générationnel bien rythmé »

En parlant de votre petite troupe, sachez que son I.A a été vraiment travaillée : vos alliés savent ainsi viser avec précision et font presque autant de dégâts que vous, n’hésitant pas également à vous venir en aide, à vous ainsi qu’à leurs compagnons d’arme. On est loin des boulets de certains titres du genre. A noter que certaines phases de combat vous demanderont un minimum de préparation si vous ne voulez pas vous faire lyncher publiquement, et pour cela vous disposerez d’un outil bien pratique : le Fabricator ! En effet, outre le fait qu’il vous permettra en premier lieu de créer des armes, il vous offrira surtout la possibilité de crafter des défenses bien utiles telles que des pièges ou des tourelles vitales lors de certains assauts terriblement stressants.

Gears : mode d’emploi d’une tronçonneuse en 5 min

"La Xbox One sait rendre hommage à la beauté du jeu, qui sort des teintes grisâtres pour nous offrir de sacrés visuels!"

« La Xbox One sait rendre hommage à la beauté du jeu, qui sort des teintes grisâtres pour nous offrir de sacrés visuels! »

Le soin apporté aux graphismes de ce Gears of War 4 est véritablement impressionnant. On se ballade avec les yeux écarquillés entre une mine sombre remplie de substances visqueuses et un barrage qui vous donne un magnifique point de vue sur la région. Tout a été pensé pour insuffler de la vie dans les décors : de la moindre feuille qui danse sous le vent aux fines particules de pluie qui s’écrasent sur votre peau, en passant par un ciel tantôt anormalement calme, tantôt déchaîné par une puissante tempête et ses éclairs frappant le sol… L’immersion visuelle est constante. Ainsi, entre les impacts de balle, les explosions colossales, les animations fluides et les cadavres qui jonchent le sol, tout donne un sens à cette ambiance de mort propre à la saga. D’ailleurs les nuances de gris propres à la franchise prédominent toujours, certes, mais on notera des teintes de bleu et de rouge qui donnent un charme intemporel à certains lieux bien particuliers. Bref, Gears of War 4 est terriblement agréable pour la rétine et son rendu sur XBox est quasi parfait.

"Vermak, un ennemi aussi puissant que… dérangeant!"

« Vermak, un ennemi aussi puissant que… dérangeant! »

La musique, quant à elle, s’inspire des anciens jeux en apportant une touche de nouveauté qui colle avec le visuel apocalyptique de certaines scènes. Vous passerez ainsi d’une mélodie frénétique lors des phases de combats à une balade plus douce pour décrire un événement spécifique, sans fausse note. L’ambiance sonore est d’ailleurs très importante pour le gameplay puisque un son de guitare vous avertira à la fin de chaque phase de combat et qu’un léger cliquetis vous préviendra que vous êtes à sec de munitions. Le doublage est tout aussi travaillé avec des voix françaises plus que crédibles et des équipiers qui vous parleront malgré le chaos des combats, insufflant très souvent une petite dose d’humour badass si chère à la saga !

Plus on est de fous… plus il y a de sang !

Terminons ce petit tour d’horizon de Gears of War 4 par l’aspect multi du titre, qui est l’un des rares TPS à proposer une campagne totalement jouable en écran splitté d’ailleurs, plutôt fluide au demeurant et ajoutant une réelle plus-value au titre selon nous. Niveau compétitif, vous retrouverez donc bien entendu les éternels combats en coop et autres matches à mort en équipe, mais ce qui nous intéresse le plus ce sont les à-côtés jouissifs comme le mode « Dodgeball », un team deathmatch dans lequel vous ne pourrez revenir après une mort que si l’un de vos alliés fait un frag. Le soft nous propose aussi le mode « Gardien » qui vous oblige à occire le leader adverse en premier faute de quoi son équipe ressuscite à l’infini, ou encore « Zone de Guerre » qui ne vous offre qu’une vie pour abattre vos ennemis, et enfin « Course à l’Armement » qui change l’arme principale de votre équipe tous les 3 frags. Bref, c’est varié et vraiment fun.

"La Horde version 3.0… que du bonheur !"

« La Horde version 3.0… que du bonheur ! »

Le vrai mode compétitif, quant à lui, vous permettra d’évaluer votre niveau et de montrer votre rang à la planète entière. Vous pourrez ainsi participer à « L’escalade » et ses trois anneaux à récupérer pour marquer suffisamment de points, ou bien « Exécution » qui, comme son nom l’indique, vous demandera d’éliminer les membres de l’équipe adverse grâce à une exécution, le tout en disposant d’une seule vie par manche. Autre mode intéressant : le fameux « Horde 3.0 » qui a connu un succès fou dans les précédents volets et se différencie ici de ses aînés grâce à la possibilité de choisir entre 5 classes : soldat, repérage, ingénieur, sniper et lourd. Chacune d’elle propose son propre panel d’armes et le tout nous livre des joutes agréablement stratégiques dans lequel votre sens de l’équipe et de l’organisation seront mis à rude épreuve.

"Gears of War 4 fait honneur à la trilogie originelle!"

« Gears of War 4 fait honneur à la trilogie originelle! »

Niveau maps, on en compte 10 pour le multi dont notamment « L’ascenseur », « Le barrage » ou encore « Fondation », proposant chacune un thème visuel propre et des subtilités de gameplay que ne possèdent pas les autres. Le choix des personnages est également plutôt fourni et leurs diverses tenues évitent d’avoir le même avatar que son voisin. Par exemple, vous pourrez jouer avec Kait en mode zombie ou encore Hoffman en armure, mais vous devez savoir que certains vêtements et protagonistes ne pourront être débloqués qu’en les achetant au marché au moyen de ferraille remportées en matches ou en revendant vos cartes de personnalisation inutiles. Vous l’aurez compris, le multijoueur de Gears of War 4 possède un énorme contenu et devient très vite chronophage.

X-Gears : Days of Future Past

Gears of War 4 est un jeu nerveux, visuellement sublime, à la mise en scène parfaite lors de son mode campagne proposant un scénario très intéressant qui donne véritablement un coup de fraîcheur  à la saga. Bourré à craquer de gunfight bourrines mais jouissives ou encore de moments purement épiques aptes à vous mettre dans tous vos états (un mot-indice : « moto » !), le périple de JD Fénix et son équipe nous offre un level design de qualité et surtout un tout nouveau regard sur la franchise. De plus, le multijoueur s’avère fourni, techniquement maîtrisé et promet de longues heures de jeu, notamment en mode Horde. Bref, les fans comme les novices peuvent se jeter sur le titre de The Coalition sans aucun souci : ils ne seront pas déçus du voyage, loin de là !

La Bande-Annonce

Réalisation: 18/20

Un design artistique sublime et guerrier à souhait, proposant des teintes magnifiques de rouge et de bleu en plus de l’aspect grisâtre propre à la saga. Les animations sont ultra fluides et de nombreux éléments donnent vie à un monde qui semble au bord de l’agonie. Rien, et je dis bien rien n’a été laissé au hasard pour vous immerger pleinement dans ce TPS hollywoodien dont les superbes cinématiques font office de cerise sur le gâteau. Alors ce ne sont pas quelques légers bugs de collision ou des soucis de textures au loin qui vont nous miner le moral face à cette débauche d’explosions et de destruction que nous attendions tous!

Gameplay/Scénario: 18/20

Un TPS pas trop prise de tête (bon ok… bourrin !) qui propose son lot de sang mais également d’émotions grâce à un scénario bien rythmé et proposant quelques cliffhangers savamment amenés pour nous tenir en haleine tout du long. Niveau gameplay, vous ne serez pas perdu tant il est calqué sur celui des précédents opus, avec quelques ajustements dans la souplesse des personnages et l’apparition de nouvelles armes punitives comme il faut ainsi que des monstres tous plus affreux les uns que les autres. Ajoutez à cela un multi fourni et convaincant et voilà, vous avez un bon gros cocktail d’adrénaline et d’hémoglobine sous les yeux. Servi juste comme aime.

Bande-Son: 17/20

Le doublage français est plus que correct tandis que l’ambiance sonore est sublimée par une musique digne des anciens opus, donnant littéralement vie aux décors et aux divers moments intenses ou bordés d’émotions. Vous entendrez le son de la pluie aussi nettement que le bruissement des arbres et nul doute que vous verrez les tempêtes et orages d’un très mauvais œil grâce à un sound design réalisé de main de maître.

Durée de vie: 16/20

Comptez une dizaine d’heures environ pour terminer la campagne en facile, voire en normal si vous êtes habitué à la saga. On en aurait voulu plus tant c’est bon (quoique un peu répétitif, mais c’est le genre qui veut ça), c’est certain. Rassurez-vous, il vous reste encore deux autres modes de difficulté et un multi extrêmement riche et diablement chronophage pour faire monter le compteur de temps jusque à des hauteurs insoupçonnées !

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

Gears of War 4 remplit son contrat comme il faut, en se plaçant dans la droite lignée de ses prédécesseurs, nous faisant littéralement plonger dans un nouveau scénario tout en se montrant digne de ses illustres aînés. Ainsi, même s’il apporte son lot de nouveautés, le bébé de The Coalition n’en oublie pas les anciennes idées qui ont fait le succès de la saga. Enrobez le tout avec un gameplay solo bourrin comme on l’aime, des graphismes somptueux ainsi qu’un multi conséquent et plus stratégique qu’il n’y paraît, et vous comprendrez que tout a été pensé pour que ce nouveau Gears vous offre la meilleure expérience de jeu possible, que vous soyez fan de la saga ou non. Un titre que l’on vous conseille amplement!



About the Author

Deyleina
Joueuse le jour et streameuse la nuit (avec une grande passion pour le cosplay), je suis une adepte des jeux PC depuis ma plus tendre enfance (mon premier jeu étant "Prince Of Persia") ! J'adore également les films (surtout d'animation), la littérature (manga powa!) et la musique ! Ma devise : "Enjoy and Play" !